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Jignore en vérité quelle sera la grande cause nationale 2015, certainement pas le racisme, ou alors trop le racisme, dont on cause politique pour cause de grande caus
Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Bernard Antony, prĂ©sident de l'Institut d'action culturelle du Front national, responsable de l'universitĂ© d'Ă©tĂ© du parti d'extrĂȘme droite, avait anticipĂ© sur les questions des journalistes. Une copie de son Ă©ditorial Ă paraĂźtre dans le prochain numĂ©ro de son mensuel La Griffe avait Ă©tĂ© glissĂ©e dans le dossier de presse de cette rencontre toulonnaise. Le thĂšme l'immigration. S'il s'y livre Ă une dĂ©nonciation des immigrationnistes » qui participent au gĂ©nocide français » et mĂšnent une guerre contre notre civilisation, contre notre peuple de France, contre le christianisme » il y prĂ©cise Ă©galement Non, nous ne voulons pas rĂ©soudre l'immense dĂ©fi de l'immigration par des camps de concentration ». Le reprĂ©sentant des catholiques traditionalistes du Front souhaite probablement ainsi faire oublier le dĂ©plorable effet produit par les violentes dĂ©clarations, ce mois-ci, de Martin Peltier, le directeur de la rĂ©daction de National Hebdo hebdomadaire proche du Front national sur la nĂ©cessitĂ© d'organiser des rafles » et de crĂ©er des camps de concentration » pour rĂ©soudre le problĂšme des sans-papiers. J'ai bien Ă©crit rafles et camps de concentration », prĂ©cisait mĂȘme M. Peltier aux journalistes de gauche », dans une note Ă son Ă©ditorial du numĂ©ro datĂ© 6-12 aoĂ»t. Il ajoutait Vous notez l'intention pĂ©dagogique Il s'agit de rappeler que l'exploitation Ă©hontĂ©e de la Shoah sert entre autres d'abord ? aujourd'hui Ă rendre impensables certains moyens indispensables d'une juste cause, la lutte contre l'invasion-immigration. » La semaine suivante, il rĂ©cidivait en Ă©crivant Notre devoir est de briser l'interdit, de dissiper l'hypnose, de libĂ©rer nos compatriotes, pour que de vains fantĂŽmes ne les empĂȘchent plus de faire leur devoir de patriote. Cette bataille de mots est dĂ©terminante. Nous devons faire admettre aux Français qu'il y a de bonnes rafles. » Pourquoi apporter de l'eau au moulin de nos ennemis ? », demande M. Antony dans son texte Ă La Griffe. Pourquoi leur permettre de dire ``Voyez, ces gens-lĂ sont bien ce que nous disons, des racistes, des nazis, des sadiques, ils prĂŽnent, encore aujourd'hui, des camps de concentration`` » ? Apparemment, M. Antony n'est pas le seul au Front national Ă penser que, cette fois, Martin Peltier aurait gagnĂ© Ă ne pas dire tout haut ce qu'il pense. Il vous reste de cet article Ă lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă la fois Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce quâune autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă lire ici ? Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il dâautres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant dâappareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est lâautre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Le27 janvier 1945, lâarmĂ©e Rouge pĂ©nĂštre dans le camp de concentration dâAuschwitz et libĂšre les survivants.Le monde dĂ©couvre un systĂšme dâune barbarie inouĂŻe, jamais vue dans lâhistoire de lâhumanitĂ© : la «
Obama fait une bourde sur les camps d'exterminations nazis de Pologne C'est ce qu'on appelle un "couac". La Maison Blanche a tentĂ© d'apaiser mardi 29 mai une bourde diplomatique avec la Pologne, aprĂšs que le prĂ©sident Barack Obama eut Ă©voquĂ© dans un discours les "camps polonais de la mort", au lieu d'un camp d'extermination nazi. Ce faux-pas linguistique a assombri une cĂ©rĂ©monie tenue en hommage posthume Ă Jan Karski, un ancien officier polonais qui a fourni les premiers tĂ©moignages sur la politique d'extermination des Juifs par les nazis. "Avant un voyage au travers des lignes ennemies, des rĂ©sistants lui avaient racontĂ© que les Juifs avaient Ă©tĂ© tuĂ©s en masse, ils l'ont introduit en cachette dans le ghetto de Varsovie et dans un camp polonais de la mort pour qu'il voit lui-mĂȘme ce qu'il en Ă©tait", a dĂ©clarĂ© Barack Obama. L'impression que la Pologne porte une responsabilitĂ© Le gouvernement polonais observe d'une maniĂšre trĂšs sourcilleuse les descriptions faites par la presse internationale des anciens camps de concentration dits "polonais", car il dit que ce terme - mĂȘme s'il est utilisĂ© simplement comme une indication gĂ©ographique - peut donner l'impression que la Pologne porte une responsabilitĂ© dans le gĂ©nocide perpĂ©trĂ© par les nazis pendant la Seconde guerre mondiale. Tommy Vietor, un porte-parle de Barack Obama pour le Conseil national de sĂ©curitĂ©, a dĂ©clarĂ© que le prĂ©sident s'Ă©tait "mal exprimĂ©". "Il se rĂ©fĂ©rait aux camps de la mort nazis en Pologne", a-t-il expliquĂ©. "Nous regrettons cette erreur d'expression qui ne devrait pas porter ombrage Ă notre intention claire d'honorer Jan Karski et ces courageux citoyens qui se sont tenus du cĂŽtĂ© de la dignitĂ© humaine face Ă la tyrannie", a-t-il ajoutĂ©. Jan Karski, qui est mort Ă Washington Ă l'Ăąge de 86 ans en l'an 2000, Ă©tait devenu professeur d'histoire Ă l'universitĂ© de Georgetown.
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Une victime des expĂ©rimentations nazies montre ses cicatrices lors du procĂšs de Nuremberg, en 1946. DPA/AFP Lui seul pouvait Ă©crire ce livre-lĂ . Michel Cymes n'est pas seulement le prĂ©sentateur du Magazine de la santĂ©, sur France 5, et le chouchou du Zapping, sur Canal+. Il est aussi mĂ©decin et petit-fils de dĂ©portĂ©s. A ce titre, il portait cet ouvrage en lui depuis des annĂ©es. Refusant l'idĂ©e prĂ©conçue que les bourreaux des camps Ă©taient "des ratĂ©s, des praticiens pas trĂšs malins, influencĂ©s par leur environnement et l'idĂ©ologie", il s'interroge "Comment peut-on vouloir Ă©pouser un mĂ©tier dont le but ultime est de sauver des vies, et donner la mort Ă ceux que l'on ne considĂšre plus comme des ĂȘtres humains?" Des expĂ©riences menĂ©es de maniĂšre "dĂ©sintĂ©ressĂ©e"[...] Nous sommes Ă la fin de 1946. Le procĂšs de Nuremberg, qui s'est tenu de novembre 1945 Ă octobre 1946, vient Ă peine de s'achever que dĂ©bute le procĂšs des mĂ©decins, un des procĂšs qui se sont aussi tenus Ă Nuremberg. La tĂąche des experts est loin d'ĂȘtre aisĂ©e ils doivent rendre la justice pour des actes que l'Ă©vidence et le sentiment font immĂ©diatement basculer dans l'horreur, l'horreur inqualifiable et inimaginable des expĂ©rimentations sur l'ĂȘtre humain. [...] Les membres de la commission, puis l'auditoire, dĂ©couvrent qu'Ă Dachau, Sigmund Rascher a fait agoniser des prisonniers dans des piscines glacĂ©es pour mener des recherches sur l'hypothermie; qu'Ă Buchenwald et Natzwiller les victimes ont Ă©tĂ© infectĂ©es sciemment avec du typhus, du cholĂ©ra et d'autres maladies infectieuses; qu'Ă RavensbrĂŒck, il s'agissait de casser les genoux des femmes pour mener des expĂ©riences sur les muscles; qu'Ă Auschwitz, Mengele a eu tout le loisir de donner libre cours Ă ses fantasmes sur la gĂ©mellitĂ©. [...] A mon souvenir se sont ajoutĂ©s le nĂ©gationnisme, le rĂ©visionnisme, l'"humorisme" nausĂ©abond, toutes les petites phrases entendues, sibyllines, prononcĂ©es de façon anodine "C'est pas bien ce qu'ils ont fait, mais ça a quand mĂȘme fait avancer la mĂ©decine..." Et si c'Ă©tait vrai? Impossible. Dans mon esprit cartĂ©sien scientifique, dans mon petit cerveau de mĂ©decin nourri Ă l'Ă©thique, l'horreur n'aboutit pas Ă des avancĂ©es mĂ©dicales. Je me persuadai que de tels tortionnaires Ă©taient tous de petits mĂ©decins, rejetĂ©s par leurs pairs, ridiculisĂ©s par la facultĂ© et qui avaient trouvĂ©, enfin, les moyens de prouver qu'on se trompait sur eux. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1⏠sans engagement [...] Une autre idĂ©e prĂ©conçue est que ces expĂ©riences n'aient eu aucune utilitĂ©. Il est vrai que, d'un point de vue mĂ©thodologique, elles ne sont pas "reproductibles" et que, d'un point de vue statistique, elles ne sont pas reprĂ©sentatives le panel est "trop" restreint. En outre, ces expĂ©riences n'apprirent rien que l'on ne sĂ»t dĂ©jĂ sur l'hypothermie, la mescaline, la consommation d'eau salĂ©e, l'Ă©volution des plaies ouvertes ou le dĂ©roulement des maladies infectieuses jusqu'Ă la mort. Toutefois, les rĂ©sultats n'ont pas tous Ă©tĂ© inexploitĂ©s, Ă dĂ©faut d'ĂȘtre inexploitables. Huit des 23 mĂ©decins ou infirmiĂšres jugĂ©s au procĂšs de Nuremberg, le 21 novembre 1946, pour des expĂ©rimentations contraire au serment d'Hippocrate sur des prisonniers de camps de / AFPTorturer l'homme pour Ă©pargner les bĂȘtes[...] L'Ă©lĂ©ment le plus intĂ©ressant, pour comprendre, est Ă mes yeux les arguments que les mĂ©decins ont donnĂ©s pour leur dĂ©fense lors du procĂšs. Naturellement, je ne crois pas qu'ils soient justes, mais ils tĂ©moignent de leur vĂ©ritĂ©, de l'histoire, dont ces mĂ©decins voulaient qu'elle soit crue, Ă commencer peut-ĂȘtre par eux-mĂȘmes. Certes, il s'agissait de sauver sa peau, mais aussi peut-ĂȘtre de sauver son Ăąme. Leurs arguments sont au nombre de sept le caractĂšre obsolĂšte du serment d'Hippocrate, l'analogie avec les expĂ©riences menĂ©es aux Etats-Unis, la responsabilitĂ© du totalitarisme hitlĂ©rien, le caractĂšre dĂ©sintĂ©ressĂ© des chercheurs, le souhait d'amĂ©liorer le sort de l'HumanitĂ©, la limite des modĂšles animaux expĂ©rimentaux et l'occasion pour les dĂ©tenus de se racheter pour les crimes qu'ils ont commis. [...] Certains de ces arguments inviteraient Ă rire s'ils n'Ă©taient Ă pleurer, de rage et de dĂ©goĂ»t. Le pire est sans doute celui concernant l'impossibilitĂ© de mener des expĂ©riences sur les animaux. DĂšs 1933, dans la droite ligne de la lubie vĂ©gĂ©tarienne de Hitler, une loi interdit d'infliger de mauvais traitements et de la souffrance aux animaux. Ainsi, les mĂ©decins, en torturant des hommes, Ă©pargnaient des bĂȘtes, et respectaient la loi. Ils n'Ă©taient que des exĂ©cutants "vous, les mĂ©decins, n'ĂȘtes que les instruments", disait Himmler. En plus, ils n'agissaient pas de maniĂšre intĂ©ressĂ©e. C'est vrai, ces expĂ©riences n'ont pas rapportĂ© un kopeck, au moins durant la guerre. Une polonaise, issue du camp de concentration nazi de Ravensbruck, au nord de Berlin, en Allemagne, tĂ©moigne par ses cicatrices des horreurs orchestrĂ©es par des mĂ©decins, alors jugĂ© au procĂšs de Nuremberg, le 21 novembre / AFPLes femmes, elles aussi, bons petits soldats du ReichAu procĂšs de Nuremberg, l'infirmiĂšre Herta Oberheuser explique "Pour une femme, en Allemagne, il Ă©tait pratiquement impossible d'entrer dans un service de chirurgie. Il a fallu que j'arrive au camp de concentration de RavensbrĂŒck pour en avoir l'occasion" [...] Ses "interventions" dĂ©passent l'entendement. A coups de marteau, les os de la jambe sont cassĂ©s. Puis les plaies sont infectĂ©es avec des staphylocoques, des streptocoques, des morceaux de bois, des Ă©clats de verre, tout ce qui passe entre les mains de ces mĂ©decins-bourreaux. Ce sont des morceaux d'os des jambes longs de plusieurs centimĂštres qui sont enlevĂ©s. Le but? Tester des mĂ©dicaments. [CondamnĂ©e au procĂšs de Nuremberg Ă vingt ans de prison "seulement"], elle est libĂ©rĂ©e de la prison de Landsberg [BaviĂšre, ndlr] en 1952, sa peine ayant Ă©tĂ© rĂ©duite. Le bon petit soldat du Reich reprend du service et s'installe comme pĂ©diatre dans un modeste village du Schleswig-Holstein, Stocksee. Elle y coule des jours paisibles, pĂšse, mouche, conseille et vaccine jusqu'en 1956, date Ă laquelle elle est reconnue par d'anciennes dĂ©tenues de RavensbrĂŒck. Il faudra l'intervention du ministre de l'IntĂ©rieur de ce Land pour qu'elle soit interdite d'exercice, en aoĂ»t 1958. Rien n'arrĂȘte cette femme dĂ©terminĂ©e et la volontĂ© triomphe elle va en appel et obtient la rĂ©vocation de la dĂ©cision le 28 avril 1961. [Elle mourra dans une maison de retraite en 1978]. Des expĂ©rimentateurs toujours Ă l'oeuvre aprĂšs la guerre[...] Avec la science telle qu'elle a Ă©tĂ© dĂ©formĂ©e par l'idĂ©ologie du IIIe Reich, Hippocrate est descendu aux enfers au lieu de soigner, cette anti-mĂ©decine tue. Elle ne sait pas faire autrement, en voici une ultime preuve vous souvenez-vous du scandale de la thalidomide? C'Ă©tait en 2008, mais l'affaire remonte aux annĂ©es 1950. Aux futures mĂšres [...], on promettait une nouvelle libĂ©ration un produit miracle permettait de supprimer les nausĂ©es de dĂ©but de grossesse. Le "mĂ©dicament" s'appelait Contergan, ses enfants sont nĂ©s avec des malformations si monstrueuses que je prĂ©fĂšre ne pas les citer. La paternitĂ© de ce poison revient Ă Richard Kuhn [l'inventeur du gaz Soman] et Ă l'entreprise IGFarben [qui produisit le Zyklon B]." Hyppocrate aux enfers, les mĂ©decins des camps de la mort de Michel Cymes, aux Ă©ditions Stock, 208 pages, 18,50 Stock Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris VallĂ©eLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux
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Mercantilisme, bousculade, attitudes choquantes⊠L'ancien camp d'extermination d'Auschwitz est la premiĂšre destination des tour-opĂ©rateurs de Cracovie. Dans la foule, se recueillir est impossible. Peut-ĂȘtre qu'il y a des visites organisĂ©es, ça serait plus pratique... â Tu as raison, on perdra moins de temps. » Ils sont deux, un couple de quinquagĂ©naires, attentifs l'un Ă l'autre. En vacances et de passage Ă Cracovie, ils ne veulent pas manquer le must » de la rĂ©gion la visite du camp de concentration d'Auschwitz, Ă 60 kilomĂštres de lĂ . Gentiment, l'employĂ©e de l'office du tourisme les renseigne. Des couples comme celui-ci, il y en a des milliers par an. Ils n'ont que trois jours pour visiter la rĂ©gion, veulent voir le camp ». Auschwitz attire aujourd'hui plus de monde que la splendide Cracovie, dont il est presque devenu le produit d'appel ». Partout en ville, les sollicitations pleuvent. DĂšs l'aĂ©roport, on vous propose d'y aller directement en taxi. Des tour-opĂ©rateurs font le voyage dans la journĂ©e trois heures de trajet aller et retour, et deux heures sur place, le tout pour une centaine de zlotys, soit une vingtaine d'euros. La brochure de l'agence Cracow City Tours le propose au mĂȘme titre que les visites de Nowa Huta, le paradis communiste, la mine de sel Wieliczka, la Cracovie du XVIIIe, un parcours sur les traces de la culture juive » avec un dĂźner juif typique », ou un itinĂ©raire sur les pas de Jean-Paul II »... Sur la place du marchĂ©, centre nĂ©vralgique de la ville, de nombreuses boutiques proposent des statuettes de Juifs du ghetto, Ă mi-chemin entre l'hommage attendri et le clichĂ© antisĂ©mite tous ont des nez proĂ©minents, et, si beaucoup n'arborent qu'un violon, certains ont un gros sac de monnaie Ă la main... Auschwitz est le tour le plus demandĂ©, surtout par les Ă©trangers », dit Tomas Stanek, responsable de Cracow City Tours. L'an dernier, le camp a accueilli 1,3 million de visiteurs. Aux abords du camp, le parking est payant, comme les toilettes. Ce jour-lĂ , huit mille touristes vont dĂ©filer. Deux cent cinquante guiÂdes, quatorze langues. La nĂŽtre, DoroÂta, mine revĂȘche, fait trois visites par jour. Deux heures, dont quatre-vingt-dix minutes dans le camp de travail d'Auschwitz et une demi-heure seulement dans le camp d'extermination de Birkenau, rejoint en navette. Le groupe s'Ă©branle. Un couple avec un bĂ©bĂ© est le premier Ă sortir son appareil photo devant le panneau Arbeit macht frei » Le travail rend libre ». Il faut rĂ©guliĂšrement attenÂdre ou se pousser pour laisser passer d'autres groupes. Certains guides ont un parapluie ouvert pour ne pas perdre leurs troupes. L'Ă©motion s'exprime peu, comme corsetĂ©e par la foule. A la troisiĂšme salle, ils sont cinq Ă dĂ©crocher. Il y a trop de monÂde pour ressentir quoi que ce soit, explique un Français. On ne voyait pas ça comme ça. » Dans le fond, la guide ne nous apprend rien. On le sait, tout ça. Et puis c'est trop long », poursuit son Ă©pouse avant de lui emboĂźter le pas. Un Français trentenaire, qui se dit d'origine kurde, entretient en expert ses voisins de divers gĂ©nociÂdes l'armĂ©nien, l'algĂ©rien, le rwandais... A Cracovie, pour une vingtaine d'euros, des tours-opĂ©rateurs font le voyage dans la journĂ©e. A Cracovie, on vend des statuettes de juifs du ghetto, sans craindre la caricature. InĂ©vitable ? Sans doute aussi. Il n'y a pas vraiment, chez les intellectuels qui travaillent autour du gĂ©nocide, de dĂ©bat moral sur le fait d'avoir transformĂ© Auschwitz en lieu de visite. Ces bus de touristes sont la contrepartie d'un travail de mĂ©moire qui est devenu massif et s'incarne ici, explique Jean-Charles Szurek, chercheur au CNRS et auteur de La Pologne, les Juifs et le communisme. MĂȘme si ce voyage d'un jour fait en charter depuis une capitale europĂ©enne me paraĂźt absurde, un jeune qui est arrivĂ© en rigolant ne repartira peut-ĂȘtre pas sans avoir perçu quelque chose. » Le principe de l'ouverture aux touristes n'est rĂ©ellement contestĂ© que par des nĂ©gationnistes comme l'Anglais David Irving, qui a accusĂ© le gouvernement polonais d'avoir fait d'Auschwitz un site dans le style de Disneyland ». Les historiens, eux, s'insurgent plutĂŽt contre la prĂ©sentation historique qui continue d'ĂȘtre faite sur place On mĂȘle Polonais, Russes, politiques et Juifs, ces derniers ayant Ă©tĂ© les seuls, avec les Tsiganes, Ă connaĂźtre la "sĂ©lection" et l'extermination, explique Marcello Pezzetti, historien italien. On ne va pas aux bunkers 1 et 2, oĂč ont Ă©tĂ© gazĂ©s les Juifs du VĂ©l'd'Hiv. Visiter Auschwitz aujourd'hui, avec ce temps de visite comprimĂ©, ne permet pas de comprendre ce qui s'est passĂ©. Ce n'est pas que les touristes viennent qui est choquant, c'est ce qu'on leur montre... » Cette guerre des mĂ©moires » reste vive Auschwitz reflĂšte autant l'histoire du musĂ©e que celle du camp, poursuit Szurek. Depuis le dĂ©but, c'est le gouvernement polonais qui a pris en charge son entretien. Et cela a Ă©tĂ© fait dans un but de cĂ©lĂ©bration de la victoire contre le fascisme. Le gĂ©nocide juif a Ă©tĂ© occultĂ©, remplacĂ© par une prĂ©sentation globale oĂč tout dĂ©portĂ©, juif ou rĂ©sistant polonais, Ă©tait mis sur le mĂȘme plan. » Le paradoxe touristique est aujourd'hui Ă son comble. Les baraques de Birkenau menacent de s'Ă©crouler. Les ruines des chambres Ă gaz ont besoin de soins urgents. Si on ne fait rien, dans quinze ans, tout aura disparu », alerte Piotr Cywinski, le directeur du musĂ©e. Pendant des annĂ©es, des aides ponctuelles, ajoutĂ©es aux 4 millions d'euros de ressources proÂpres du site et aux 3 millions d'euros de subventions de l'Etat polonais, ont permis de faire face aux besoins les plus urgents. Cela ne va rapidement plus suffire. L'an dernier, la Fondation Auschwitz-Birkenau a Ă©tĂ© créée, dont le but est de rĂ©unir 120 millions d'euros. Les intĂ©rĂȘts de cette somme permettraient de crĂ©er des revenus permanents pour entretenir et restaurer le camp. Un plan de prĂ©servation Ă long terme sera alors mis en place. La TchĂ©quie, la NorvĂšge et la SuĂšde ont dĂ©jĂ versĂ© de l'argent. La France, le Portugal, l'Angleterre, la Belgique et les Etats-Unis ont promis de le faire. L'Allemagne a annoncĂ© que sur cinq ans elle versera la moitiĂ© de la somme, soit 60 millions d'euros. A Oswiecim, la ville dont AuschÂwitz est le nom germanisĂ©, on suit ces dĂ©bats d'un Ćil critique. La ville est grise, dĂ©sertĂ©e par ses jeunes, et quelques maisons peintes en jaune ne suffisent pas Ă l'Ă©gayer. Il y a 16 % de chĂŽmage, taux supĂ©rieur Ă la moyenne nationale. Echo d'un antisĂ©mitisme encore prĂ©sent dans le pays, un panneau publicitaire y vante Radio Maryja, la radio ultraÂnationaliste du pĂšre Rydzyk. Si Auschwitz crĂ©e des emplois Ă Oswiecim la plupart des deux cent cinquante guides du camp en viennent, les touristes s'y arrĂȘtent trĂšs peu. Nous n'existons pas, et quand les gens nous voient, mĂȘme nous qui n'Ă©tions pas nĂ©s Ă l'Ă©poque, c'est pour se demander âMais comment ont-ils pu laisser faire ?â » se plaint MarÂgareta Szeroka, une habitante. Voudraient-ils aussi profiter un peu plus de cette manne ? Janusz Marszalek, le maire, personnage trĂšs controversĂ©, Ă©lu sans Ă©tiquette en 2002 et réélu en 2005, alors promoteur, avait obtenu en 1996 la permission de construire Ă l'entrĂ©e du camp un centre commercial de 5 000 mĂštres carrĂ©s. Le tollĂ© international l'a contraint Ă reculer. Aujourd'hui qu'il dirige la ville, les rapports avec l'administration du musĂ©e sont trĂšs tendues. Ici, nous sommes Ă Oswiecim, une ville. Auschwitz, c'est Ă cĂŽtĂ© », lance-t-il d'entrĂ©e Ă tout visiteur. Il bloque divers projets, dont l'Ă©tablissement d'un centre pĂ©dagogique dans le bĂątiment occupĂ©, entre 1984 et 1993, par des carmĂ©lites. Une conÂcurrence touristique s'est mise en place entre les deux lieux, Oswiecim offrant la visite d'un chĂąteau du XVIIIe restaurĂ© en 2008 et le projet d'une stĂšle dans le centre-ville dĂ©diĂ©e Ă ... toutes les victimes de la Shoah ». A Cracovie, en revanche, le succĂšs » du camp a provoquĂ© dans le quartier de Kazimierz un revival » juif Ă©tonnant. Un festival de la culture juive y attire beaucoup de monde, nombre de restaurants proposent repas et attractions hĂ©braĂŻques. Tout y a l'air un peu trop joli, un peu trop neuf, et nul ne sait combien de Juifs vivent encore sur place... Anna Gulinska, petite brune de 27 ans, n'est pas juive. Mais elle est tombĂ©e amoureuse Ă l'Ă©cole, puis Ă la fac », de la culture juive, a fait des Ă©tudes de yiddish. Chez moi, ça a surpris. » Aujourd'hui, elle est chargĂ©e de programmation au Jewish Community Centre. Nous sommes lĂ pour servir la communautĂ©, affirme-t-elle. La Pologne juive n'est pas qu'un grand cimetiĂšre. » Et Auschwitz ? On voudrait que les touristes qui reviennent du camp passent par ici. Nous vivons dans son ombre, mais il faut voir au-delĂ . » Lire aussi la rĂ©action du philosophe Alain Finkielkraut. nazisme seconde guerre mondiale mĂ©moire Auschwitz reportage Partager Contribuer Sur le mĂȘme thĂšme
Ily a soixante ans, le 27 janvier 1945, les soldats de l'armée Rouge pénétraient dans le camp de concentration d'Auschwitz afin de libérer les survivants des déportations. En ouvrant ce camp, les Soviétiques découvrirent avec horreur
d'un camp de concentration à la psychothérapie, le témoignage et les leçons de vie d'un grand homme de Viktor Emil Frankl chez J'ai lu Collections J'ai lu Paru le 03/07/2013 Broché Public motivé Poche ⏠Disponible - Expédié sous 48h ouvrés QuatriÚme de couvertureL'auteur, qui fut l'élÚve de Freud et d'Adler décrit sa vie en camp de concentration durant la Seconde Guerre mondiale et relate comment il a mis à l'épreuve sa découverte de la logothérapie durant cette période. Il montre comment cette thérapie repose sur le besoin primordial de donner un sens à sa vie. Avis des lecteurs Claude R. le 27/01/2021 A lire et relire, magnifique
G9TAu. 5buyz45i23.pages.dev/895buyz45i23.pages.dev/2195buyz45i23.pages.dev/2245buyz45i23.pages.dev/2485buyz45i23.pages.dev/1925buyz45i23.pages.dev/1295buyz45i23.pages.dev/135buyz45i23.pages.dev/291
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