Obenga(ThĂ©ophile), Cheikh Anta Diop , Volney et le Sphinx, Paris, PrĂ©sence Africaine/Khepera, 1996; «Les derniers remparts de l'Africanisme», Revue PrĂ©sence Africaine, n° 157, 1er semestre 1998, p. 47 Ă  65. Ajouter Ă  une liste Librairie Eyrolles - Paris 5e Indisponible 0 avis Donner votre avis Parution le 11/07/2000 Ajouter Ă  une liste Livre papier 33,30 € Indisponible CaractĂ©ristiques techniques PAPIER Éditeurs PrĂ©sence africaine Parution 11/07/2000 Couverture BrochĂ© Poids 700g EAN13 9782708706040 Avantages Livraison Ă  partir de 0,01 € en France mĂ©tropolitaine Paiement en ligne SÉCURISÉ Livraison dans le monde Retour sous 15 jours + d'un million et demi de livres disponibles CaractĂ©ristiques techniques Lelivre « Nation nĂšgres et cultures », est le fruit de recherches phĂ©nomĂ©nales, menĂ©es par Cheikh Anta Diop, afin de restaurer l’histoire de l’Afrique noire longtemps occultĂ©e. À cette Ă©poque, le racisme scientifique, portĂ© par d’éminentes figures, Ă©tait enracinĂ© dans la sociĂ©tĂ© occidentale, et avait attribuĂ© au blanc l Pour suivre notre actualitĂ©, les rencontres d'auteurs, les ateliers, les coups de coeur... abonnez-vous Ă  la newsletter de La Grande Ourse !
Limportance de la contribution de Cheikh Anta Diop dans le processus de reconstruction du passé et de la mémoire collective de l'Afrique noire ainsi que de sa contribution effective au progrÚs de l'humanité
19 aoĂ»t 2009 3 19 /08 /aoĂ»t /2009 2007 AsĂšt, OusirĂ©, Hor. Certains d'entre nous ont entendu parler du concept de "Renaissance Africaine", que l'on Ă©crit en Ro En Kemet, "Uhem Mesut" Le Renouvellement des Naissances. Pour RenaĂźtre, il faut avoir Ă©tĂ©. C'est ainsi que la connaissance de l'histoire de l'Afrique Kemet doit ĂȘtre connue. Et retracer l'histoire des Kamits Noirs depuis l'apparition de l'Homme Moderne sur le Sol Africain, c'est remonter aux origines de La Longue Marche de L'HumanitĂ©. Avant toute chose, interrogeons nous sur le concept de "races humaines" . Cette notion dans l'histoire rĂ©cente, a souvent Ă©tĂ© utilisĂ©e pour justifier les pires actes commis Ă  notre encontre. Nous verrons ici, que pour connaĂźtre notre passĂ© d'Africains, il faut embrasser l'histoire de l'espĂšce humaine depuis son commencement. de l’humanitĂ© La science nous apprend que nous appartenons Ă  l’espĂšce dite homo sapiens sapiens» apparue en Afrique il y a environ 200 000 ans avant l'Ăšre occidentale dans la vallĂ©e de l’Omo. En effet, les crĂąnes Omo 1 et Omo 2 dĂ©couverts par Richard Leakey en 1967, ont Ă©tĂ© redatĂ©s en 2005 par le Pr Ian Mc Dougall. Citons Pascal Picq, palĂ©oanthropologue, membre du CollĂšge de France Tous parents, mais tous diffĂ©rents. Toutes les femmes et tous les hommes d’aujourd’hui appartiennent Ă  une seule espĂšce
 Une certitude cependant, les premiĂšres femmes et les premiers hommes modernes avaient la peau noire ». Cette vĂ©ritĂ© Ă©tait-elle ignorĂ©e des Anciens europĂ©ens ? Pas du tout. En voici la preuve. Au 1er siĂšcle avant l’historien grec Diodore de Sicile le savait dĂ©jĂ  On prĂ©tend que les Ethiopiens sont de tous les hommes les premiers qui aient existĂ©. » Afin d’ĂȘtre protĂ©gĂ©s contre les rayons ultra violets du soleil, la peau des premiers hommes Ă©tait dotĂ©e d’un fort taux de mĂ©lanine. Ils Ă©taient donc noirs. Ces premiers hommes vont quitter l’Afrique pour peupler le reste du monde. Il y a 40 000 ans, un groupe de Noirs arrive dans le sud de l’Europe. En 1901 on a retrouvĂ© les restes de l’homme de Grimaldi » Ă  Menton. Cet homme fossile est conservĂ© aujourd’hui au musĂ©e de Monaco. Jusqu’à cette date de - 40 000 ans, l’humanitĂ© est uniquement noire. Une RĂ©volution Climatique La glaciation wĂŒrmienne. Entre - 40 000 ans et - 20 000 ans s’opĂšre un Ă©norme refroidissement de l’hĂ©misphĂšre nord. Les rayons ultra violets sont moins puissants dans cette zone, le soleil se fait plus discret. En Europe notamment, l’humanitĂ© change d’apparence. La peau n’a plus besoin de cette protection de la mĂ©lanine contre le soleil. Elle s’éclaircit. Le corps doit conserver la chaleur et l’air frais doit rentrer dans le corps de façon parcimonieuse c’est le rĂ©trĂ©cissement des narines. Tandis qu’un nez plus large, dans des rĂ©gions chaudes, laisse passer plus d’air pour refroidir le corps. Conclusion au delĂ  de nos apparences, nous appartenons Ă  la mĂȘme espĂšce humaine. Nous avons une origine commune et elle est africaine. du Caire 1974Le colloque du Caire auquel je fais souvent rĂ©fĂ©rence peut faire l’effet d’un vĂ©ritable dialogue de sourds quand on en lit le rĂ©sumĂ©. Ce que les organisateurs de l’UNESCO constatent, c’est le dĂ©sĂ©quilibre » des argumentations des participants la trĂšs minutieuse prĂ©paration du colloque par les professeurs Diop et Obenga n’a pas toujours rencontrĂ© une contrepartie Ă©gale. » Diop et Obenga Ă©taient les seuls reprĂ©sentants de l’Afrique Ă  ce colloque sur le peuplement de l’Egypte antique. Sur le plan de l’appartenance raciale » des Egyptiens, il n’y a pas eu de vĂ©ritable accord des participants. En revanche sur la culture Ă©gyptienne pharaonique, Diop et Obenga ont convaincu bon nombres de leurs pairs Le professeur Sauneron a soulignĂ© l’intĂ©rĂȘt de la mĂ©thode proposĂ©e par le professeur Obenga aprĂšs le professeur Diop. L’égyptien est une langue stable durant au moins 4500ans
 L’égyptien ne peut ĂȘtre isolĂ© de son contexte africain. » Il s’agit de la langue parlĂ©e par les pharaons. 3 Savants europĂ©ens de bonne foi. Doit-on rappeler que la question avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© tranchĂ©e plusieurs siĂšcles plus tĂŽt ? Par des savants europĂ©ens de bonne foi. Et non des moindres. Parmi ceux-ci, citons Jean-François Champollion dit Champollion Le Jeune, le dĂ©chiffreur de la pierre de Rosette. Le dĂ©chiffreur des hiĂ©roglyphes Ă  l’époque moderne parle des Nubiens dans son journal 1828 Ce peuple infortunĂ© qui n’a rien de commun avec les Arabes, ni par son langage, ni par l’apparence physique. » Toujours Ă  la mĂȘme page 160, de la version anglaise de son journal 
 ce sont des gens agrĂ©ables et naturellement heureux comme tous les nubiens. Ils sont minces et leurs traits faciaux sont dĂ©licats, la complexion rouge-marron de leur peau est proche de la couleur noire, et rappelle celle de la race Ă©gyptienne ancienne. » Emile AmĂ©lineau, Ă©gyptologue français, cĂ©lĂšbre pour avoir dĂ©couvert la tĂȘte du dieu Osiris, dans la nĂ©cropole d’Abydos La civilisation Ă©gyptienne
 est non d’origine asiatique, mais d’origine africaine, d’origine nĂ©groĂŻde
 », Ă©ditions Leroux, 1916. N’oublions pas que les Anciens, grecs et latins, tels des enfants terribles, n’ont cessĂ© de nous lĂ©guer cette vĂ©ritĂ© dans leurs Ă©crits. HĂ©rodote, qualifiĂ© de pĂšre de l’histoire » par Christiane Desroches-Noblecourt, nous a lĂ©guĂ© des tĂ©moignages que la grande prĂȘtresse de l’égyptologie française prĂ©fĂšre passer sous silence ils ont la peau noire et les cheveux crĂ©pus. » Pour le philosophe grec de l’antiquitĂ© Aristote, les Egyptiens Ă©taient agan melanes », c’est Ă  dire excessivement nĂšgres ». N’oublions pas que le mot mĂ©lanine » que nous employions tout Ă  l’heure, trouve son origine dans le grec melas ». kamites L’Afrique savante s’est engagĂ©e dans le dĂ©bat avec Cheikh Anta Diop en 1954 et de quelle façon ! Avec son chef d’Ɠuvre Nations NĂšgres et Culture. » Signalons tout de mĂȘme que les Africains AmĂ©ricains Blyden et James, ainsi que l'essayiste haĂŻtien AntĂ©nor Firmin photo ci-dessus, avaient dĂ©jĂ  ouvert la brĂšche Ă  la fin du XIXĂšme siĂšcle. Mais existe – t'-il rĂ©ellement un dĂ©bat ? Pour les tenants de la falsification de l’histoire, l’arme principale est le silence. Quant aux Africains francophones qui se basent aujourd’hui sur de vrais travaux scientifiques, ils doivent retrouver Ă  prĂ©sent l’Esprit des Anciens Kamites pour s’atteler Ă  la Renaissance de l’Afrique et pour faire que la diaspora trouve sa place dans son pays d’accueil la France, sans perdre son Ăąme. C'est ce que bon nombre d'entre eux d'ailleurs, font dĂ©jĂ , avec un talent et un engagement qui force le respect. falsification de l’histoirePourquoi un tel mensonge historique ? L’Occident a pratiquĂ© l’esclavage de la race noire. En pleine pĂ©riode de trafic du bois d’ébĂšne », Bonaparte rĂ©alise la conquĂȘte militaire de l’Egypte. Volney sera du voyage. Il tĂ©moignera de la nĂ©gritude du Sphinx. Mais en pleine pĂ©riode de traite nĂ©griĂšre, il faudra Ă  tout prix nier l’africanitĂ© de la civilisation qui lĂ©gua jadis aux jeunes peuples mĂ©diterranĂ©ens Grecs, Romains tant d’élĂ©ments du savoir scientifique et spirituel. Ainsi, la naissance de l’égyptologie se signalera par sa volontĂ© d’extraire l’Egypte antique de son contexte africain. C’est ainsi que Champollion-Figeac, frĂšre ainĂ© de Champollion Le Jeune, aprĂšs avoir regrettĂ© que le livre de Volney Voyage en Egypte » soit dans toutes les bonnes bibliothĂšques dira, pour infirmer le tĂ©moignage de l’orientaliste que les cheveux crĂ©pus et la peau noire ne suffisent pas Ă  dĂ©finir la race nĂšgre » ! suprĂ©matie blanche Pierre Nillon identifie l’origine du racisme contre les Noirs Mes recherches montrent clairement que l’origine du racisme se trouve dans le judaĂŻsme instituĂ© en 398 avant sous la direction du scribe et sacrificateur Esdras. » En effet, on a vu tout Ă  l’heure que selon la science dĂ©couverte d’hommes fossiles en Ethiopie, Afrique du Sud, Kenya, l’origine de l’humanitĂ© est africaine. Or, le judaĂŻsme et donc l’Ancien Testament trouvent aussi une origine unique Ă  l’humanitĂ©. Mais pour eux, celle-ci n’est pas africaine mais mĂ©sopotamienne GenĂšse 2. Dans le JudaĂŻsme contrairement Ă  l’opinion des anciens europĂ©ens Grecs, Romains, les premiers hommes ne sont plus mĂ©lanodermes, mais leucodermes blancs. Esdras, le rĂ©dacteur du texte biblique invente l’origine de la couleur noire de certaines populations humaines par le fait que ces peuples descendent d’un ancĂȘtre commun Cham, qui vit la nuditĂ© de son pĂšre NoĂ© expression juive signifiant avoir des relations sexuelles et de ce fait, maudit par celui-ci, devint noir ainsi que tout sa postĂ©ritĂ© GenĂšse, chapitre 9. Le sortilĂšge donnant naissance Ă  la noirceur de Cham est dĂ©crit dans le Talmud. Le peuple Ă©lu » supĂ©rieur donc, serait selon cette conception le peuple juif, les races aryennes descendant de Japhet auraient droit Ă  une considĂ©ration Japhet habitera dans la tente de Sem » GenĂšse 9 et les descendant de Canaan deviendraient les esclaves de Sem et Japhet. Les EuropĂ©ens ont dĂ©laissĂ© leurs anciens cultes pour adopter le christianisme qui trouve son origine dans l’Ancien Testament des Juifs. Les Arabes ont hĂ©ritĂ© Ă  travers l’islam, de l’antikĂ©mitisme des Juifs. Et ils ont tous cohabitĂ© longuement, durant la pĂ©riode de l’Espagne musulmane. La Mauritanie n’a aboli l’esclavage des Noirs
 qu’en 1981 ! Quant aux Juifs, ils ne sont pas mauvais en tant que tels, c’est leur idĂ©ologie Ă©litiste qui pose problĂšme. Le chanteur de culture zouloue Johnny Clegg, s’enfuit Ă  l’adolescence du domicile maternel, Ă  l’idĂ©e d’ĂȘtre Ă©duquĂ© religieusement par les rabbins. Cham Oyabi, le thĂ©ologien africain, qui dirige Ă  Poitiers l'Eglise Animiste de Notre Temps, dit que dans une version plus ancienne de la GenĂšse, retrouvĂ©e dans les manuscrits de la Mer Morte, l'Ă©pisode du Chapitre 9 ne comporte aucune scĂšne d'ivresse concernant le patriarche NoĂ© et... pas l'ombre d'une quelconque malĂ©diction. Celle-ci aurait donc Ă©tĂ© ajoutĂ©e Ă  postĂ©riori. is beautiful Avant cette diffusion du racisme au sein du monde blanc, le slogan chez les Anciens Ă©tait Black is beautiful » le Noir est magnifique, plusieurs millĂ©naires avant Angela Davis et la Motown. Au 8Ăšme siĂšcle avant HomĂšre Iliade 1 ; 423 Ă  425 le pĂšre de la littĂ©rature grecque est sans Ă©quivoque Zeus est parti hier du cĂŽtĂ© de l’OcĂ©an prendre part Ă  un banquet chez les Noirs sans reproche, et tous les dieux l’ont suivi. Dans douze jours il retournera dans l’Olympe. » Au 5Ăšme siĂšcle avant HĂ©rodote fait Ă©tat de la beautĂ© du peuple noir en disant Les Noirs qu’ils allaient trouver sont, dit-on, les hommes les plus grands et les plus beaux du monde . » Françafrique Aujourd’hui, dans les pays anglo-saxons par exemple, l’attitude envers l’homme de couleur est moins inamicale que par le passĂ©. Il semblerait que le monde intellectuel en Angleterre soit moins engluĂ© dans le racisme passionnel qu’en France. Il est frappant de constater que rĂ©cemment, le Dr Robin Richards de l’University College de Londres, a reconstituĂ© en numĂ©rique les traits qui se cachent derriĂšre le masque mortuaire en or de Toutankhamon. AidĂ© de sculpteurs et de plasticiens il a tirĂ© parti des radiographies de la momie et s’est inspirĂ© des individus du mĂȘme Ăąge et d’un groupe ethnique proche de celui auquel appartenait le pharaon. Le visage reconstituĂ© ressemble Ă  celui d’un jeune Camerounais ou NigĂ©rian d’aujourd’hui. A propos des Etats-Unis, il faut admettre que le parcours d’un Barack Obama, serait impensable dans la France d’aujourd’hui. Il nous faut nous pencher sur cette spĂ©cificitĂ© française. Bon, on va faire simple. La France oscille entre deux pĂŽles libertĂ©, Ă©galitĂ©, fraternitĂ© et l’empire des Français. C’est l’hĂ©ritage de la rĂ©volution française de 1789 trĂšs vite confisquĂ© par un homme NapolĂ©on Bonaparte. Le rĂȘve de libertĂ© universelle s’est muĂ© en rĂȘve impĂ©rial. Et nous n’en sommes pas encore sortis ! S’agissant de l’Afrique, pour comprendre la relation incestueuse de notre pays la France avec ce continent, il faut lire François-Xavier Vershave. Jetons un coup d’Ɠil Ă  la quatriĂšme de couverture de son livre Noir silence » Il existe un pays oĂč, depuis son palais, le chef de l’Etat recrute librement des mercenaires et pilote des guerres civiles sur un autre continent. Ce livre donne des noms, des dates, des tĂ©moignages. Il existe un pays qui attise les conflits ethniques et dĂ©verse des armes sur des rĂ©gions Ă  feu et Ă  sang, pour rester maĂźtre du seul vrai pouvoir l’argent. Ce livre raconte ces crimes sans tribunal
 Ce pays, c’est la France. Le continent humiliĂ© c’est l’Afrique. Leur liaison incestueuse c’est la Françafrique. » Dans un tel contexte, il est tout Ă  fait logique qu’une presse aux ordres des politiques et des multinationales qui se partagent le gĂąteau africain, perpĂ©tue le mythe du nĂšgre barbare, en dĂ©pit de toute logique scientifique. cas Français C’est ainsi que la reconstitution française en numĂ©rique du buste de Toutankhamon, n’a absolument rien Ă  voir avec celle effectuĂ©e par l’équipe de l’universitĂ© de Londres. C’est ainsi que le buste de la princesse d’Egypte qui se trouve au musĂ©e du Berlin, et prĂ©sentĂ© comme celui de NĂ©fertiti, serait en rĂ©alitĂ© celui d’une princesse mitanienne, concubine du roi et non l’épouse royale de sang Ă©gyptien. Mais des journaux comme le Figaro, lorsqu’ils font des numĂ©ros spĂ©ciaux sur l’Egypte, n’omettent pas de prĂ©senter ce faux manifeste en page de couverture. 10. Mythomanie, mĂ©galomanie maladies de l’esprit Ce qui est vrai pour les individus l’est parfois pour les peuples. Le mythomane croit Ă  ses mensonges. En fait, il va tellement loin dans le mensonge, sachant que chaque nouvelle fable vient camoufler une tromperie rĂ©cente, elle mĂȘme destinĂ©e Ă  occulter une falsification plus ancienne, que mentir devient une seconde nature. C’est ce qui est arrivĂ© Ă  l’Occident moderne. L’exemple le plus Ă©difiant est celui du chien qui fait ses besoins dans le jardin. Il envoie promener en arriĂšre ses pattes de derriĂšre, pour faire en sorte qu’un peu de terre recouvre sa petite commission. NaĂŻvement, il croit que celle-ci est cachĂ©e aux yeux de tous et il s’en va tranquillement. L’Occident moderne agit de mĂȘme. Il camoufle de façon grossiĂšre ses crimes et ses mensonges, que des chroniqueurs vertueux et courageux de toute origine consignent pourtant dans leurs annales. Il le sait, mais peu lui importe, du moment que la masse continue Ă  avaler des couleuvres. De la mĂȘme façon, on peut dire que la mĂ©galomanie est une maladie de l’esprit. Le thĂ©oricien de la suprĂ©matie blanche est persuadĂ© que toutes les inventions dont bĂ©nĂ©ficie l’humanitĂ© sont le fruit du travail de sa seule communautĂ©. Elle seule serait pourvue de la raison raisonnante. Les impĂ©rialistes blancs entendent rĂ©gner sur le passĂ© falsification de l’histoire sur le prĂ©sent bien sĂ»r, mais aussi pour l’éternitĂ©. C’est pour cela qu’ils emmagasinent un arsenal nuclĂ©aire leur permettant de faire sauter plusieurs fois la planĂšte si ils le dĂ©sirent. Cela ne les empĂȘchent pas de se prĂ©senter aux yeux de tous, comme des modĂšles de sagesse. Ils ne sont pas Ă  une contradiction prĂšs. L'histoire Ă©crite par certains EuropĂ©ens falsificateurs, est analysĂ©e sans concession par le chercheur Jean-Philippe Omotunde de l'institut Africamaat. A la lumiĂšre des analyses du chercheur guadeloupĂ©en l'Origine nĂ©gro-africaine du savoir grec, Ă©ditions MĂ©naibuc, la vĂ©ritable nature du modĂšle eurocentriste apparaĂźt c'est un grand bluff ! africaine La renaissance africaine est en marche. L’accession au pouvoir de la majoritĂ© noire en Afrique du Sud, l’instauration d’une dĂ©mocratie non raciale en AmĂ©rique Ă©lection de Barack Obama sont des Ă©tapes importantes dans le combat pour la libĂ©ration des Kamites dans le monde. La rĂ©volution africaine ne peut ĂȘtre que l’Ɠuvre des Africains eux-mĂȘmes. RĂ©volution philosophique et politique citons quelques penseurs de la renaissance africaine Doumbi Fakoly, Sylvain Nsapo Kalamba, Jean-Pierre Kaya, Jean-Philippe Omotunde, Ama Mazama, Mubabinge Bilolo. Mais une renaissance africaine pour quoi faire ? Pour bomber le torse et proclamer comme James Brown dans les annĂ©es 70 Je suis noir et je suis fier. » Aujourd’hui, ça serait un peu puĂ©ril non ? Je pense qu’il faut connaĂźtre l’histoire mais surtout s’imprĂ©gner de la spiritualitĂ© de nos ancĂȘtres. Iniouia, grand intendant de Men Nefer. Entre 4000 et 2000 ans avant JĂ©sus Christ rĂ©daction du Livre des Morts des anciens Ă©gyptiens. Ce livre contient notamment, la fameuse Confession NĂ©gative "Salut, dieu grand, Seigneur de VĂ©ritĂ© et de Justice, MaĂźtre puissant ! Voici que j'arrive devant toi ! Laisse-moi donc contempler ta rayonnante beautĂ© ! ...Je n'ai pas causĂ© de souffrance aux hommes. Je n'ai pas usĂ© de violence contre ma parentĂ©, Je n'ai pas substituĂ© l'Injustice Ă  la Justice. Je n'ai pas frĂ©quentĂ© les mĂ©chants. Je n'ai pas commis de crimes. Je n'ai pas fait travailler pour moi avec excĂšs. ... je n'ai pas maltraitĂ© mes serviteurs..." On ne va pas la citer entiĂšrement. Au total, il y a ce que l'on peut appeler quarante deux commandements. Une notion du bien et du mal Ă©vidente. Mais qu’est-ce que les Africains d’aujourd’hui, Congolais, Gabonais, conservent de l’antique civilisation Ă©gyptienne ? Citons l’égyptologue congolais ThĂ©ophile Obenga. LE "KA" Ancien Ă©gyptien. "Ka" esprit, pouvoir spirituel. Mbochi Congo. "O-kaa" essence, personnalitĂ©. Sotho Afrique du Sud. "Ka" pouvoir. Fang Gabon. "Ki" force, puissance, pouvoir. Duala Cameroun. "Ka" nature, caractĂšre. Source ThĂ©ophile Obenga Revue scientifique Ankh n°6/7. 12 Notion du bien et du mal Extrait du texte de RenĂ©-Louis Parfait EtilĂ© Africamaat. Le culte d'Osiris fut Ă©tabli Ă  Abydos ville d'Egypte, sinon avant, du moins au commencement de la pĂ©riode dynastique. Ce fut une religion constituĂ©e aux temps prĂ©historiques, mais la genĂšse de la lĂ©gende osirienne remonte Ă  4000 ans avant J-C. ... Vers 2000 ans avant J-C, pendant la XIIĂšme dynastie, aprĂšs une importante rĂ©volution sociale, le peuple aspire Ă  obtenir une vie heureuse aprĂšs la mort dans les Champs ElysĂ©es du ciel Ă©gyptien. C'est aussi en Egypte qu'apparaĂźt pour la premiĂšre fois ce qu'on appelle aujourd'hui "la pesĂ©e de l'Ăąme"... Le 125Ăšme Chapitre du "Livre des Morts" parle du jugement et de la purification de l'Ăąme... C'est aussi le chapitre de la confession de l'Ăąme, la fameuse "confession nĂ©gative". Le dĂ©funt nie tous les crimes susceptibles d'ĂȘtre accomplis par l'homme. Par la pesĂ©e de l'Ăąme, celui qui prĂ©side le Tribunal, Osiris, Ă©value le poids des pĂ©chĂ©s et le poids des vertus du dĂ©funt. La puissance suprĂȘme a trouvĂ© l'Ăąme pieuse et juste... le dĂ©funt est admis Ă  jouir des bonheurs de l'au-delĂ , le coeur des mĂ©chants lui, est jetĂ© en pature Ă  Ammout, la dĂ©esse dĂ©vorante, la mangeuse de coeurs. Nul coupable ne peut Ă©chapper Ă  son sort. L'Ăąme impure subit un chĂątiment, c'est Ă  dire une longue et douloureuse purification. » Que faut-il retenir de cet extrait du commentaire de R-L P. EtilĂ© ? On est frappĂ© devant l’anciennetĂ© de cette conception du tribunal d’outre-tombe 4000 ans, 2000 ans avant J-C, voilĂ  qui donne le vertige. Mais surtout, ce qu’il faut retenir c’est LA NECESSITE DE RETABLIR L’ORDRE OSIRIEN, L’HARMONIE MAÂTIQUE, FACE A L’ORDRE INSTABLE, MALEFIQUE, SETHIEN. Pour en savoir plus, il faut lire le texte de l’égyptologue, Ă©rudit, philosophe, sage et thĂ©ologien kamite Mubabinge Bilolo 13. Hommes et femmes diffĂ©rents et complĂ©mentaires Je suis fatiguĂ© et je n’ai pas la force ni le talent pour Ă©crire aujourd’hui un cours poĂšme ou une chronique sur l’homme et la femme kamites. Et je n’ai pas acquis la connaissance qui me permettrait de le faire. Je vais donc citer un aĂźnĂ©, un sage, Doumbi-Fakoly. 
 la dĂ©esse Sekmet rĂ©git la Force Tranquille qui rappelle celle du lion. 
 la dĂ©esse Hu distribue la Parole ParlĂ©e et CrĂ©atrice, comme le verbe crĂ©ateur Ă  l’instant de la premiĂšre Fois. 
 la dĂ©esse Isis, ModĂšle de mĂšre et d’épouse, dĂ©tient le mystĂšre de la CrĂ©ation et enseigne la Haute Initiation. 
 la dĂ©esse MaĂąt, veille sur l’Harmonie, la StabilitĂ©, l’Equilibre de la crĂ©ation et l’application de la Justice dans les mondes visible et invisible. Ce parti pris de nos AncĂȘtres en faveur des DĂ©esses, donc en faveur de la Femme, procĂšde d’une logique implacable.» Extrait de Les chemins de la MaĂąt, Doumbi-Fakoly, Menaibuc, 2008 ». Doumbi Fakoly est aussi trĂšs lucide sur les conditions psychologiques permettant l'avĂšnement d'une vĂ©ritable Renaissance Africaine Ce n’est qu’en se rĂ©appropriant son patrimoine culturel par la rĂ©conciliation avec ses AncĂȘtres et avec lui-mĂȘme que l’Africain pourra reconquĂ©rir la confiance en soi qu’il a perdu dans son refus de s’assumer, et qui seule permet de repousser toujours plus loin les frontiĂšres de l’impossible. » Doumbi-Fakoly, Afrique la Renaissance, Silex-Nouvelles du Sud, 2000. Il y a presque un an, j’avais Ă©tĂ© fortement intĂ©ressĂ© par les mots d’une femme française, ostĂ©opathe sur les ondes de la chaĂźne de radio FM, ICI ET MAINTENANT, elle disait qu’il fallait se tenir droit et regarder la lumiĂšre. Que cela Ă©tait le propre de l’homme heureux et confiant. Ces propos rejoignent ceux du sage kamite de l’AntiquitĂ©, Ptah Hotep Pour l’ĂȘtre rayonnant qui avance, le chemin est construit ». Published by Iterou OgowĂš - dans agano
\n \n\n\ncheikh anta diop volney et le sphinx
Origins In the 18th century, Constantin François de ChassebƓuf, comte de Volney, wrote about his thoughts on the contentions regarding the race of the ancient Egyptians.In one translation, he noted that "the Copts are the proper representatives of the Ancient Egyptians" due to their "jaundiced and fumed skin, which is neither Greek, Negro nor Cheikh Anta Diop nĂ© le 29 dĂ©cembre 1923 Ă  Diourbel - mort le 7 fĂ©vrier 1986 Ă  Dakar est un historien et anthropologue sĂ©nĂ©galais. Il a mis l'accent sur l'apport de l'Afrique et en particulier de l'Afrique noire Ă  la culture et Ă  la civilisation mondiales. Ses thĂšses restent aujourd'hui contestĂ©es, et peu reprises dans la communautĂ© scientifique occidentale[rĂ©f. nĂ©cessaire].L'homme et l'œuvre [Cheikh Anta Diop est nĂ© le 29 dĂ©cembre 1923 Ă  ThĂ©ytou, dans la rĂ©gion de Diourbel SĂ©nĂ©gal. À l'Ăąge de 23 ans, il part Ă  Paris pour Ă©tudier la physique et la chimie mais se tourne aussi vers l'histoire et les sciences sociales. Il suit en particulier les cours de Gaston Bachelard et de FrĂ©dĂ©ric Joliot-Curie1. Il adopte un point de vue spĂ©cifiquement africain face Ă  la vision de certains auteurs de l'Ă©poque, selon laquelle les Africains sont des peuples sans 1951, Diop prĂ©pare sous la direction de Marcel Griaule une thĂšse de doctorat Ă  l'UniversitĂ© de Paris, dans laquelle il affirme que l'Égypte antique Ă©tait peuplĂ©e d'Africains noirs2 et que la langue et la culture Ă©gyptiennes se sont ensuite diffusĂ©es dans l'Afrique de l'Ouest. Il ne parvient pas dans un premier temps Ă  rĂ©unir un jury, mais d'aprĂšs DouĂ© Gnonsoa, sa thĂšse rencontre un grand Ă©cho » sous la forme d'un livre, Nations nĂšgres et culture, publiĂ© en 19543. Il obtiendra finalement son doctorat en 1960. Il poursuit dans le mĂȘme temps une spĂ©cialisation en physique nuclĂ©aire au laboratoire de chimie nuclĂ©aire du CollĂšge de France. Diop met Ă  profit sa formation pluridisciplinaire pour combiner plusieurs mĂ©thodes d' s'appuie sur des citations d'auteurs anciens comme HĂ©rodote4 et Strabon pour illustrer sa thĂ©orie selon laquelle les Égyptiens anciens prĂ©sentaient les mĂȘmes traits physiques que les Africains noirs d'aujourd'hui couleur de la peau, aspect des cheveux, du nez et des lĂšvres. Son interprĂ©tation de donnĂ©es d'ordre anthropologique comme le rĂŽle du matriarcat et archĂ©ologique l'amĂšnent Ă  conclure que la culture Ă©gyptienne est une culture nĂšgre ». Sur le plan linguistique, il considĂšre en particulier que le wolof, parlĂ© aujourd'hui en Afrique occidentale, est gĂ©nĂ©tiquement apparentĂ© Ă  la langue Ă©gyptienne est un des historiens controversĂ©s de son Ă©poque[rĂ©f. nĂ©cessaire]. Lorsqu'il obtient son doctorat en 1960, c'est avec la mention honorable, ce qui en pratique, l'empĂȘche d'enseigner en France. Il revient au SĂ©nĂ©gal enseigner comme MaĂźtre de ConfĂ©rences Ă  l'UniversitĂ© de Dakar, dĂ©sormais renommĂ©e UniversitĂ© Cheikh Anta Diop UCAD5. C'est seulement en 1981 qu'il y obtiendra le titre de professeur. Mais dĂšs 1966, il crĂ©e au sein de cette UniversitĂ© de Dakar le premier laboratoire africain de datation des fossiles archĂ©ologiques au radiocarbone6. ; en collaboration avec celui du Commissariat français Ă  l'Ă©nergie atomique CEA de Gif-sur-Yvette. Il y effectue Ă©galement des tests de mĂ©lanine sur des Ă©chantillons de peau de momies Ă©gyptiennes, dont l'interprĂ©tation permettrait, selon Diop, de confirmer les rĂ©cits des auteurs grecs anciens sur la mĂ©lanodermie des anciens les annĂ©es 1970, Diop participe au comitĂ© scientifique qui dirige, dans le cadre de l'UNESCO, la rĂ©daction d'une Histoire gĂ©nĂ©rale de l'Afrique. Dans le cadre de la rĂ©daction de cet ouvrage, il participe en 1974 au Colloque international du Caire oĂč il confronte les mĂ©thodes et rĂ©sultats de ses recherches avec ceux des principaux spĂ©cialistes mondiaux. A la suite de ce colloque international, il lui est confiĂ© la rĂ©daction du chapitre consacrĂ© Ă  l'Origine des anciens Égyptiens. Le rapport final8 du colloque mentionne l'accord des spĂ©cialistes —à l'exception d'un— sur les Ă©lĂ©ments apportĂ©s par Cheikh Anta Diop et ThĂ©ophile Obenga au sujet de la filiation entre la culture Ă©gyptienne ancienne et les cultures africaines. Ainsi, pour le professeur Jean Vercoutter l'Égypte Ă©tait africaine dans son Ă©criture, dans sa culture et dans sa maniĂšre de penser ». Le professeur Leclant a reconnu ce mĂȘme caractĂšre africain dans le tempĂ©rament et la maniĂšre de penser des Égyptiens. La communautĂ© scientifique reste nĂ©anmoins partagĂ©e sur la nature du peuplement de l'Égypte ancienne principalement composĂ© de Noirs jusqu'Ă  la perte de l'indĂ©pendance pour certains, mixte selon d'autres ailleurs, dĂšs 1947, Diop s'engage politiquement en faveur de l'indĂ©pendance des pays africains et de la constitution d'un État fĂ©dĂ©ral en Afrique. Jusqu'en 1960, il lutte pour l'indĂ©pendance de l'Afrique et du SĂ©nĂ©gal et contribue Ă  la politisation de nombreux intellectuels africains en France. Entre 1950 et 1953, il est secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Ă©tudiants du Rassemblement dĂ©mocratique africain 9 et dĂ©nonce trĂšs tĂŽt, Ă  travers un article paru dans La Voix de l'Afrique noire, l'Union française, qui, quel que soit l'angle sous lequel on l'envisage, apparaĂźt comme dĂ©favorable aux intĂ©rĂȘts des Africains ». Poursuivant la lutte sur un plan plus culturel, il participe aux diffĂ©rents congrĂšs des artistes et Ă©crivains noirs et, en 1960, il publie ce qui va devenir sa plate-forme politique Fondements Ă©conomiques et culturels d'un futur Etat fĂ©dĂ©ral en Afrique »Selon DouĂ© Gnonsoa, Diop sera l'un des principaux instigateurs de la dĂ©mocratisation du dĂ©bat politique au SĂ©nĂ©gal, oĂč il animera l'opposition institutionnelle au rĂ©gime de LĂ©opold SĂ©dar Senghor, Ă  travers la crĂ©ation de partis politiques le FNS en 1961, le RND en 1976, d'un journal d'opposition Siggi, renommĂ© par la suite Taxaw et d'un syndicat de paysans. Sa confrontation, au SĂ©nĂ©gal, avec le chantre de la NĂ©gritude serait l'un des Ă©pisodes intellectuels et politiques les plus marquants de l'histoire contemporaine de l'Afrique Anta Diop meurt dans son sommeil Ă  Dakar, le 7 fĂ©vrier 1986. Avec ThĂ©ophile Obenga et Asante Kete Molefe, il est considĂ©rĂ© comme l'un des inspirateurs du courant Ă©pistĂ©mologique de l'afrocentricitĂ©[rĂ©f. nĂ©cessaire]. En 1966, lors du premier festival des arts nĂšgres de Dakar, Diop a Ă©tĂ© distinguĂ© comme l'auteur africain qui a exercĂ© le plus d'influence sur le XXe siĂšcle12 ».La thĂ©orie historiographique de Cheikh Anta Diop [Cheikh Anta Diop a rassemblĂ© les rĂ©sultats de ses travaux dans le dernier ouvrage qu'il a publiĂ© avant son dĂ©cĂšs intitulĂ© Civilisation ou barbarie, anthropologie sans complaisance13 ; oĂč il expose sa thĂ©orie historiographique, tout en tentant de rĂ©pondre aux principales critiques que son oeuvre a suscitĂ©es chez les historiens et Ă©gyptologues de mauvaise foi » des civilisations nĂšgres [Selon Diop15, l'homme homo sapiens, est apparu sous les latitudes tropicales de l'Afrique, dans la rĂ©gion des Grands Lacs. La chaĂźne d'hominisation africaine serait la seule qui soit complĂšte, la plus ancienne et Ă©galement la plus prolifique. Ailleurs on trouverait des fossiles humains reprĂ©sentant des maillons Ă©pars d'une sĂ©quence d'hominisation pose que les premiers homo sapiens devaient ĂȘtre probablement de phĂ©notype noir, parce que selon la rĂšgle de Gloger, les ĂȘtres vivants originaires des latitudes tropicales sĂ©crĂštent plus de mĂ©lanine dans leur Ă©piderme, afin de se protĂ©ger des rayonnements solaires. Ce qui leur confĂšre une carnation aux nuances les plus sombres ou les moins claires. Pour lui, pendant des millĂ©naires, il n'y a eu d'hommes sur Terre que de NĂšgres16 », nulle part ailleurs dans le monde qu'en Afrique, oĂč les plus anciens ossements d'hommes "modernes" dĂ©couverts ont plus de 150 000 ans d'Ăąge17 ; tandis qu'ailleurs les plus vieux fossiles humains ex. Proche-Orient ont environ 100 000 GĂŒnter BrĂ€uer, les fossiles humains sont d'autant plus anciens qu'ils se trouvent en Afrique, au cœur de l'Afrique. Tandis qu'ils sont d'autant plus rĂ©cents qu'ils se trouvent hors de l'Afrique, loin de l'Afrique18. D'aprĂšs Yves Coppens, aucune exception n'a encore Ă©tĂ© apportĂ©e Ă  cette rĂšgle de cohĂ©rence de la thĂ©orie Out of Africa », qui reste la seule Ă  prĂ©senter un si haut degrĂ© de l'Afrique est le berceau de l'humanitĂ© », alors selon Diop les plus anciens phĂ©nomĂšnes civilisationnels ont dĂ» nĂ©cessairement avoir eu lieu sur ce continent20. Donc, non seulement l'Afrique a un passĂ©, mais aussi l'histoire de l'Afrique serait inaugurale, voire matricielle.[rĂ©f. nĂ©cessaire] Selon Nathalie Michalon, nĂ© en Afrique21, l'homme y expĂ©rimente les plus anciennes techniques culturelles avant d'aller conquĂ©rir la planĂšte, prĂ©cisĂ©ment grĂące Ă  elles. C'est ainsi que la fabrication d'outils lithiques, la poterie, la sĂ©dentarisation, la domestication, l'agriculture, la cuisson, etc. sont attestĂ©es en Afrique antĂ©rieurement Ă  tout autre endroit du monde[rĂ©f. nĂ©cessaire] Diop23, comme l'Afrique a une superficie approximative de trente millions de kilomĂštres carrĂ©s, on imagine que la seule hominisation de tout cet espace a dĂ» prendre plusieurs millĂ©naires. En sorte que les fossiles/phĂ©nomĂšnes humains de la moitiĂ© Sud de l'Afrique sont gĂ©nĂ©ralement plus anciens que ceux de sa moitiĂ© Nord. Selon un bulletin de l'IFAN, cette immensitĂ© gĂ©ographique du premier environnement d'homo sapiens, compte tenu de sa grande diversitĂ© climatique, a eu pour autre consĂ©quence de diffĂ©rencier trĂšs tĂŽt l'humanitĂ© africaine, des points de vue phĂ©notypique et bout de plusieurs autres millĂ©naires, des colonies humaines auraient Ă©migrĂ© dans les rĂ©gions limitrophes de l'Afrique. LĂ  oĂč sont attestĂ©s les plus anciens fossiles humains aprĂšs ceux de l'Afrique, c'est-Ă -dire en Asie mĂ©ridionale et en Europe mĂ©ridionale.[rĂ©f. nĂ©cessaire] La principale cause naturelle des premiĂšres migrations humaines consisterait dans les Ă©volutions climatiques en la succession de pĂ©riodes pluvieuses et de sĂšcheresses en Afrique, correspondant respectivement Ă  des pĂ©riodes de glaciation et/ou de prĂ©cipitation dans ses contrĂ©es limitrophes, en Europe mĂ©ridionale et au Proche-Orient. Selon Diop, l'homo sapiens aurait suivi, dans les premiers temps, la disponibilitĂ© naturelle des ressources alimentaires animales et vĂ©gĂ©tales au grĂ© des conjonctures climatiques ; en empruntant toujours les voies naturelles de sortie de l'Afrique Sicile, Italie du Sud, isthme de Suez, dĂ©troit de Gibraltar25. Selon le site internet Hominides, les catalyseurs culturels de cette migration consisteraient dans la maitrise du feu26, qui permettant de vivre dans des contrĂ©es tempĂ©rĂ©es, et selon Diop, l'invention de la navigation27 permettant de traverser de vastes Ă©tendues ThĂ©ophile Obenga, jusqu'Ă  la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle, cette perspective historiographique de Diop est aux antipodes de ce qui est communĂ©ment diffusĂ©28 ; depuis Hegel, Hume, Kant, Rousseau, Hobbes, Marx, Weber, Renan, etc. En sorte que son Nations nĂšgres et culture serait le premier ouvrage de cette envergure Ă  Ă©tudier l'histoire de l'Afrique antĂ©rieure aux traites nĂ©griĂšres arabe et europĂ©enne, dans les temps les plus anciens. Toujours selon Obenga, Diop y introduit une profondeur diachronique qu'il n'y avait pas ; Ă  la diffĂ©rence radicale des travaux ethnologiques ou anthropologiques gĂ©nĂ©ralement anhistoriques29 le livre le plus audacieux qu'un nĂšgre ait jamais Ă©crit », dira AimĂ© CĂ©saire dans son Discours sur le comme une civilisation nĂ©gro-africaine [L'Ă©gyptologie afrocentrĂ©e » est un domaine de recherche initiĂ© par Cheikh Anta Diop, oĂč l'on Ă©tudie la civilisation de l'Égypte ancienne en partant du postulat qu'elle est une civilisation nĂ©gro-africaine. En effet, selon Diop la civilisation Ă©gyptienne serait une civilisation nĂšgre ».Par ses habitants]Auteurs anciens [Diop rapporte que selon HĂ©rodote, Aristote, Strabon et Diodore de Sicile, les Égyptiens avaient la peau noir »30. Il signale Ă©galement l'opinion du comte de Volney31 pour qui les Égyptiens seraient les descendant de nĂšgre ». D'autres auteurs, comme Mubabinge Bilolo, reprendront et dĂ©velopperont cet [Selon Cheikh Anta Diop, par l'expression Kemet, les Égyptiens se seraient dĂ©signĂ©s dans leur propre langue comme un peuple de NĂšgres » l'appui de sa thĂšse, il invoque une graphie insolite »33 de dĂ©terminĂ©e par un homme et une femme assis, graphie traduite par les Égyptiens », mais que l'Ă©gyptologue afrocentrique Alain Anselin traduit comme une collectivitĂ© d'hommes et de femmes noirs »34. On n'en connait qu'une seule occurrence35, dans un texte littĂ©raire du Moyen Ă©gyptien ancien, Kemet s'Ă©crit avec comme racine le mot km, noir », dont Diop pense qu'il est Ă  l'origine Ă©tymologique de la racine biblique kam ». Pour lui, les traditions juive et arabe classent gĂ©nĂ©ralement l'Egypte comme un des pays de Noirs36. En outre, selon Diop, le morphĂšme km a prolifĂ©rĂ© dans de nombreuses langues nĂ©gro-africaines oĂč il a conservĂ© le mĂȘme sens de noir, ĂȘtre noir » ; notamment dans sa langue maternelle, le wolof » oĂč khem signifie noir, charbonner par excĂšs de cuisson », ou en pulaar oĂč kembu signifie charbon ».Tests de mĂ©lanine [Selon Cheikh Anta Diop, les procĂ©dĂ©s Ă©gyptiens de momification ne dĂ©truisent pas l'Ă©piderme au point de rendre impraticables les diffĂ©rents tests de la mĂ©lanine permettant de connaĂźtre leur pigmentation. Au contraire, eu Ă©gard Ă  la fiabilitĂ© de tels tests, il s'Ă©tonne qu'ils n'aient pas Ă©tĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©s sur les momies disponibles. Sur des Ă©chantillons de peau de momie Ă©gyptienne prĂ©levĂ©s au laboratoire d'anthropologie physique du MusĂ©e de l'Homme Ă  Paris», Cheikh Anta Diop a rĂ©alisĂ© des coupes minces, dont l'observation microscopique Ă  la lumiĂšre ultraviolette lui fait classer indubitablement les anciens Egyptiens parmi les Noirs » sa langue [L'argument linguistique de Diop comporte deux volets38. D'une part, l'auteur essaie de prouver que l'Ă©gyptien ancien n'appartient pas Ă  la famille afroasiatique39. D'autre part, il tente d'Ă©tablir positivement la parentĂ© gĂ©nĂ©tique de l'Ă©gyptien ancien avec les langues nĂ©gro-africaines contemporaines40. Ainsi, d'aprĂšs Diop et Obenga, les langues nĂ©gro-africaines contemporaines et l'Ă©gyptien ancien ont un ancĂȘtre linguistique commun, dont la matrice thĂ©orique ou ancĂȘtre commun prĂ©-dialecta »l aurait Ă©tĂ© reconstituĂ©e par Obenga, qui l'a baptisĂ©e NĂ©gro-Ă©gyptien ».La langue maternelle de Cheikh Anta Diop est le wolof wolof, ouolof, et il a appris l'Ă©gyptien ancien lors de ses Ă©tudes d'Ă©gyptologie. Ce qui, selon Diop, lui aurait permis de voir concrĂštement qu'il y avait des similitudes entre les deux langues41. Il a donc tentĂ© de vĂ©rifier si ces similitudes Ă©taient fortuites, empruntĂ©es, ou de similitudes ‱ nad demander en Ă©gyptien lad demander en Wolof ‱ nah protĂ©ger en Ă©gyptien lah protĂ©ger en Wolof ‱ benben sourdre en Ă©gyptien bel bel sourdre en Wolof Selon Diop, il y a une Ă©quivalence rĂ©guliĂšre entre le sens du mot Ă©gyptien et celui du mot walaf. Plus gĂ©nĂ©ralement, il y aurait une parfaite concordance entre le champ sĂ©mantique des mots Ă©gyptiens et celui des mots wolof de mĂȘme Alain Anselin, le phĂ©nomĂšne de duplication benben/bel bel est gĂ©nĂ©ralisĂ© en Ă©gyptien ancien et dans les langues nĂ©gro-africaines modernes ‱ Ă©gyptien dgdg = Ă©craser du pied, piĂ©tiner ‱ somali degdeg = vite, urgent ‱ walaf dĂ«gdĂ«g = piĂ©tiner ‱ basaa tegatega = clopin-clopan ‱ lingala leka-leka = roder ‱ kikongo dekadeka = vacillant. Diop observe une loi de correspondance » entre n en Ă©gyptien et l en walaf. Il observe Ă©galement qu'en prĂ©sence d'un morphĂšme ayant une structure nd en Ă©gyptien, on rencontre gĂ©nĂ©ralement un morphĂšme Ă©quivalent en Walaf de structure ld. Le grand spĂ©cialiste de la linguistique historique, Ferdinand de Saussure, a Ă©tabli que ce type de correspondances rĂ©guliĂšres n'est presque jamais fortuit en linguistique, et que cela a force de loi » phonologique, dite sound laws ».[rĂ©f. nĂ©cessaire]Pour Diop, la structure consonantique du mot Ă©gyptien nd est la mĂȘme que celle du mot walaf ld ; sachant que souvent les voyelles ne sont pas graphiĂ©es en Ă©gyptien, mĂȘme si elles sont prononcĂ©es. Cela veut dire, selon lui, que lĂ  oĂč l'on note a pour l'Ă©gyptien, il est possible de rencontrer une toute autre voyelle dans le morphĂšme walaf Ă©quivalent. Dans ce cas la correspondance ne serait approximative qu'en apparence, car c'est la phonĂ©tisation la prononciation de l'Ă©gyptien selon les rĂšgles de prononciation sĂ©mitiques qui serait erronĂ©e. Bien entendu une telle loi ne se dĂ©duit pas de deux ou trois exemples, elle suppose l'Ă©tablissement de sĂ©ries lexicales exhaustives ; comme on en trouve dans les ouvrages dĂ©diĂ©s de Diop[rĂ©f. nĂ©cessaire] la culture spirituelle [Cosmogonie [Selon Cheikh Anta Diop43, la comparaison des cosmogonies Ă©gyptiennes avec les cosmogonies africaines contemporaines Dogon, Ashanti, Yorouba44, etc. montre une similitude radicale qui tĂ©moigne selon lui d'une commune parentĂ© culturelle. Il avance une similitude du Dieu-Serpent dogon et du Dieu-Serpent Ă©gyptien, ou encore celle du Dieu-Chacal dogon incestueux et du Dieu-Chacal Ă©gyptien incestueux. L'auteur invoque Ă©galement les isomorphies Noun/Nommo, Amon/Ama ; de mĂȘme que la similitude des fĂȘtes des semailles et autres pratiques cultuelles agraire ou [Le totem est gĂ©nĂ©ralement un animal considĂ©rĂ© comme une incarnation de l'ancĂȘtre primordial d'un clan[rĂ©f. nĂ©cessaire]. A ce titre, ledit animal ou parfois un vĂ©gĂ©tal fait l'objet de tabous qui dĂ©terminent des attitudes cultuelles spĂ©cifiques au clan, qu'on dĂ©signe par le terme de totĂ©misme. Selon Diop45, cette institution et les pratiques cultuelles affĂ©rentes sont attestĂ©es en Égypte tout comme dans les autres cultures nĂ©gro-africaines ».Circoncision [Selon Diop 46, les Égyptiens pratiquaient la circoncision dĂšs la pĂ©riode prĂ©dynastique. Se fondant sur un tĂ©moignage d'HĂ©rodote dans Euterpe, il pense que cette institution se serait diffusĂ©e aux populations sĂ©mitiques depuis l'Égypte. Elle est attestĂ©e dans d'autres cultures nĂ©gro-africaines », notamment chez les Dogons oĂč elle est le pendant de l'excision. Ainsi pour Diop, circoncision et excision sont des institutions duelles de sexuation sociale ; celles-ci rĂ©sulteraient des mythes cosmogoniques de l'androgynie originelle de la vie, en particulier de l'humanitĂ© il cite l'exemple de l'androgynie d'Amon-RĂą[rĂ©f. nĂ©cessaire].Par sa sociologie [RoyautĂ© SacrĂ©e [Selon Josep Cervello Autuori, la royautĂ© Ă©gyptienne emporte une dimension sacerdotale comme ailleurs en Afrique noire47. Mais selon Diop48, un trait encore plus singulier commun aux souverains traditionnels africains consiste en la mise Ă  mort rituelle du roi »49. Cette pratique serait attestĂ©e, notamment chez les Yorouba, Haoussa, Dagomba, Tchambas, Djoukons, Igara, Songhoy, Shillouks. Selon Diop, les Égytpiens auraient Ă©galement pratiquĂ© le rĂ©gicide rituel, qui serait devenu progressivement symbolique, Ă  travers la fĂȘte du Sed, un rite de revitalisation de la [Pour Diop51, le matriarcat est au fondement de l'organisation sociale nĂ©gro-africaine ». Aussi serait-il attestĂ© comme tel en Égypte ancienne aussi bien Ă  travers le matronymat, que par la distribution matrilinĂ©aire des pouvoirs sociale [Selon Diop52, la sociĂ©tĂ© Ă©gyptienne ancienne Ă©tait structurĂ©e hiĂ©rarchiquement de la mĂȘme façon que les autres sociĂ©tĂ©s nĂ©gro-africaines » anciennes. Du bas de l'Ă©chelle socioprofessionnelle vers le haut, elle se composerait de ‱ paysans, ‱ ouvriers spĂ©cialisĂ©s, appelĂ©s castes » ailleurs en Afrique noire, ‱ guerriers, prĂȘtres, fonctionnaires, ‱ Roi-SacrĂ©, appelĂ© Pharaon » en Ă©gyptologie. Par sa culture matĂ©rielle [Les plus vieux ustensiles et techniques de chasse, pĂȘche, agriculture attestĂ©s en Égypte sont similaires Ă  ceux connus dans les autres rĂ©gions de l'Afrique. De mĂȘme que les diffĂ©rentes coiffures et leurs significations, les cannes et sceptres royaux.[rĂ©f. nĂ©cessaire] Les travaux d'Aboubacry Moussa Lam sont particuliĂšrement dĂ©cisifs pour ce champ de la recherche ouvert par Diop.[rĂ©f. nĂ©cessaire]L'ensemble des diffĂ©rents types d'arguments que les afrocentristes invoquent mobilise diverses disciplines scientifiques, et constitue d'aprĂšs eux un faisceau de preuves », c'est-Ă -dire un systĂšme argumentaire global, ayant sa propre cohĂ©rence interne qui l'Ă©tablit comme un paradigme Ă©pistĂ©mologique la prĂ©occupation de Diop consiste moins Ă  innover en matiĂšre d'historiographie de l'Afrique, qu'Ă  connaĂźtre profondĂ©ment l'histoire de l'Afrique en vue d'en tirer les enseignements utiles pour agir efficacement sur son avenir. Il ne s'agit pas davantage de s'enorgueillir puĂ©rilement de quelque passĂ© glorieux, mais de bien connaĂźtre oĂč l'on vient pour mieux comprendre oĂč l'on va. D'oĂč sa remarquable prospective politique dans Les fondements Ă©conomiques et culturels d'un État fĂ©dĂ©ral d'Afrique noire Ă©d. PrĂ©sence africaine, 1960 ; et son implication concrĂšte dans la compĂ©tition politique au SĂ©nĂ©gal, son pays natal.!PostĂ©ritĂ© de l'œuvre de Cheikh Anta Diop [Nombre d'auteurs, tout en reconnaissant que Diop a eu le mĂ©rite de libĂ©rer la vision de l'Égypte ancienne de son biais europĂ©ocentriste, reste partagĂ©s sur certaines de ses conclusions. Certains chercheurs africanistes contestent l'insistance de Diop sur l'unitĂ© culturelle de l'Afrique noire. D'autres estiment que son approche pluridisciplinaire l'amĂšne Ă  des rapprochements sommaires dans certains domaines comme la linguistique, ou que ses thĂšses entrent en contradiction avec les enseignements acadĂ©miques de l'archĂ©ologie[rĂ©f. nĂ©cessaire] et de l'histoire de l'Afrique et en particulier de l'Égypte. Ses travaux ne sont pas considĂ©rĂ©s comme une source fiable par une partie des historiens actuels[rĂ©f. nĂ©cessaire] affirmant que ses travaux suscitent l'intĂ©rĂȘt sur le plan de l'historiographie de l'Afrique et non sur celui de la connaissance de son passĂ©. Pour Mubabinge Bilolo. les rapprochements sommaires ne constituent pas un point nĂ©gatif, car pour lui, Diop est un pionnier qui a ouvert des perspectives, tracĂ© des pistes de recherche et laissĂ© une sĂ©rie de tĂąches pour les futures of Africa []Les travaux d'Yves Coppens, Luigi Luca Cavalli Sforza, Svante Paabo, Anna di Rienzo, Bryan Sykes, documentent abondamment la thĂ©orie de l'origine africaine de l' une Ethiopie [L'idĂ©e d'une Égypte ancienne noire avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© avancĂ©e par d'autres auteurs, mais l'œuvre de Cheikh Anta Diop est fondatrice dans la mesure oĂč elle a considĂ©rablement approfondi l'Ă©tude du rĂŽle de l'Afrique noire dans les origines de la civilisation. Elle a donnĂ© naissance Ă  une Ă©cole d'Ă©gyptologie africaine en inspirant par exemple ThĂ©ophile Obenga, Mubabinge Bilolo et Molefi Kete Asante. Diop a participĂ© Ă  l'Ă©laboration d'une conscience africaine libĂ©rĂ©e de tout complexe face Ă  la vision europĂ©enne du monde. Ses travaux et son parcours sont aujourd'hui une rĂ©fĂ©rence constante des intellectuels africains, plus encore peut-ĂȘtre que LĂ©opold SĂ©dar Senghor auquel Diop a reprochĂ© d'avoir aliĂ©nĂ© la nĂ©gritude en la basant sur un type de raison diffĂ©rent de la raison europĂ©enne[rĂ©f. nĂ©cessaire]. Les travaux de Cheikh Anta Diop, entre autres, ont donnĂ© naissance Ă  un courant historiographique dit de l'afrocentricitĂ©. Sur le plan linguistique, il a initiĂ© l'Ă©tude diachronique des langues africaines et a dĂ©frichĂ© l'histoire africaine prĂ©coloniale hors pĂ©riode prĂ©-Ă©gyptienne largement commentĂ©e. DĂ©sormais, le fait que l'Égypte soit une civilisation essentiellement africaine n'est pas remise en cause par les Ă©gyptologues, contrairement aux thĂ©ories raciales visant Ă  en faire une civilisation nĂšgre ».Linguistique historique africaine [Selon Cheikh Anta Diop54, il existe des correspondances syntaxiques, morphologiques, phonologiques et grammaticales rĂ©guliĂšres entre les langues nĂ©gro-africaines, notamment le walaf, et Ă©gyptien ancien55. Il considĂšre que les lois de correspondances observĂ©es entre Ă©gyptien ancien et walaf n'existent pas entre Ă©gyptien ancien et hĂ©breu, arabe, ou dĂ©marche dite de linguistique historique africaine » sera gĂ©nĂ©ralisĂ©e par ThĂ©ophile Obenga Ă  de nombreuses autres langues nĂ©gro-africaines, notamment le mbochi, sa langue maternelle. Oum Ndigi56 a rĂ©alisĂ© des Ă©tudes similaires sur le basa57. Aboubacry Moussa Lam a travaillĂ© dans ce sens pour le peul58. Alain Anselin a relevĂ© de nombreuses similitudes rĂ©guliĂšres en ce qui concerne la grammaire du verbe, du geste et du corps en Ă©gyptien ancien et dans les langues nĂ©gro-africaines modernes »59. Ainsi, toute une Ă©cole de linguistique historique africaine est nĂ©e de ces recherches, dont les auteurs et la publication sont dĂ©sormais consĂ©quents[rĂ©f. nĂ©cessaire]60. Obenga a renommĂ© nĂ©gro-Ă©gyptien » la thĂ©orie gĂ©nĂ©rale de cette linguistique historique [Des dĂ©couvertes archĂ©ologiques rĂ©centes semblent en accord avec certaines hypothĂšses formulĂ©es par Diop, notamment en ce qui concerne sa thĂ©orie de l'antĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres »[rĂ©f. nĂ©cessaire]. En effet, sur le site de Blombos ont Ă©tĂ© exhumĂ©es les plus anciennes œuvres d'art jamais trouvĂ©es[rĂ©f. nĂ©cessaire]. Elles datent de plus de 70 000 ans. De mĂȘme, sur le site de Kerma, les travaux du Suisse Charles Bonnet ont prouvĂ© l'originalitĂ© de la civilisation de Kerma[rĂ©f. nĂ©cessaire] -3000/–150062 par rapport Ă  l'Égypte message que Diop souhaitait faire passer est qu'il Ă©crivit en 1979 dans Nations NĂšgres et Culture est que l'Afrique noire a une histoire riche et a largement contribuĂ© Ă  l'origine des civilisations et des [L'Ă©gyptologue Alain Anselin a cherchĂ© Ă  dĂ©montrer l'africanitĂ© de l'Ă©criture hiĂ©roglyphique. Pour lui, si l'absence rĂ©pĂ©tĂ©e des paires d'homophones nĂ©cessaires Ă  l'Ă©tablissement du code hiĂ©roglyphique dans une famille de langues donnĂ©e rend difficile d'affirmer que cet univers linguistique puisse rendre compte de l'Ă©laboration de l'Ă©criture hiĂ©roglyphique », il considĂšre paradigme africain » serait dotĂ© d'un pouvoir explicatif » plus grand, que le paradigme sĂ©mitique » qu'il considĂšre comme biaisĂ©63. Anselin estime Ă©galement que les hiĂ©roglyphes photographient le milieu Ă©cologique et sociĂ©tal qui les ont vus naĂźtre. Or, la faune et la flore des signes scripturaux Ă©gyptiens sont, selon lui, africaines, notamment de la rĂ©gion des Grands Lacs, au cœur de l'Afrique et l'ichthyonomie Ă©gyptienne prĂ©senterait des similitudes avec les noms de poisson dans diverses langues "nĂ©gro-africaines" contemporaines. [rĂ©f. nĂ©cessaire]Babacar Sall relĂšve que dans la sign list de la grammaire Ă©gyptienne d'Alan H. Gardiner64 les symboles relatifs aux instruments de la pĂȘche et de la chasse sont particuliĂšrement nombreux, et estime qu'ils correspondent Ă  des pratiques et techniques attestĂ©es dans toute l'Afrique noire, encore de nos politique [Les comparaisons de Diop entre l'institution de Pharaon et, entre autres, celle du Damel de Cayor ou du Mogho Naba du Mossi ont suscitĂ© d'autres recherches, notamment par Alain Anselin, mais Ă©galement Cervello Autuori. Selon ce dernier auteur, l'institution politique dite de la royautĂ© sacrĂ©e » Evans-Pritchard, Luc De Heusch, Michel Izard serait attestĂ©e en Égypte comme ailleurs en Afrique ; de mĂȘme que la pratique ancestrale du rĂ©gicide rituel. Le Pharaon, le Mansah, le Mwene ou le Mogho Naba sont des institutions structuralement analogues sacerdotales et en mĂȘme temps politiques. Elles se distinguent radicalement du Roi »66 La monarchie pharaonique fut-elle une royautĂ© divine africaine ? Tout d'abord, il convient de remarquer qu'en Égypte le dieu-qui-meurt est Osiris et que, comme dans le cas des rois divins africains mais Ă  la diffĂ©rence des autres dieux-qui-meurent d'Europe et du Proche-Orient anciens, Osiris est aussi roi .... Comme les rois africains, Osiris est la personnification du principal aliment de la communautĂ©, la cĂ©rĂ©ale, l'orge cf., par ex., MystĂšre de la succession, scĂšne 9, 29-32 ; Textes des sarcophages, 269, 330 ; Luttes d'Horus et Seth, 14, 10 ; Textes du sarcophage d'Ankhnesneferibre, 256-302 ; Plutarque, Isis et Osiris, 36, 41, 65, 70 ; cf. aussi les "Osiris vĂ©gĂ©tants", reprĂ©sentations du dieu en argile dans lesquelles sont enfoncĂ©es des graines de cĂ©rĂ©ale qui finissent par germer, et lui-mĂȘme ou bien les humeurs qui Ă©manent de son cadavre s'identifient avec le Nil ou avec les eaux fĂ©condantes de la crue cf. Textes des Pyramides, 39, 117, 788, 848, 1360 ; Hymne de RamsĂšs IV Ă  Osiris. La capitale de l'Égypte, Memphis, est un centre qui diffuse l'abondance parce que le cadavre d'Osiris flotta dans les eaux du Nil Ă  sa hauteur et qu'il y fut enterrĂ© ThĂ©ologie memphite, 61-62, 64. C'est qu'Osiris, roi-dieu mort, dispense l'abondance prĂ©cisĂ©ment dans sa condition de mort, d'ĂȘtre sacrifiĂ© Frankfort, 1948, chap. 2. En plus d'ĂȘtre le dieu-qui-meurt, Osiris est aussi le premier ancĂȘtre de la royautĂ© ĂȘtre individuel et, en tant que roi mort, celui auquel s'identifient tous les rois en mourant ĂȘtre collectif. Osiris se ressemble donc en tous aspects au roi-dieu africain. ... Pour conclure, nous pourrions nous demander comment s'explique cette parentĂ© et, en gĂ©nĂ©ral, comment s'expliquent les nombreux parallĂ©lismes qui existent entre l'Égypte et l'Afrique. Certains auteurs ont parlĂ© de diffusion, d'autres de convergence. Nous prĂ©fĂ©rons, quant Ă  nous, la notion de substrat culturel pan-africain », compris comme un patrimoine culturel commun qui aurait eu son origine Ă  l'Ă©poque nĂ©olithique et dont auraient Ă©mergĂ©, ici et lĂ  dans l'espace et dans le temps, les diverses civilisations africaines historiques et actuelles. »Les travaux de Diop dans ce domaine ont notamment inspirĂ© l'ouvrage intitulĂ© Conception Bantu de l'AutoritĂ©. Suivie de Baluba Bumfumu ne BuLongolodi Publications Universitaires Africaines, Munich-Kinshasa, 1994 des auteurs Kabongu Kanundowi et Bilolo de l'oeuvre de Diop [Bien que dĂ©monstration ait Ă©tĂ© faite avant les travaux de Diop que l'Ă©gyptien n'appartient pas au groupe sĂ©mitique des langues afroasiatiques, il n'en rĂ©sulte pas nĂ©cessairement qu'elle n'appartient pas au phylum afroasiatique67. Ainsi, le linguiste comparatiste A. Loprieno68 notamment69 relĂšve les caractĂ©ristiques communes Ă  l'Ă©gyptien et aux autres langues afroasiatiques entre autres la prĂ©sence de racines bi- et trilitĂšres, constantes dans les thĂšmes verbaux et nominaux qui en dĂ©rivent ; la frĂ©quence de consonnes glottales et laryngales, la plus caractĂ©ristique Ă©tant l'occlusive laryngale ˁayn ; le suffixe fĂ©minin *-at ; le prĂ©fixe nominal m- ; le suffixe adjectival –i le nisba arabe. À la ConfĂ©rence internationale de Toulouse septembre 2005, A. Anselin quant Ă  lui a dĂ©livrĂ© une communication portant sur les noms de nombres en Ă©gyptien ancien oĂč il considĂšre deux courants d'influence, l'un tchado-Ă©gyptien, l'autre Ă©gypto-sĂ©mitique »70. La parentĂ© gĂ©nĂ©tique de l'Ă©gyptien ancien avec les langues nĂ©gro-africaines contemporaines est pareillement contestĂ©e par certains philologues et lexicologues. Ainsi, Henry Tourneux, spĂ©cialiste des langues africaines mbara, fulfulde, munjuk, kotoko... et membre de l'unitĂ© mixte de recherche Langage, Langues et Cultures d'Afrique noire CNRS71, observe que la coĂŻncidence de trois langues non contiguĂ«s » ne garantit pas le caractĂšre commun, nĂ©gro-Ă©gyptien », d'un mot » en effet, il ne suffit pas qu'un fait linguistique soit attestĂ© dans deux langues non contiguĂ«s du nĂ©gro-africain » contemporain la troisiĂšme langue Ă©tant l'Ă©gyptien ancien ou le copte ni que les champs sĂ©mantiques soient identiques pour que l'on ait la preuve que le fait linguistique en question relĂšve d'une hypothĂ©tique matrice nĂ©gro-Ă©gyptienne » critiques d'Henry Tourneux ont fait l'objet d'une rĂ©ponse circonstanciĂ©e de ThĂ©ophile Obenga dans "Le sens de la lutte contre l'africanisme eurocentriste"73, oĂč il estime que son contradicteur n'est pas compĂ©tent en matiĂšre de linguistique historique comparative, ni mĂȘme spĂ©cialiste de la langue Ă©gyptienne. En effet, Henry Tourneux est spĂ©cialiste des langues tchadiques et de la lexicographie peule »74. Par ailleurs, d'aprĂšs Obenga, aucun linguiste spĂ©cialiste de linguistique historique n'a encore contestĂ© ses travaux et ceux de Diop, particuliĂšrement en ce qui concerne la rĂ©gularitĂ© des propriĂ©tĂ©s communes aux langues nĂ©gro-africaines, au copte et Ă  l'Ă©gyptien ancien. Or, toujours selon ThĂ©ophile Obenga, c'est trĂšs prĂ©cisĂ©ment cette rĂ©gularitĂ©, faisant force de loi linguistique Cf. F. de Saussure, A. Meillet, E. Benveniste, qui fonde sa thĂ©orie gĂ©nĂ©rale du "nĂ©gro-Ă©gyptien" des similitudes Ă©parses, irrĂ©guliĂšres entre les langues ou groupes de langues comparĂ©es pouvant relever, ou bien de coĂŻncidences, ou - plus sĂ»rement en l'espĂšce du paradigme afroasiatique - d'emprunts rĂ©ciproques de langues dont les locuteurs sont gĂ©ographiquement mitoyens depuis des millĂ©naires. Pour Obenga, le fait mĂȘme que les langues africaines modernes ne soient pas contemporaines de l'Ă©gyptien ancien, et que beaucoup de ces langues soient attestĂ©es Ă  des milliers de kilomĂštres de l'Égypte, serait un argument favorable Ă  sa thĂ©orie linguistique du "nĂ©gro-Ă©gyptien"75 L'Ă©norme discontinuitĂ© gĂ©ographique milite en faveur de l'exclusion de l'emprunt dans ces temps anciens, sur l'ensemble des concordances Ă©tablies, morphologiques, phonĂ©tiques et lexicologiques. C'est-Ă -dire que la sĂ©paration trĂšs ancienne de la souche commune prĂ©dialectale Ă©limine les effets de convergence, de hasard et d'emprunt. En d'autres mots, si des connexions de caractĂšre sĂ©rial sont Ă©tablies entre l'Ă©gyptien pharaonique, le copte et les langues nĂ©gro-africaines modernes, on est autorisĂ© de reconnaĂźtre un air de famille », une parentĂ© par enchaĂźnement » selon l'expression de la systĂ©matique des plantes, mĂȘme si l'on s'Ă©loigne beaucoup du type initial, des prototypes reconstruits. Ainsi, le temps qui sĂ©pare l'Ă©gyptien ancien des langues africaines actuelles - un hiatus de 5000 ans - au lieu de constituer une difficultĂ© se prĂ©sente au contraire comme un critĂšre sĂ»r de comparaison le temps qui sĂ©pare le hittite du portugais actuel est Ă©galement Ă©norme, mais rien n'empĂȘche de comparer directement ces deux langues, dans un ensemble donnĂ©, pour rejoindre prĂ©cisĂ©ment l'indo-europĂ©en. »Œuvres [‱ Nations nĂšgres et culture de l'antiquitĂ© nĂšgre Ă©gyptienne aux problĂšmes culturels de l'Afrique noire d'aujourd'hui, ISBN 2708706888 1954 ‱ L'unitĂ© culturelle de l'Afrique noire, ISBN 2708704060 1959 ‱ L'antiquitĂ© africaine par l'image, ISBN 2708706594 ‱ L'Afrique noire prĂ©coloniale. Étude comparĂ©e des systĂšmes politiques et sociaux de l'Europe et de l'Afrique noire de l'antiquitĂ© Ă  la formation des États modernes, ISBN 2708704796 1960 ‱ Les fondements culturels techniques et industriels d'un futur État fĂ©dĂ©ral d'Afrique noire, ISBN 2708705350 ‱ AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres, mythe ou vĂ©ritĂ© historique ?, ISBN 2708705628 1967 ‱ ParentĂ© gĂ©nĂ©tique de l'Ă©gyptien pharaonique et des langues nĂ©gro-africaines 1977 ‱ Civilisation ou barbarie, ISBN 2708703943 1981 ‱ Nouvelles recherches sur l'Ă©gyptien ancien et les langues africaines modernes, PrĂ©sence Africaine, Paris, 1988. Ouvrage posthume.
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Cheikh Anta Diop naĂźt le 29 dĂ©cembre 1923 dans le village de Caytou, situĂ© dans la rĂ©gion de Diourbel en pays Baol-Cayor, prĂšs de la ville de Bambey, Ă  environ 150 km de Dakar, au SĂ©nĂ©gal. Son pĂšre, le jeune, Massamba Sassoum Diop, dĂ©cĂšde peu de temps aprĂšs sa naissance. Sa mĂšre, Magatte Diop, vit jusqu’en 1984. Cheikh Anta Diop Ă©pouse en 1954 Ă  Paris, une française, Louise Marie Maes, diplĂŽmĂ©e d’études supĂ©rieures en gĂ©ographie. Quatre fils naĂźtront de cette union. Cheikh Anta Diop dĂ©cĂšde le 7 fĂ©vrier 1986. Il repose Ă  Caytou, auprĂšs de son grand-pĂšre, le vieux, Massamba Sassoum Diop, fondateur du village. Plus de 30 ans aprĂšs sa mort et prĂšs de 100 aprĂšs sa naissance, les idĂ©es de Cheikh Anta Diop restent d’actualitĂ©. Ainsi, profitant du quatre-vingt quatorziĂšme anniversaire de sa naissance, nous vous proposons ici les Ă©crits MariĂ©tou Diongue et de Cheick M’BackĂ© Diop sur l’enfant de Caytou. Lisez ! Les travaux de Cheikh Anta Diop, dĂšs 1954, avec les Nations nĂšgres et Culture, puis avec l’unitĂ© de l’Afrique noire et l’Afrique noire prĂ©coloniale, en 1959-1960, inaugurent une nouvelle approche de l’histoire de l’humanitĂ© et de l’Afrique en particulier. Il s’agit de rompre avec la vision a-historique et ethnographique qui repose, entre autres, sur des prĂ©supposĂ©s hĂ©gĂ©liens hĂ©ritĂ©s du XIXĂšme siĂšcle. Cheikh Anta Diop opĂšre une rupture Ă©pistĂ©mologique » radicale, d’une part avec l’approche africaniste de l’étude des sociĂ©tĂ©s et d’autre part avec le mouvement de la nĂ©gritude qui naĂźt entre les deux guerres mondiales. Les dĂ©marches de l’Ecole africaniste dans son ensemble postulent, en effet, une inĂ©galitĂ© des aptitudes intellectuelles entre races » d’oĂč dĂ©coule, au sens biologique des termes, une hiĂ©rarchisation radicale. L’Ecole africaniste est ainsi conduite Ă  apprĂ©hender les sociĂ©tĂ©s africaines Ă  travers ce prisme anthropologique. Les initiateurs du Mouvement de la nĂ©gritude furent eux-mĂȘmes victimes, Ă  des degrĂ©s diffĂ©rents, de cette vision occidentale du NĂšgre comme en tĂ©moigne le cĂ©lĂšbre vers de LĂ©opold SĂ©dar Senghor l’émotion est nĂšgre, la raison hĂ©llĂšne », qui transpose l’infĂ©rioritĂ© intellectuelle supposĂ© du NĂšgre en termes de complĂ©mentaritĂ©. Cheikh Anta Diop s’attache Ă  rĂ©cuser toute inĂ©galitĂ© et hiĂ©rarchisations radicales, Ă  insister constamment sur l’unitĂ© de l’espĂšce humaine, Ă  dĂ©montrer l’outil mĂ©thodologique de l’Ecole africaine qu’est le mythe du NĂšgre prĂ©logique ». Partant de l’idĂ©e que tout peuple a une histoire, Cheikh Anta Diop est conduit Ă  introduire le temps historique et l’unitĂ© dans les Ă©tudes africaines, sortant ainsi l’Afrique de ce carcan a-historique et ethnographique dans lequel les africanistes traditionnels l’ont confinĂ©e. Grace Ă  une mĂ©thodologie qui s’appuie sur les Ă©tudes diachroniques, le comparatisme critique, la pluridisciplinaritĂ© archĂ©ologie, linguistique, ethnonymie/toponymie, sociologie, sciences exactes, etc et une vision Ă  la fois analytique et synthĂ©tique, il lui est possible de rendre aux faits historiques, sociologiques, linguistiques, culturels, etc du continent africain principalement, leur cohĂ©rence et leur intelligibilitĂ©. Cheikh Anta Diop adopte d’emblĂ©e cette approche pluridisciplinaire en Ă©tudiant l’Egypte ancienne dans son contexte nĂ©gro-africain Partant de l’idĂ©e que l’Egypte ancienne fait partie de l’univers nĂšgre, il fallait la vĂ©rifier dans tous les domaines possibles, radical ou anthropologique, linguistique, sociologique, philosophique, historique, etc. Si l’idĂ©e de dĂ©part est exacte, l’étude de chacun de ces diffĂ©rents domaines doit conduire Ă  la sphĂšre correspondante de l’univers nĂšgre africain. L’ensemble de ces conclusions formera un faisceau de faits concordants qui Ă©liminent les cas fortuit. C’est en cela que rĂ©side la preuve de notre hypothĂšse de dĂ©part. Une mĂ©thode diffĂ©rente n’aurait conduit qu’à une vĂ©rification partielle qui ne prouverait rien. Il fallait ĂȘtre exhaustif. » Cheikh Anta Diop, antĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres, mythe ou vĂ©ritĂ© historique ?. Et les Ă©tudes africaines ne sortiront du cercle vicieux oĂč elles se meuvent, pour retrouver tout leur sens et toute leur fĂ©conditĂ©, qu’en s’orientant vers la vallĂ©e du Nil. RĂ©ciproquement, l’égyptologie ne sortira de sa sclĂ©rose sĂ©culaire, de l’hermĂ©tisme des textes, que du jour oĂč elle aura le courage de faire exploser la vanne qui l’isole, doctrinalement, de la source vivifiante que constitue, pour elle, le monde nĂšgre. » Cheikh Anta Diop, antĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres, mythe ou vĂ©ritĂ© historique ?. Les directions de recherches tracĂ©es, exposĂ©es et dĂ©frichĂ©es par Cheikh Anta Diop sont nombreuses -L’origine africaine de la civilisation et le processus de diffĂ©rentiation raciale, -L’origine noire de la civilisation Ă©gypto-nubienne, le peuplement de la vallĂ©e du Nil, -L’origine Ă©gyptienne de l’écriture, des sciences, des arts, des lettres, de la philosophie, du droit dans la civilisation occidentale GrĂšce, -L’origine Ă©gyptienne des religions rĂ©vĂ©lĂ©es, -L’identification des grands courants migratoires et la formation des ethnies africaines, -La parentĂ© linguistique et culturelle entre l’Egypte et l’Afrique noire, -L’anciennetĂ© et le dĂ©veloppement de la mĂ©tallurgie du fer en Afrique, -Les deux berceaux culturels septentrional et mĂ©ridional Ă©tude du patriarcat et du matriarcat, -La formation et l’organisation des Etats africains aprĂšs le dĂ©clin de l’Egypte, -L’Etat et la rĂ©volution de l’AntiquitĂ© Ă  nos jours, -L’origine du monde sĂ©mitique, -L’origine des BerbĂšres, -L’émergence de l’Espagne et du Portugal Ă  l’aube des temps modernes, -Les relations avec le monde prĂ©colombien
 Les nouveaux rĂ©sultats de la recherche acquis en archĂ©ologie, en linguistique, en histoire, etc, confirment la pertinence et la fĂ©conditĂ© de ces axes de travail. Une vĂ©ritable renaissance africaine et une rĂ©conciliation de l’humanitĂ© avec elle-mĂȘme En 1954, Cheikh Anta Diop publiait, aux Ă©ditions PrĂ©sence africaine, son ouvrage pionnier Nations nĂšgres et Culture, de l’AntiquitĂ© nĂšgre Ă©gyptienne aux problĂšmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui. Ce sous-titre indique clairement la perspective dans laquelle se situe l’auteur. Si l’étude des sociĂ©tĂ©s humaines du passĂ© est intĂ©ressante en elle-mĂȘme, il ne s’agit pourtant pas de s’y complaire» mais de y puiser des leçons». Il s’agit d’accĂ©der Ă  l’intelligibilitĂ© du monde afin de vaincre les difficultĂ©s du prĂ©sent et bĂątir un avenir meilleur Ă  partir d’une connaissance la plus objective possible du passĂ©, du social, de l’économique et du rĂ©el. Cheikh Anta Diop exprime la nĂ©cessitĂ© vitale pour l’Afrique de recouvrer sa mĂ©moire, de restituer son histoire, de dĂ©couvrir les clĂ©s de la comprĂ©hension profonde des structures et de l’évolution des sociĂ©tĂ©s humaines en gĂ©nĂ©ral et africaines en particulier, d’identifier la place du continent dans le mouvement historique de l’humanitĂ©. Il montre que c’est la seule issue salutaire pour restaurer en l’Afrique les conditions mĂȘmes de la crĂ©ativitĂ©, pour opĂ©rer un dĂ©verrouillage de l’esprit crĂ©ateur », pour permettre de nouveau Ă  l’Afrique de participer au progrĂšs de la civilisation humaine et non d’en faire les frais, froidement Ă©crasĂ© par la roue de l’Histoire ». L’histoire est, avec la langue, la composante essentielle de la conscience historique des peuples. Comment savoir oĂč l’on va si l’on ne sait pas d’oĂč l’on vient ? L’étude approfondie du passĂ©, des sociĂ©tĂ©s humaines rĂ©pond Ă  l’idĂ©al humaniste que Cheikh Anta Diop prĂŽne. Il Ă©crit en effet en 1967, dans AntĂ©rioritĂ© des Civilisations nĂšgres-Mythe ou vĂ©ritĂ© historique ?, que 
 la plĂ©nitude culturelle ne peut que rendre un peuple plus apte Ă  contribuer au progrĂšs gĂ©nĂ©ral de l’humanitĂ© et Ă  se rapprocher des autres peuples en connaissance de cause » et il appelle de ses vƓux l’avĂšnement de l’ùre qui verrait toutes les nations du monde se donner la main pour bĂątir la civilisation planĂ©taire au lieu de sombrer dans la barbarie », dans son livre Civilisation ou Barbarie. Pour Cheikh Anta Diop, la conscience moderne ne peut progresser rĂ©ellement qui si elle est rĂ©solue Ă  reconnaitre explicitement les erreurs d’interpellations scientifiques, mĂȘme dans le domaine trĂšs dĂ©licat de l’Histoire, Ă  revenir sur les falsifications, Ă  dĂ©noncer les frustrations de patrimoines. Elle s’illusionne, en voulant asseoir ses constructions morales sur la plus monstrueuse falsification dont l’humanitĂ© ait jamais Ă©tĂ© coupable tout en demandant aux victimes d’oublier pour mieux aller de l’avant ». Il prĂ©cise que ses recherches historiques ne sont point un effort a priori de rĂ©habilitation aux yeux des uns et des autres, ce qui eĂ»t Ă©tĂ© puĂ©ril ». Pour lui, seule la vĂ©ritĂ© est utile, seule la vĂ©ritĂ© est rĂ©volutionnaire, seule la vĂ©ritĂ© rapproche ». Il veut, par dĂ©marche scientifique, objective, restaurer la mĂ©moire, la conscience historique de la communautĂ© noire, du continent et de la Diaspora. La connaissance du passĂ© constitue Ă  la fois un rempart de sĂ©curitĂ© d’une communautĂ© contre un gĂ©nocide culturel ou physique et elle est le socle solide sur lequel elle peut et doit s’appuyer pour choisir des institutions nouvelles, Ă©laborer une vĂ©ritable politique de dĂ©veloppement culturel, Ă©conomique, social, industriel, scientifique et technique. Ainsi, l’unitĂ© culturelle de l’Afrique noire fonde l’édification d’un Etat fĂ©dĂ©ral. La connaissance du passĂ© dĂ©bouche donc de façon dynamique, rationnelle, sur la gestion du prĂ©sent et la construction du futur. l’Africain qui nous a compris est celui-lĂ  qui, aprĂšs la lecture de nos ouvrages, qui aura senti naitre en lui un autre homme, animĂ© d’une conscience historique, un vrai crĂ©ateur, un PromĂ©thĂ©e porteur d’une nouvelle civilisation et parfaitement conscient de ce que la terre doit Ă  son gĂ©nie ancestral dans tous les domaines de la science, de la culture et de la religion ». En 1962, il conclut ainsi sa communication au colloque d’AthĂšnes organisĂ© par l’UNESCO sur le thĂšme Racisme, science et pseudo-science le climat, par la crĂ©ation de l’apparence physique des races, a tracĂ© des frontiĂšres ethniques qui tombent sous le sens, frappent l’imagination et dĂ©terminent les comportements instinctifs qui ont fait tant mal dans l’histoire. Tous les peuples qui ont disparu dans l’histoire, de l’AntiquitĂ© Ă  nos jours, ont Ă©tĂ© condamnĂ©s, non par une quelconque infĂ©rioritĂ© originelle, mais par leurs apparences physiques, leurs diffĂ©rences culturelles. C’est au niveau du phĂ©notype, c’est-Ă -dire des apparences physiques, que la notion de race apparait dans l’histoire et les relations sociales peu importe qu’un Zoulou soit, au niveau de son stock gĂ©nĂ©tique, plus proche de Vorster qu’un SuĂ©dois, dĂšs l’instant qu’il a la peau noire. Donc, le problĂšme et de rééduquer notre perception de l’ĂȘtre humain, pour qu’elle se dĂ©tache de l’apparence raciale et se popularise sur l’humain dĂ©barrassĂ© de toutes coordonnĂ©es ethniques.» Cf. Cheikh Anta Diop, L’unitĂ© d’origine de l’espĂšce humaine », in actes du colloque d’AthĂšnes Racisme, science et pseudo-science. Dans la perspective de la renaissance culturelle du monde noir et de l’édification d’une civilisation planĂ©taire dont le Noir sera l’un des bĂątisseurs, CHEICK Anta Diop invite Ă  la réécriture objective et salutaire de l’histoire de l’humanitĂ©, de l’histoire des sciences, de l’histoire de la philosophie, de celle des arts etc. l’Homme, son devenir, sont au centre de ses rĂ©flexions. Cherchant Ă  dessiner les contours d’un avenir Ă  partir d’une double lecture, celle du passĂ© et celle des plus rĂ©cents progrĂšs de la science, il pose les prĂ©misses d’une philosophie qui vise Ă  rĂ©concilier l’homme avec lui-mĂȘme, en s’élevant au-dessus des contingences du moment historique auquel il appartient. Cf. Civilisation ou Barbarie. Son Ɠuvre convie l’humanitĂ© Ă  regarder en face son vĂ©ritable passĂ©, Ă  assumer sa mĂ©moire, afin de rompre avec les gĂ©nocides, avec le racisme, pour sortir enfin de la barbarie et entrer dĂ©finitivement dans la civilisation. MariĂ©tou Diongue Cheick M’BackĂ© Diop
Les travaux du savant et Egyptologue africain Cheikh Anta Diop : et les capacitĂ©s intellectuelles des individus [ThĂ©ophile Obenga, Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, Paris, PrĂ©sence Africaine/Khepera, 1996 ; Claude Liauzu, La sociĂ©tĂ© française face au racisme – De la RĂ©volution Ă  nos jours, Paris, Editions Complexe, 1999 ; Dominique
L’Afrique est souvent enfermĂ©e dans un carcan et forcĂ©e Ă  se contenter de ce qu’elle n’est pas. On la considĂšre comme un continent sans histoire, et par consĂ©quent, elle n’a rien apportĂ© Ă  la civilisation mondiale. Et pourtant, en rĂ©alitĂ©, elle est la civilisation la plus ancienne Ă  laquelle toutes ont puisĂ©, mĂȘme celles qui la dĂ©nigrent le plus. Cheikh Anta Diop 1926-1986 est un savant africain du SĂ©nĂ©gal. Il s’est engagĂ© Ă  prĂ©senter l’Afrique, non comme on voudrait qu’elle eĂ»t Ă©tĂ©, mais comme elle a Ă©tĂ©, et comme elle peut et mĂȘme devrait ĂȘtre. Le programme de sa vision et de son Ɠuvre se dĂ©couvre dans son premier ouvrage publiĂ© en 1954 Nations nĂšgres et culture. En effet, il soutient que la civilisation et la culture de la suprĂ©matie blanche sont d’origine nĂ©gro-africaine. La population de l’Égypte ancienne À partir des recherches archĂ©ologiques, l’histoire dĂ©montre que la population de l’Égypte ancienne Ă©tait noire. Les Égyptiens appelaient leur pays Kemet, ce qui, en leur langue, signifiait noir. Les auteurs anciens et la Bible tĂ©moignent que les Égyptiens Ă©taient des personnes Ă  la peau noire et aux cheveux crĂ©pus. On peut le retrouver avec par exemple HĂ©rodote, Diodore de Sicile ou Strabon Simon Desaint-Martin, 2021. L’opinion de tous les Ă©crivains de l’AntiquitĂ© sur la race Ă©gyptienne est en quelque sorte rĂ©sumĂ©e par Maspero Histoire ancienne des peuples de l’Orient Au tĂ©moignage presque unanime des historiens anciens, ils appartenaient Ă  une race africaine, entendez noire, “qui s’est d’abord Ă©tablie en Éthiopie, sur le Nil moyen, et serait descendue graduellement vers la mer en suivant le cours du fleuve”. D’autre part, la Bible affirme que Mizraim, fils de Cham, frĂšre de Koush l’Éthiopien, et de Canaan, vint de MĂ©sopotamie pour se fixer sur les bords du Nil avec ses enfants. » La civilisation Ă©gyptienne, mĂšre de toutes les civilisations L’Égypte ancienne a Ă©tĂ© le centre du monde. L’Égypte attirait comme le monde occidental attire aujourd’hui. On se rendait en Égypte pour des besoins de sĂ©curitĂ© et pour des raisons Ă©conomiques, de quĂȘte philosophique et de recherche de connaissances dans tous les domaines de l’époque. Et dans la Bible, l’Afrique est un lieu de bonheur et de paix. Le peuple d’IsraĂ«l a Ă©tĂ© formĂ© Ă  partir d’une famille, rĂ©sultat de l’immigration Ă©conomique. JĂ©sus, menacĂ© dĂšs sa naissance, a Ă©tĂ© sauf grĂące au refuge de ses parents en Égypte. MĂȘme avec la montĂ©e de l’Europe comme puissance, il y a le mythe du prĂȘtre Jean en Afrique qui fascine les EuropĂ©ens. Diop dĂ©montre que les Noirs ont Ă©tĂ© les premiers Ă  structurer un systĂšme de connaissance dans presque tous les domaines de la science. Les autres peuples ont apportĂ© un plus dans leurs cultures et leurs civilisations grĂące au contact avec l’Égypte. La civilisation occidentale est mĂȘme fondamentalement nĂ©gro-africaine, puisque les Grecs eux-mĂȘmes ont reconnu avoir puisĂ© nombre de leurs connaissances en philosophie Aristote, Platon, en histoire HĂ©rodote, en mathĂ©matiques Pythagore, ThalĂšs dans l’Égypte antique ou ils ont Ă©tĂ© initiĂ©s. Que s’est-il passĂ©? Avec la fin du Moyen Âge, l’Occident devient tout puissant. Il ambitionne de dominer et d’exploiter le monde. L’Occident veut se donner bonne conscience pour utiliser les Noirs, surtout en AmĂ©rique. Il veut justifier la pratique de l’esclavage. Le Mythe du Noir est créé. Il est un sous-homme, et l’intelligentsia dĂ©montre que le Noir est moins qu’un ĂȘtre humain. Hegel Ă©labore une thĂ©orie raciste qui, jusqu’à aujourd’hui, dĂ©termine la vision que la suprĂ©matie blanche se fait de l’Africain, donc des Africains. La considĂ©ration occidentale du Noir. Ce qui dĂ©termine le caractĂšre des NĂšgres est l’absence de frein. Leur condition n’est susceptible d’aucun dĂ©veloppement, d’aucune Ă©ducation. Tels nous les voyons aujourd’hui, tels ils ont toujours Ă©tĂ©. Dans l’immense Ă©nergie de l’arbitraire naturel qui les domine, le moment moral n’a aucun pouvoir prĂ©cis. Celui qui veut connaĂźtre les manifestations Ă©pouvantables de la nature humaine peut les trouver en Afrique. Les plus anciens renseignements que nous ayons sur cette partie du monde disent la mĂȘme chose. Elle n’a donc pas, Ă  proprement parler, une histoire » Hegel, 1831. Chiekh Anta Diop hier, aujourd’hui et demain Diop a Ă©tĂ© longtemps combattu. Mais en 1974, l’UNESCO a reconnu la validitĂ© des rĂ©sultats de ses recherches. Ses travaux ont permis une ouverture sur ces fronts la reconstitution scientifique du passĂ© de l’Afrique et la restauration de la conscience historique. Il propose des pistes pour la reconnaissance des valeurs de chacun La conscience de l’homme moderne ne peut progresser rĂ©ellement que si elle est rĂ©solue Ă  reconnaĂźtre explicitement les erreurs d’interprĂ©tations scientifiques, mĂȘme dans le domaine trĂšs dĂ©licat de l’Histoire, Ă  revenir sur les falsifications, Ă  dĂ©noncer les frustrations de patrimoines. Elle s’illusionne, en voulant asseoir ses constructions morales sur la plus monstrueuse falsification dont l’humanitĂ© ait jamais Ă©tĂ© coupable, tout en demandant aux victimes d’oublier pour mieux aller de l’avant » Cheikh Anta Diop, AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres – mythe ou vĂ©ritĂ© historique? Paris, PrĂ©sence africaine, p. 12. – Isaac Makarios Kamta Isaac Makarios Kamta est pasteur de l’Église Unie au Canada. Il a Ă©tĂ© consacrĂ© par l’Église ÉvangĂ©lique du Cameroun, ou il est nĂ©. Actuellement pasteur du MinistĂšre Protestant Francophone de Toronto, localisĂ© Ă  Downsview United Church. Il habite Cambridge en Ontario. Quelques titres des nombreux ouvrages de Cheikh Anta-Diop Nations nĂšgres et culture 1954 L’UnitĂ© culturelle de l’Afrique noire1954, AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres mythe ou vĂ©ritĂ© historique? 1967 Civilisation ou Barbarie anthropologie sans complaisance 1981. Bibliographie Cheikh Anta Diop 1954, Nations nĂšgres et culture, PrĂ©sence africaine Anicet Kouanda 2013, Nations nĂšgres et culture synoptique d’un paradigme Simon Desaint-Martin, Cheikh Anta Diop biographie de l’auteur de Nations nĂšgres et culture », dans 5/2/2021 15 h 29 Bouchra-Ouatik, Theophile Obenga 1996, Cheikh Anta Diop, Volney et le sphinx contribution de Cheikh Anta Diop Ă  l’historiographie mondiale, PrĂ©sence africaine, Khepera
Entrele premier et le troisiĂšme siĂšcle de notre Ăšre, L'Ɠuvre de toute une vie de l'universitaire sĂ©nĂ©galais Dr Cheikh Anta Diop (1923-1986) a consistĂ© Ă  remettre en question les points de vue eurocentriques et arabisants de la culture africaine prĂ©coloniale. Il s'est attachĂ© Ă  prouver dĂ©finitivement que l'ancienne civilisation Ă©gyptienne avait ses
1 aoĂ»t 2011 1 01 /08 /aoĂ»t /2011 0056 Le Colloque d’égyptologie scientifique dit Colloque du Caire », s’est dĂ©roulĂ© en 1974 sous l’égide de l’UNESCO, comme son nom l’indique, au Caire, en Egypte. Son objectif Ă©tait d’une part, de terminer la rĂ©daction du premier ouvrage encyclopĂ©dique consacrĂ© Ă  l’histoire de l’Afrique. D’autre part, il visait Ă  statuer sur l’origine du peuplement de l’Egypte ancienne sans oublier de faire le point sur le dĂ©chiffrement de l’écriture MĂ©roĂŻtique. MenĂ©e par le professeur sĂ©nĂ©galais Cheikh Anta Diop, la dĂ©lĂ©gation africaine ne se composait que du professeur ThĂ©ophile Obenga pour diverses raisons. Leur mission Ă©tait de dĂ©fendre scientifiquement l’origine nĂ©gro-africaine du peuplement de l’Egypte. Face Ă  eux, plus de 22 savants venus des quatre coins du monde. Parmi lesquels on peut citer . Jean Leclant France, Professeur au CollĂšge de France, . H. de Contenson France, Chef de la Mission française d’archĂ©ologie en Ethiopie, . Jean Vercoutter France, universitĂ© de Lille, . J. Desanges France, ChargĂ© de confĂ©rence Ă  l’universitĂ© de Nantes, . P. VĂ©rin France, Chercheur Ă  Madagascar, . J. Yoyotte France, Directeur d’Etudes Ă  l’Ecole pratique des Hautes Etudes, . F. Anfray France, archĂ©ologue, . G. Mokhtar Egypte, ancien directeur du Service antiquitĂ© en Egypte, . A. Abu Bakr Egypte, SpĂ©cialiste Ă©gyptien de l’histoire ancienne de l’Egypte et de la Nubie, . S. Donanoni Italie, Professeur d’universitĂ© Ă  Rome, . K. Michalowski Pologne, Vice-directeur du musĂ©e national de Varsovie, . M. Posnansky Angleterre, Historien et archĂ©ologue, . A. Mahjoubi Tunisie, spĂ©cialiste de l’Afrique du nord, . J. E. G. Sutton Anglais, PrĂ©sident du DĂ©partement d’archĂ©ologie de l’universitĂ© d’Oxford, . P. Salama AlgĂ©rie, chercheur, . B. H Warmington Angleterre, SpĂ©cialiste de l’Afrique du nord et de la Rome antique, . Tekle Tsadik Mekouria Ethiopie, historien, . Y. Kobishanov Russie, Membre de l’acadĂ©mie des sciences en Russie, . A. M. H. Sheriff Tanzanie, MaĂźtre de confĂ©rence Ă  l’universitĂ© de Dar es Salam, . P. Van Noten Belgique, Conservateur au MusĂ©e Royal de PrĂ©histoire et d’ArchĂ©ologie, . B. W. Andah NigĂ©ria, archĂ©ologue, . N. M. ShĂ©rif Soudan, archĂ©ologue, etc... Les Actes de ce colloque, rapportĂ©s par le professeur Jean DEVISSE, sont publiĂ©s par l’UNESCO sous le titre "Le peuplement de l’Égypte ancienne et le dĂ©chiffrement de l’écriture mĂ©roĂŻtique - Histoire gĂ©nĂ©rale de l’Afrique, Études et documents 1, Paris, UNESCO, 1978". Il existe aussi un rapport de synthĂšse en annexe du Volume II de l’Histoire gĂ©nĂ©rale de l’Afrique Paris, Jeune Afrique/Stock/UNESCO, 1980, pp. 795-823. COLLOQUE DU CAIRE On voit ici le professeur T. Obenga centre, le professeur S. Sauneron Ă  sa droite et le professeur J. Leclan la main sur le menton Source Revue Ankh Lors de ce colloque, deux thĂšses se sont clairement affrontĂ©es 1- La premiĂšre dĂ©fend une progression premiĂšre du nord vers le sud et un peuplement indo-europĂ©en de l’Egypte antique. Il n’en demeure pas moins que la culture de l’Egypte antique reste fondamentalement africaine. Cette thĂšse est rĂ©sumĂ©e dans le rapport, par le passage ci-dessus "... la majoritĂ© des Ă©gyptologues VANDIER, 1952, p. 22 estime que la population primitive qui occupe la vallĂ©e du Nil Ă©gyptienne et nubienne, depuis le PrĂ©dynastique Badarien et Amratien ou Nagada I et jusqu’à la premiĂšre dynastie, appartient Ă  une race brune, "mĂ©diterranĂ©enne" ou encore "euro-africaine", souvent improprement appelĂ©e "hamite", ou encore "khamite". Cette population serait leucoderme, donc blanche, mĂȘme si sa pigmentation est foncĂ©e pouvant aller jusqu’au noir ; [...] Ce type [humain] serait donc d’origine africaine, sans ĂȘtre "nĂšgre" au sens oĂč on l’entend habituellement. Au demeurant mĂȘme les Ă©gyptologues convaincus du caractĂšre africain essentiel de la civilisation Ă©gyptienne insistent sur le fait que la population qui a créé cette civilisation n’était pas "nĂšgre" NAVILLE, 1911, p. 199 ; BISSING, 1929 ; FRANKFORT, 1950].". CHEIKH ANTA DIOP AU COLLOQUE DU CAIRE DĂ©monstration de la concordance de la conjugaison du verbe "kef" entre l’égyptien et le wolof 2- La deuxiĂšme thĂšsevise Ă  dĂ©montrer l’origine nĂ©gro-africaine de la civilisation Ă©gyptienne et est soutenue par les professeurs Diop et Obenga L’Egypte pharaonique, par l’ethnie de ses habitants, la langue de ceux-ci, appartient en totalitĂ©, des balbutiements nĂ©olithiques, Ă  la fin des dynastie indigĂšnes, au passĂ© humain des Noirs de l’Afrique", souligne Obenga. Le professeur Diop rappelle que c’est l’influence de l’idĂ©ologie coloniale Je suspecte les NĂšgres et en gĂ©nĂ©ral les autres espĂšces humaines d’ĂȘtre naturellement infĂ©rieurs Ă  la race blanche. Il n’y a jamais eu de nation civilisĂ©e d’une autre couleur que la couleur blanche, ni d’individu illustre par ses actions ou par sa capacitĂ© de rĂ©flexion... Il n’y a chez eux ni engins manufacturĂ©s, ni art, ni science. Sans faire mention de nos colonies, il y a des NĂšgres esclaves dispersĂ©s Ă  travers l’Europe, on n’a jamais dĂ©couvert chez eux le moindre signe d’intelligence », David HUME, qui poussent les savants Ă  Ă©chafauder des thĂšses se caractĂ©risant par le non-sens un individu Ă  peau noire et aux cheveux crĂ©pus ne peut ĂȘtre blanc. a Critiques mĂ©thodologiques des Actes du Colloque En toute objectivitĂ©, les Actes du colloque laissent, apparaĂźtre de sĂ©rieux vices dans leur conception. En effet, dans la rĂ©daction de prĂ©sentation des thĂšses en prĂ©sence, 120 lignes sont consacrĂ©es Ă  la thĂšse 1 et seulement 26 Ă  la thĂšse 2 soutenant l’origine nĂ©gro-africaine de l’Egypte. En introduction, Jean Devisse et Jean Vercoutter exprime largement leur thĂšse sur plusieurs pages alors que celle-ci a Ă©tĂ© battue en brĂšche par l’argumentation scientifique de Diop et d’Obenga et n’a finalement pas convaincu les spĂ©cialistes prĂ©sents. Une attitude juste exige que le document commence par l’exposĂ© de la thĂšse gagnante Ă  savoir celle dĂ©montrant l’origine nĂ©gro-africaine. Le rapporteur devrait ĂȘtre neutre et non pas prendre partie pour l’une ou l’autre des thĂšses. Cela fausse la rĂ©daction, surtout lorsque celui-ci s’avise Ă  rĂ©diger son avis personnel » aprĂšs avoir consacrĂ© 120 lignes Ă  la 1Ăšre thĂšse et seulement 26 Ă  l’autre. Enfin, pourquoi avoir consacrĂ© en dĂ©but de rĂ©daction, autant de pages Ă  la communication de Vercoutter dĂ©montrant en rĂ©sumĂ©, qu’en Afrique noire, les nĂšgres ont toujours Ă©tĂ© minoritaires si c’est pour apprendre plus loin que les spĂ©cialistes prĂ©sents ont reconnu que ces thĂšses, dans leur forme rigide et absolue, constituaient un pas en arriĂšre d’une trentaine d’annĂ©es et ne pouvaient conduire qu’à un coup d’épĂ©e dans l’eau ? Si ce n’est que pour influencer d’emblĂ©e le lecteur profane ? b Les donnĂ©es du colloque 1- La thĂšse de l’origine nĂ©gro-africaine de l’Egypte antique ThĂšse gagnante du colloque Le professeur Cheikh Anta DIOP, rappelle que les dĂ©couvertes du professeur LEAKEY dĂ©montre l’origine africaine de l’humanitĂ©. Cette humanitĂ© a pris naissance en Afrique, dans la zone des grands Lacs, induisant un premier peuplement humain de la Terre ethniquement homogĂšne et forcĂ©ment nĂšgre ; en raison de la loi du professeur Gloger. Cela inscrit le peuplement de la vallĂ©e du Nil dans un mouvement progressif allant du sud vers le nord et qui s’est Ă©chelonnĂ© du PalĂ©olithique supĂ©rieur Ă  la Protohistoire. Ainsi, le fond de la population Ă©gyptienne prĂ©dynastique Ă©tait nĂšgre. Il prĂ©sente alors les arguments prouvant l’origine nĂšgre des anciens Égyptiens l’examen des peaux de momies " le professeur DIOP a Ă©tudiĂ© un ensemble de prĂ©parations faites en laboratoire. Il s’agissait d’échantillons de peau prĂ©levĂ©s sur les momies provenant des fouilles de MARIETTE. Ils rĂ©vĂ©laient tous - et le professeur DIOP a soumis ces Ă©chantillons aux spĂ©cialistes participant au colloque - la prĂ©sence d’un taux de mĂ©lanine considĂ©rable entre l’épiderme et le derme. Or la mĂ©lanine, absente des peaux des leucodermes peau blanche, se conserve, contrairement Ă  ce qui est souvent affirmĂ©, des millions d’annĂ©es, comme l’ont rĂ©vĂ©lĂ© les peaux des animaux fossiles. Le professeur DIOP a souhaitĂ© pouvoir effectuer le mĂȘme type de recherche sur les peaux des pharaons dont les momies sont conservĂ©es au Caire ce qui lui a Ă©tĂ© par la suite refusĂ©." les mensurations ostĂ©ologiques et les groupes sanguins l’ostĂ©ologie fait des Ă©gyptiens des nĂšgres Canon de Lepsius. Leur groupe sanguin gĂ©nĂ©rique est B comme ceux des noirs et Ă  un moindre degrĂ©s O Ă  l’instar des blancs qui sont A 2. l’iconographie reprĂ©sente partout des nĂšgres tresses africaines en dĂ©gradĂ©es, posture, peau d’animaux sur le corps.... les tĂ©moignages des auteurs grecs et latins ceux des voyageurs tels que HĂ©rodote, Diodore de Sicile, Plutarque, etc..., qui attestent tous que les Egyptiens anciens Ă©taient des noirs... et aussi l’acadĂ©micien français VOLNEY, ou encore celui lĂ©guĂ© lors de son dessin du SPHINX Ă  l’époque en meilleur Ă©tat par Vivant DENON, durant l’expĂ©dition d’Égypte dirigĂ©e par BONAPARTE "Je n’eus que le temps d’observer le Sphinx qui mĂ©rite d’ĂȘtre dessinĂ© avec le soin le plus scrupuleux, et qui ne l’a jamais Ă©tĂ© de cette maniĂšre. Quoique ses proportions soient colossales, les contours qui en sont conservĂ©s sont aussi souples que purs l’expression de la tĂȘte est douce, gracieuse et tranquille ; le caractĂšre en est africain mais la bouche, dont les lĂšvres sont Ă©paisses, a une mollesse dans le mouvement et une finesse d’exĂ©cution vraiment admirable ; c’est de la chair et de la vie.", Vivant DENON, Voyage dans la Basse et la Haute Égypte pendant les campagnes du GĂ©nĂ©ral BONAPARTE, Paris, 1ere Ă©dition Didot l’AĂźnĂ©, 1802 ; réédition, Pygmalion/GĂ©rard Watelet, 1990, p. 109. Plus loin commentant l’art Ă©gyptien, il Ă©crit "Quant au caractĂšre de leur figure humaine, n’empruntant rien des autres nations, ils ont copiĂ© leur propre nature, qui Ă©tait plus gracieuse que belle. ... en tout, le caractĂšre africain, dont le NĂšgre est la charge, et peut-ĂȘtre le principe" op. cit., p. 168. les traditions biblique et coranique qui ont voulu que Kam, ou Cham soit l’ancĂȘtre des noirs Kam ou Cham venant de l’égyptien KMT, Kamit, KĂ©mit. Le professeur Diop rappelle que pour les Ă©crivains grecs et latins contemporains des Egyptiens de l’antiquitĂ©, l’anthropologie physique de ceux-ci ne posait aucun problĂšme les Egyptiens Ă©taient des NĂšgres Lippus Ă  cheveux crĂ©pus et aux jambes grĂȘles Cf. Aristote, Lucien, HĂ©rodote, Diodore de Sicile, Plutarque, Apollodore, Strabon, Eschille, Ammien Marcellin mais aussi, Champollion-Figeac, Volney, AmĂ©lineau, etc... ... Les Egyptiens n’avaient qu’un terme pour se dĂ©signer eux-mĂȘmes KMT, littĂ©ralement, les NĂšgres. C’est le terme le plus fort qui existe en langue pharaonique pour indiquer la noirceur. Ce mot est l’origine Ă©tymologique de la fameuse racine Kamit » qui a prolifĂ©rĂ© dans la littĂ©rature moderne. La racine biblique Kam » ; en dĂ©riverait. Il a fallu donc faire subir aux faits une distorsion pour qu’il puisse signifier blanc ; dans la langue des savants ... Enfin noir ou nĂšgre Ă©tait l’épithĂšte divine qui qualifie invariablement les principaux bienfaiteurs de l’Egypte ... Km-wr le grand Noir, surnom d’Osiris Athribis, Kmt dĂ©esse, la noire, Km est aussi appliquĂ© Ă  Hathor, Apis, Min et Thot, Set Kemet la femme noire, Isis. Le professeur Diop signale encore que ce hiĂ©roglyphe KMT, n’est pas Ă©crit avec des Ă©cailles de crocodiles mais avec un morceau de bois charbonneux. C’est en s’appelant eux-mĂȘmes KMTJW » Kemtiou que les Egyptiens se distinguaient des autres peuples. En matiĂšre de parentĂ© linguistique les mots Ă©gyptiens se rĂ©vĂšlent ĂȘtre identiques en Wolof exemple Kef empoigner en Ă©gyptien = saisir en Wolof, feh » ; s’en aller en Ă©gyptien = s’en aller prĂ©cipitamment en Wolof, etc.... Les coĂŻncidences hasardeuses sur une liste de mots interminable, ne peuvent plus ĂȘtre le fait du hasard. Le professeur Obenga rappelle qu’il est acquis que pour relier deux ou plus de deux peuples culturellement, les preuves linguistiques sont les plus Ă©videntes. A l’issue de sa longue dĂ©monstration scientifique et linguistique devant les spĂ©cialistes, il conclut que les rencontres morphologiques, lexicologiques et syntaxiques obtenues constituaient une preuve pĂ©remptoire de la parentĂ© Ă©troite de l’égyptien ancien et des langues nĂ©gro-africaines d’aujourd’hui. De telles rencontres Ă©taient impossibles entre le sĂ©mitique, le berbĂšre et l’égyptien. Il ajoute qu’un substrat culturel homogĂšne est nĂ©cessairement liĂ© Ă  un substrat ethnique homogĂšne en d’autres termes, si l’on reconnaĂźt que la civilisation Ă©gyptienne est fondamentalement africaine , sa population l’est forcĂ©ment tout autant. Sur le mĂȘme registre, le professeur Gordon-Jacquet, signale que les noms de lieu, c’est un phĂ©nomĂšne bien connu, sont extrĂȘmement vivaces et chacun des groupes linguistiques qui se succĂšdent dans une rĂ©gion y laisse sa marque sous la forme de toponymes, plus ou moins nombreux, suivant l’importance numĂ©rique de ce groupe et la durĂ©e de sa prĂ©dominance dans la rĂ©gion. Tout apport permanent important qui serait venu s’ajouter de l’extĂ©rieur Ă  la population Ă©gyptienne se serait forcĂ©ment reflĂ©tĂ© dans la toponymie du pays. Or ce n’est pas le cas. La toponymie Ă©gyptienne des extrĂȘmement homogĂšne elle se compose de noms dont l’étymologie peut, dans presque tous les cas, s’appliquer Ă  la langue Ă©gyptienne elle-mĂȘme Ceci rĂ©fute encore tout idĂ©e d’infiltration Ă©trangĂšre dans la population Ă©gyptienne antique et atteste bien qu’elle Ă©tait homogĂšne dans son aspect nĂ©gro-africain. Aucun participant n’a explicitement dĂ©clarĂ© qu’il soutenait l’ancienne thĂšse " d’un peuplement leucoderme Ă  pigmentation foncĂ©e pouvant aller jusqu’au noir " dont le professeur Vercoutter avait rappelĂ© l’existence dans la communication. Le consensus en faveur de l’abandon de cette thĂšse ancienne n’a Ă©tĂ© que tacite. Pour l’ensemble des participants, l’Egypte est essentiellement une civilisation africaine dans son Ă©criture, dans sa culture dans son tempĂ©rament et dans sa façon de penser Vercoutter, Leclant.... Le professeur Leclant Ă  notĂ© que des traits palĂ©oafricains importants mĂ©ritaient d’ĂȘtre Ă©tudiĂ©s dans la vie culturelle de l’Egypte. Il a citĂ© par exemple le babouin du dieu Thot et la constance dans l iconographie, des peaux de panthĂšre ; comme vĂȘtement rituel lors du culte rendu par Horus Ă  Osiris. Le professeur Gordon Jacquet Ă  montrĂ© que l’absence de mots d’emprunt prouve que les Ă©changes entre l’Egypte et la MĂ©sopotamie Ă  l’époque prĂ©dynastique et au dĂ©but de l’époque dynastique Ă©taient quasi-nuls. Le professeur Holthoer abonde en sons sens et y fait une dĂ©monstration linguistique. Le professeur Vercoutter a finalement reconnu l’homogĂ©nĂ©itĂ© des peuples africains vivant dans la vallĂ©e du Nil jusqu’aux limites sud du Delta. Le professeur Diop a rappelĂ© que le professeur Petrie avait dĂ©couvert Ă  Abydos une image reprĂ©sentant les Anou et montrĂ© que les principales villes Ă©gyptiennes comportent dans leur rĂ©daction l’insigne des Anou, le pilier ON ou IOU. Le professeur OBENGA poursuit la dĂ©monstration linguistique commencĂ©e par le professeur DIOP et montre Ă  partir de toute une sĂ©rie de dĂ©monstrations comment il serait possible dans le futur de "dĂ©gager un "nĂ©gro-Ă©gyptien" comparable Ă  l’"indo-europĂ©en". Mme GORDON-JAQUET souligne l’intĂ©rĂȘt d’une approche toponymique pour "Ă©tayer l’assertion suivant laquelle il ne s’est produit en Égypte aucune immigration ou invasion massive de populations Ă©trangĂšres depuis l’époque nĂ©olithique au moins". Le professeur Jean DEVISSE communique aux participants les rĂ©sultats d’une enquĂȘte iconographique relative Ă  trois manuscrits nouvelles acquisitions de la BibliothĂšque nationale française tĂ©moignant de la reprĂ©sentation d’Égyptiens libres "sous les traits et la couleur de Noirs". 2- L’origine Indo-europĂ©enne de l’Egypte thĂšse perdante Le professeur LECLANT "a insistĂ© sur le caractĂšre africain de la civilisation Ă©gyptienne. Mais selon lui, il convenait de bien distinguer "race" et culture, comme l’avait fait le professeur VERCOUTTER. Il considĂšre que "l’anthropologie physique, en Égypte, n’en est qu’à ses dĂ©buts" et "que le problĂšme du peuplement de l’Égypte ancienne Ă©tait considĂ©rable et ne pouvait ĂȘtre rĂ©solu, pour le moment, par une approche synthĂ©tique encore trĂšs prĂ©maturĂ©e". Pour le professeur GHALLAB, ce n’est qu’au "palĂ©olithique tardif que la race noire s’est manifestĂ©e de l’Atlantique Ă  la mer Rouge". "Une culture nĂšgre n’est apparue vraiment qu’au nĂ©olithique". Le professeur ABDALLA considĂšre pour sa part qu’il est "peu important de savoir si les Égyptiens Ă©taient des noirs ou nĂ©groĂŻdes le plus remarquable Ă©tait le degrĂ© de civilisation auquel ils Ă©taient parvenus. Il existait, a-t-il, dit des indices importants fournis par l’anthropologie physique concernant la prĂ©sence de Noirs dans le peuplement ancien, mais il Ă©tait abusif de gĂ©nĂ©raliser et de dire que ce peuplement Ă©taient entiĂšrement noir ou nĂ©groĂŻde". Il aborde ensuite le volet linguistique en indiquant qu’il n’a pas Ă©tĂ© convaincu par les dĂ©monstrations effectuĂ©es par le professeur DIOP "les similaritĂ©s signalĂ©es Ă©taient accidentelles [...] Les preuves fournies de parentĂ© plaideraient bien plus en faveur de la dispersion de l’égyptien ancien en Afrique que de sa parentĂ© avec les langues africaines actuelles". Pour lui, la langue Ă©gyptienne n’est pas une langue africaine directe ; elle appartenait Ă  un groupe proto-sĂ©mitique, et de nombreux exemples pouvaient ĂȘtre citĂ©s Ă  l’appui de cette dĂ©finition". Le professeur SAUNERON intervient au cours d’un vif Ă©change entre les professeurs ABDALLA et DIOP portant sur la traduction du terme Ă©gyptien KM Kemet, Kamit il confirme que ce terme dĂ©signe la couleur NOIRE, chose rĂ©cusĂ©e initialement par le professeur ABDALLA. Le professeur DEBONO informe que ses recherches dans la montagne thĂ©baine ont permis de prouver l’existence de l’homme le plus primitif. Il rappelle qu’un fragment de calotte crĂąnienne dĂ©couvert en 1962 au Gebel Silsileh nord de Kom-Ombo datant probablement du palĂ©olithique moyen "constituait la plus ancienne trace humaine dĂ©couverte en Égypte." Il prĂ©cise que ce mĂȘme site avait livrĂ© d’autres vestiges humains se rapportant respectivement au palĂ©olithique supĂ©rieur et Ă  l’épipalĂ©olithique. Les restes humains relatifs Ă  l’épipalĂ©olithique attestent, selon le professeur AGUIRÉ qui les a Ă©tudiĂ©s, "la prĂ©sence d’un cromagnoĂŻde apparentĂ© peut-ĂȘtre Ă  la race de Mekta el Arbi en Afrique du Nord et Asselar." S’agissant enfin du nĂ©olithique et du prĂ©dynastique, les fouilles menĂ©es Ă  El Omari dans le nord de l’Égypte, fournissent "de nombreux restes humains en bon Ă©tat de conservation." RĂ©fĂ©rence est faite Ă  l’étude du professeur DERRY sur les diffĂ©rences raciales entre le nord et le sud aux Ă©poques concernĂ©es. "Contrairement Ă  ceux du sud, les ossements d’El Omari s’apparentaient nettement Ă  la prĂ©tendue race nouvelle des constructeurs de la pyramide. Elle montrait des affinitĂ©s sans doute libyco-asiatiques. La civilisation mĂ©adienne, dont on a retrouvĂ© les cimetiĂšres, l’un Ă  MĂ©adi et l’autre Ă  HĂ©liopolis, a prouvĂ©, par les tĂ©moignages dĂ©gagĂ©s, l’existence d’une race assez semblable Ă  celle d’El Omari." Dans le domaine de l’iconographie, il pense qu’il doit ĂȘtre possible de tirer des informations sur les contacts et les dĂ©placements entre peuples Ă  partir de comparaisons faites avec . les reprĂ©sentations iconographiques humaines figurines ou dessins sur les vases trouvĂ©es dans la rĂ©gion nord de l’Égypte Fayoum, MĂ©rimdĂ©, El Omari, en Haute-Égypte et en Nubie. . les nombreux dessins rupestres dĂ©couverts en Haute-Égypte, en Nubie et dans d’autres rĂ©gions de l’Afrique. S’agissant de l’aspect linguistique, il affirme l’utilitĂ© d’une reconstitution du langage prĂ©historique Ă©gyptien. Il aborde enfin la question du peuplement de la vallĂ©e du Nil par l’étude des industries lithiques leurs caractĂ©ristiques typologiques, leur rĂ©partition gĂ©ographique. 3- CONCLUSION DU COLLOQUE Aux thĂ©ories avancĂ©es, les professeurs DIOP et OBENGA ont tachĂ© de dĂ©montrer l’unitĂ© du peuplement de la vallĂ©e par des Noirs et les progrĂšs de ce peuplement du sud au nord." Dans le domaine linguistique, le rapporteur Ă©crit qu’un large accord s’est Ă©tabli entre les participants". "Les Ă©lĂ©ments apportĂ©s par les professeurs DIOP et OBENGA ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme trĂšs constructifs. ... Plus largement, le professeur SAUNERON a soulignĂ© l’intĂ©rĂȘt de la mĂ©thode proposĂ©e par le professeur OBENGA aprĂšs le professeur DIOP. L’Égypte Ă©tant placĂ©e au point de convergence d’influences extĂ©rieures, il est normal que des emprunts aient Ă©tĂ© faits Ă  des langues Ă©trangĂšres ; mais il s’agit de quelques centaines de racines sĂ©mitiques par rapport Ă  plusieurs milliers de mots. L’égyptien ne peut ĂȘtre isolĂ© de son contexte africain et le sĂ©mitique ne rend pas compte de sa naissance ; il est donc lĂ©gitime de lui trouver des parents ou des cousins en Afrique." S’agissant de la culture Ă©gyptienne "Le professeur VERCOUTTER a dĂ©clarĂ© que, pour lui, l’Égypte Ă©tait africaine dans son Ă©criture, dans sa culture et dans sa maniĂšre de penser. Le professeur LECLANT a reconnu ce mĂȘme caractĂšre africain dans le tempĂ©rament et la maniĂšre de penser des Égyptiens. Ainsi, Les thĂšses dĂ©fendues par les professeurs Diop et Obenga ont finalement Ă©tĂ© approuvĂ©es par tous les participants sauf un. En conclusion, le rapport officiel du Colloque stipule que "La trĂšs minutieuse prĂ©paration des communications des professeurs Cheikh Anta DIOP et OBENGA n’a pas eu, malgrĂ© les prĂ©cisions contenues dans le document de travail prĂ©paratoire envoyĂ© par l’UNESCO, une contrepartie toujours Ă©gale. Il s’en est suivi un vĂ©ritable dĂ©sĂ©quilibre dans les discussions." souce africamaat 3 Le Shemsu MaĂąt GrĂ©goire Biyogo. . -FormĂ© aux UniversitĂ©s de Paris IV de Paris I et aux HESS, il obtiendra une thĂšse de PoĂ©tique et de Sciences Humaines Ă  la Sorbonne, diplĂŽmĂ© de science politique, puis une HDR en EpistĂ©mologie des Sciences Humaines Ă  Paris XII, et une autre HDR Ă  Paris VIII en logique et histoire de la "UNFITTED BY ages of tropical life for any effective instrusion the White Race, the negro and negroid people remained without any influence on the development of civilization." Those words in 1926 by James Henry Breasted, dean of American Egyptologists, echoed the dominant sentiment of the time that black Africa had no share in the creation of any of the first civilizations of man. This message was so powerful and so tenacious that as recently as May 31, Dr. Edward Bleiberg, assistant director of the Institute of Egyptian Art and Archeaology at Memphis State University, stated categorically in the Memphis Commercial Appeal that "Egyptians were considered Caucasians." This, then, is the crux of a controversy that has flared up repeatedly throughout the 155-year existence of Egyptology. The argument continues today, but in the face of ever-increasing evidence that civilization - like the human race itself - began in Africa, it is clearly doomed. The controversy was opened in 1791 by France's Count Volney, scholar, world-traveler, confidant of Benjamin Franklin and an aristocrat of pronounced republican sympathies. In Egypt, he had seen age-old monuments and temples lying half-buried in the sand and had pondered the meaning of civilization, its rise and its fall - reflections that he gave free reign in his "Ruins of Empires." . How is it, he mused, that "a people, now forgotten, discovered, while others were yet barbarians, the elements of the arts and the sciences. A race of men now rejected from society for their sable skin and frizzled hair, founded on the study of the laws of nature, those civil and religious systems which still govern the universe." On this point the count had not the slightest doubt the Greeks had unanimously proclaimed Egypt's Africa origins and the stony evidence of the sphinx - whose features were clearly etched in the African mold - confirmed it. Was it not one of the crueler ironies of history that the very people who had given the world civilization were now a race of slaves and outcasts? In 1799, Napoleon's engineers on his Egyptian campaign discovered the Rosetta Stone. Immediately, it caused a sensation in the learned circles of Europe, for on it were inscriptions in three languages Egyptian hieroglyphics, Demotic a cursive from of hieroglyphics and Greek. It was evident the three panels represented the same inscription in three languages, so it was possible to proceed with a decipherment of the hieroglyphs and the Demotic by reference to the Greek. In 1822, the genius of Jean-Francois Champollion finally solved the decipherment riddle. With this, the age of Egyptology proper began. A door to the past was opened that many had thought permanently closed. Astonishment and Vexation Averitable explosion of interest in things Egyptian occurred. Champollion and others in France, Germany, and England began translating important Egyptian documents. English and German expeditions mounted large-scale digs and collections of Egyptian artifacts, which soon filled musemums and private collections all over Europe. Unfolding before the eyes of an astounded world was a material splendor quite beyond the most admiring descriptions of the ancient Greeks. The re-opening of this door to the past, however, contained some disquieting implications. The newly-translated inscriptions and documents revealed an intellectucal culture that had attained a startlingly advanced level of development. The prototypes of mathematics, medicine, astronomy, metallurgy, philosophy, religion and the arts were, by degrees, coming to light among the vast ruins of this intriguing civilization. For a people accustomed to believing for 15 centuries that all learning, all science, and all art had begun with the Greeks, the evidence of Egypt required a radical restructuring of thinking. This posed vexing problems indeed. The profound success of modern Europe was built upon the system of colonization and African slavery, and Europe, led by her learned men, had persuaded herself not only that the enslavement of Africans was an historical necessity but that it would benefit Africans themselves by passing to them the light of civilization. Volney's ideas were suddenly downright subversive. Cherished Greece, not the father but the child? Not the master but the pupil? Of an African race? It just wouldn't do. As the 19th century wore on, much of the philology of ancient Egyptian shifted to Germany, whose scholars applied their meticulous methods of research to the study of ancient Egyptian language. Finding many similarities in words and syntax between Egyptian and the Semitic languages, the Germans unhesitatingly proclaimed Egyptian to belong to this group. As a result, their leading Egyptologists - Eber, Erman and Brugsch - concluded that the impetus for Egyptian civilization itself came from a western Asiatic or Semitic source. Like others, they saw in the human figures on the Egyptian monuments - many colored a reddish-brown - evidence of a non-African "Mediterranean race." Anthropologically speaking, no such race ever existed, but that did not trouble them overmuch and the term has remained in vogue to this day. By the early 20th century, paleoanatomists had examined many ancient Egyptian skeletons and, using their own craniometric criteria for racial classification, had proceeded to categorize the Egyptian skull samples. Thompson and MacIver classified 24 percent of pre-dynastic skulls and 25 percent of dynastic skulls in their sample as Negroid. The eminent Arthur Keith challenged their parameters because using them to classify a modern English sample of skulls would place fully 30 percent in the Negroid category! Nothing daunted, Faulkenburger, using his own parameters, classified pre-dynastic skulls as 36 percent Negroid, 33 percent Mediterranean, 11 percent Cro-Magnoids and 20 percent "mixed." After Count Volney, there continued to be a few dissenting voices "crying in the wilderness" of learned opinion, and now and then even one of the recognized members of the Egyptological confraternity swam against the tide. The most conspicuous was the prolific Budge. Unusual for an Egyptologist, he had conducted extensive research among the peoples of the Sudan and Ethiopia - encountering cultural practices, religious ideas and languages which showed clear and identifiable linkages to ancient Egypt. It became clear to Budge that everything about ancient Egypt could be understood only by reference to Africa; there was nothing fundamentally Asiatic about Egyptian culture. In 1920, in his massive and erudite "Egyptian Hieroglyphic Dictionary," Budge, reversing a 100-year trend and his own earlier opinion, classified Egyptian as an African rather than a Semitic language. The true reversal of the tide, however, came from outside the circles of European scholarship. From the 20th century's second decade on, a few obscure black scholars in America began to challenge the de-Africanizing impulse in Egyptian historiography. Among these were the journalist J. A. Rogers, William Leo Hansberry, Willis N. Huggins, John G. Jackson and no less than DuBois. But the man who did more than any other to restore Egypt to her place in African history was from the other side of the Atlantic. Out of the South The late Cheikh Anta Diop was a Senegalese scholar who first went to Paris in 1946 to become a physicist. He remained there 15 years, studying physics under Frederick Joliot-Curie, Madame Curie's son-in-law and ultimately translating parts of Einstein's Theory of Relativity into his native Wolof. Diop also mastered studies of African history, Egyptology, linguistics, anthropology, economics and sociology as he armed himself for the task of setting the historical record straight. He developed an investigative method that was comparative, eclectic and Afro-centric. Ultimately his arguments in favor of an African or "Negro" origin of Egyptian civilization won widespread international support by virtue of his erudition and brilliance and the logical force of his ideas, and with him appears a whole new school of African historiography. The following elucidation of evidence owes much to the work of Cheikh Anta Diop, who died last year. The first line of evidence in favor of an African origin of Egyptian civilization comes from the Egyptians themselves. They called their land "Kamit," "the Black Land," and their own name for themselves was "Kamiu," which translates literally as "the Blacks." Their word for the African lands to the south of them was "Khenti" - "Khentiu" denoting the Sudanic peoples who lived there - and this is also their word for "first, foremost, beginning, origin, chief." Furthermore, the Egyptian word for "east" is the same as their word for "left" and their word for "west" the same as their word for "right." This makes sense only if the Egyptians oriented themselves southward and looked in that direction for the land of their origins. No people coming from north of Egypt would have oriented themselves in this way - particularly since Egypt's location in the northern hemisphere lends itself more naturally to a northward orientation. Further evidence is found in the Egyptians' anthropomorphic representations of the passage of the sun across the heavens, in which the boat of the sun begins its morning or eastern ascent on the left side of the sky-goddess Nut - who thus is in a southern heaven despite Egypt's northern hemispheric location. Moreover, whenever Egyptian inscriptions refer to Egyptian origins, the land of Punt - present-day Somalia and northern Kenya - is pointed to as the ancestral homeland. One word for inner Africa, "yau," is the same as their word for "old," making inner Africa "the old country" of immigration. Inner Africa also was Ta-Neter, "the Land of the Gods." Everything about the interior of Africa evoked in the Egyptians a sense of awe, reverence and nostalgia. Additional evidence of Egypt's origins comes from the geneaology of Noah in Genesis. Noah's three sons are Ham, Shem and Japeth, the ancestors of the three main branches of humankind known to the biblical writers. Ham is indubitably the ancestor of the black race; his name comes from the Egyptian "kam" meaning "black." His sons are Misraim Egypt, Cush Ethiopia, Canaan Palestine and Phut Punt or East Africa. Though allegorical on one level, the Old Testament writers were accurately reflecting known ethnic relationships of antiquity by placing the Egyptians in the black or African branch of humanity. Finally, unequivocal statements on the subject come from the Greek writers of antiquity. Herodotus - an eyewitness - makes the most definitive statement when he compares the Egyptians, by virtue of their black skin and woolly hair, to the Colchians and Ethiopians. There are nearly a dozen other surviving references in Greek literature to the race and color of the Egyptians, from writers as diverse as Aeschylus, Aristotle and Strabo, and they unanimously confirm the remarks of Herodotus. The fact that the Egyptians were black and African was so completely self-evident to the ancient Greeks that it was a commonplace seldom worthy of special notice. Cheikh Anta Diop was the first to challenge the older description of ancient Egyptians as a "dark red" or "Mediterranean" race. As Diop pointed out, many peoples throughout Africa have a reddish-brown complexion - including the modern-day Masai of Kenya. Diop was also the first to propose a systematic study of the melanin content of Egyptian mummy skin. His own investigations had shown that mummies contained concentrations of that dark pigment entirely comparable to that of sub-Saharan Africans. As for Falkenburger's craniometric studies, Diop demonstrated that many skulls from sub-Saharan Africa meet the "Mediterranean" criteria of Falkenburger's schema - in effect invalidating the whole premise. The last issue that Diop disposed of, in collaboration with his Congolese linguist colleague, Theophile Obenga, was that of language. At a landmark symposium in Cairo in 1973, Diop and Obenga showed beyond all doubt what Budge had affirmed nearly 50 years earlier that Egyptian was fundamentally an African language. The Semitic elements in the language come from late borrowings and, as the noted linguist Joseph Greenberg has attested, from the Semitic languages' own origins in the northeast African group. The Cairo symposium marked the beginning of the end for scholarship that sought to deny Egypt's African origin. An African Renaissance The Diopian thesis broke like a tidal wave upon the bulwarks of conventional Egyptology. It occasioned two kinds of responses 1 absolute silence or 2 shrill rebuttal, and this pattern continues to the present. But in 1980 Bruce Williams, of the University of Chicago's Oriental Institute, discovered artifacts - originally recovered in 1962 prior to the opening of the Aswan Dam - from a pharoaonic kingship in Nubia northeast Africa 300 years before the first Egyptian dynasty. With that discovery, the Afrophobic Egyptology born of the 19th century has become a scholarship in retreat. For Diop and those who have followed him, the study of Egypt's place in African history is fundamental to the African renaissance he envisaged, much the way the rediscovery of the values of Greek civilization gave impetus to the European Renaissance of four centuries ago. It demands a wholesale reassessment of African and world history. Already the imaginative scholarship of Ivan Van Sertima of Rutgers University has brought forth important evidence of an Egyptian presence in pre-Columbian America in 800 and perhaps even earlier. Heretofore unsuspected connections between ancient Africa and other civilizations are emerging. Our vision of the past, which informs our present and guides our future, is undergoing, as it must, a radical revision.. The consequences of this can be expected to have a profound impact on succeeding generations The Committee on Africa and the Diaspora of St. Augustine Church in Washington assisted in the development of this article. Lerefus catĂ©gorique de la tutelle intellectuelle et l'africanisme aux abois. François-Xavier Fauvelle-Aymar. « Aussi devant la puissante propagation des idĂ©es et de la pensĂ©e de Cheikh Anta Diop que ses aĂźnĂ©s n'ont pu empĂȘcher, un africaniste comme François-Xavier Fauvelle s'inquiĂšte-t-il et se met-il Ă  ressentir cette frayeur qui

Cheikh Anta Diop est nĂ© en 1923 dans le village de Thieytou, une centaine de kilomĂštres Ă  l’est de Dakar, au SĂ©nĂ©gal, au sein d’une famille d’origine aristocratique wolof. Il dĂ©croche une bourse pour Ă©tudier en France en 1946, et choisit d’abord la physique et la chimie, avant de se tourner vers la philosophie et l’histoire, avec une thĂšse consacrĂ©e Ă  l’Afrique noire prĂ©coloniale et l’unitĂ© culturelle de l’Afrique noire ». Nationaliste et dĂ©fenseur d’un fĂ©dĂ©ralisme africain, il retourne au SĂ©nĂ©gal dĂšs l’indĂ©pendance en 1960, oĂč il se dĂ©die Ă  enseignement, la recherche et la politique, jusqu’à sa mort en 1986. CĂ©lĂšbre Ă  plusieurs titres Écrivain prolifique, Cheikh Anta Diop est l’auteur d’un grand nombre de travaux scientifiques et d’ouvrages consacrĂ©s Ă  l’histoire du continent, mais aussi Ă  son avenir. En s’appuyant notamment sur la parentĂ© entre des langues africaines, comme le wolof – sa langue maternelle – et l’égyptien antique, Cheikh Anta Diop a dĂ©voilĂ© l’influence culturelle de peuples africains antĂ©rieurs sur la civilisation Ă©gyptienne et dĂ©montrĂ© que l’Égypte ancienne Ă©tait nĂ©gro-africaine ». DiplĂŽmĂ© en chimie et en physique nuclĂ©aire, il a créé dĂšs 1966 le premier laboratoire africain de datation au carbone 14, au sein de l’UniversitĂ© de Dakar qui porte aujourd’hui son nom. Militant pour l’indĂ©pendance des pays africains pendant ses annĂ©es Ă©tudiantes, il s’est plus tard imposĂ© comme une figure du mouvement fĂ©dĂ©raliste africain, des idĂ©es prĂ©sentĂ©es dans Les fondements Ă©conomiques et culturels d’un État fĂ©dĂ©ral en Afrique noire 1960, Ă©ditions prĂ©sence africaine. Des citations cĂ©lĂšbres “L’Égypte est au reste de l’Afrique Noire ce que la GrĂšce et Rome sont Ă  l’Occident.” “La plĂ©nitude culturelle ne peut que rendre un peuple plus apte Ă  contribuer au progrĂšs gĂ©nĂ©ral de l’humanitĂ© et Ă  se rapprocher des autres peuples en connaissance de cause.” “Les idĂ©ologues qui se couvrent du manteau de la science doivent se rendre compte que l’ùre de la supercherie, de l’escroquerie intellectuelle est dĂ©finitivement rĂ©volue, qu’une page est tournĂ©e dans l’histoire des rapports intellectuels entre les peuples.” Des controverses autour de lui Lors de la publication de son livre Nations nĂšgres et culture 1954, Cheikh Anta Diop a dĂ» faire face Ă  un grand scepticisme dans le monde universitaire, en plus des critiques basĂ©es sur les prĂ©jugĂ©s racistes hĂ©ritĂ©s du colonialisme. Certains collĂšgues lui reprochent une approche multi-disciplinaire parfois chaotique, et d’autres d’ĂȘtre influencĂ© dans son travail scientifique par son militantisme politique. Ce n’est qu’en 1974, au cours du colloque international du Caire, que les plus grands Ă©gyptologues ont saluĂ© ses thĂ©ories visionnaires ». Elles ont depuis Ă©tĂ© acceptĂ©es en tant que vĂ©ritĂ©s scientifiques. __________________________ Tamara Wackernagel, Mamadou Lamine Ba et Philipp Sandneront contribuĂ© Ă  ce rĂ©cit, qui fait partie de la sĂ©rie “Racines d’Afrique”. Une sĂ©rie lancĂ©e dĂ©but 2018 par la Deutsche Welle, en coopĂ©ration avec la fondation Gerda Henkel. Source Vous pourrez aimer

LeprĂ©curseur afro-antillais de Cheikh Anta Diop. Ce que ces extraits ont surtout de remarquable, c'est qu'ils furent Ă©crits par un homme qui vivait au 19e siĂšcle ! Ils concernent l'Égypte et la Civilisation. Nous rappelons que Jean-François Champollion dĂ©chiffre les hiĂ©roglyphes Ă  peine 28 ans avant la naissance d'AntĂ©nor Firmin.

Cheikh Anta Diop, jalons biographiques et bibliographiques Contexte historique d’émergence de son Ɠuvre — L’idĂ©ologie occidentale dominante et l’histoire de l’Afrique — La falsification de l’histoire comment l’Égypte ancienne a Ă©tĂ© arrachĂ©e de son univers naturel nĂ©gro-africain — La rĂ©sistance africaine — La restauration de la conscience historique africaine Cheikh Anta Diop naĂźt en 1923 dans un petit village du SĂ©nĂ©gal, Caytou. L’Afrique est sous la domination coloniale europĂ©enne qui a pris le relai de la traite nĂ©griĂšre atlantique commencĂ©e au 16Ăšme siĂšcle. La violence dont l’Afrique est l’objet, n’est pas de nature exclusivement militaire, politique et Ă©conomique. ThĂ©oriciens Voltaire, Hume, Hegel, Gobineau, LĂ©vy Bruhl, etc. et institutions d’Europe l’institut d’ethnologie de France créé en 1925 par L. LĂ©vy Bruhl, par exemple, s’appliquent Ă  lĂ©gitimer au plan moral et philosophique l’infĂ©rioritĂ© intellectuelle dĂ©crĂ©tĂ©e du NĂšgre. La vision d’une Afrique anhistorique et atemporelle, dont les habitants, les NĂšgres, n’ont jamais Ă©tĂ© responsables, par dĂ©finition, d’un seul fait de civilisation, s’impose dĂ©sormais dans les Ă©crits et s’ancre dans les consciences. L’Égypte est ainsi arbitrairement rattachĂ©e Ă  l’Orient et au monde mĂ©diterranĂ©en gĂ©ographiquement, anthropologiquement, culturellement. C’est donc dans un contexte singuliĂšrement hostile et obscurantiste que Cheikh Anta Diop est conduit Ă  remettre en cause, par une investigation scientifique mĂ©thodique, les fondements mĂȘmes de la culture occidentale relatifs Ă  la genĂšse de l’humanitĂ© et de la civilisation. La renaissance de l’Afrique, qui implique la restauration de la conscience historique, lui apparaĂźt comme une tĂąche incontournable Ă  laquelle il consacrera sa vie. C’est ainsi qu’il s’attache, dĂšs ses Ă©tudes secondaires Ă  Dakar et St Louis du SĂ©nĂ©gal, Ă  se doter d’une formation pluridisciplinaire en sciences humaines et en sciences exactes, nourrie par des lectures extrĂȘmement nombreuses et variĂ©es. S’il acquiert une remarquable maĂźtrise de la culture europĂ©enne, il n’en est pas moins profondĂ©ment enracinĂ© dans sa propre culture. Sa parfaite connaissance du wolof, sa langue maternelle, se rĂ©vĂšlera ĂȘtre l’une des principales clĂ©s qui lui ouvrira les portes de la civilisation pharaonique. Par ailleurs, l’enseignement coranique le familiarise avec le monde arabo-musulman. A partir des connaissances accumulĂ©es et assimilĂ©es sur les cultures africaine, arabo-musulmane et europĂ©enne, Cheikh Anta Diop Ă©labore des contributions majeures dans diffĂ©rents domaines esquissĂ©es ci-aprĂšs. L’Ɠuvre de Cheikh Anta Diop La reconstitution scientifique du passĂ© de l’Afrique et la restauration de la conscience historique. Au moment oĂč Cheikh Anta Diop entreprend ses premiĂšres recherches historiques annĂ©es 40 l’Afrique noire ne constitue pas "un champ historique intelligible" pour reprendre une expression de l’historien britannique Arnold Toynbee. Il est symptomatique qu’encore au seuil des annĂ©es 60, dans le numĂ©ro d’octobre 1959 du Courrier de l’UNESCO, l’historien anglo-saxon Basile Davidson introduise son propos sur la "DĂ©couverte de l’Afrique" par la question "Le Noir est-t-il un homme sans passĂ© ?" Dans son ouvrage Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, ThĂ©ophile Obenga montre en quoi consiste l’originalitĂ© et la nouveautĂ© de la problĂ©matique historique africaine ouverte et dĂ©veloppĂ©e par Cheikh Anta Diop "En refusant le schĂ©ma hĂ©gĂ©lien de la lecture de l’histoire humaine, Cheikh Anta Diop s’est par consĂ©quent attelĂ© Ă  Ă©laborer, pour la premiĂšre fois en Afrique noire une intelligibilitĂ© capable de rendre compte de l’évolution des peuples noirs africains, dans le temps et dans l’espace [...] Un ordre nouveau est nĂ© dans la comprĂ©hension du fait culturel et historique africain. Les diffĂ©rents peuples africains sont des peuples "historiques" avec leur État l’Égypte, la Nubie, Ghana, Mali, Zimbabwe, Kongo, BĂ©nin, etc. leur esprit, leur art, leur science. " pp. 27-28. Nations nĂšgres et Culture – De l’AntiquitĂ© nĂšgre Ă©gyptienne aux problĂšmes culturels de l’Afrique d’aujourd’hui– que publie en 1954 Cheikh Anta Diop aux Éditions PrĂ©sence Africaine créées par Alioune Diop est le livre fondateur d’une Ă©criture scientifique de l’histoire africaine. Les principales thĂ©matiques dĂ©veloppĂ©es par Cheikh Anta Diop Les thĂ©matiques prĂ©sentes dans l’Ɠuvre de Cheikh Anta Diop peuvent ĂȘtre regroupĂ©es en six grandes catĂ©gories a. L’origine de l’homme et ses migrations. Parmi les questions traitĂ©es l’anciennetĂ© de l’homme en Afrique, le processus de diffĂ©rentiation biologique de l’humanitĂ©, le processus de sĂ©mitisation, l’émergence des BerbĂšres dans l’histoire, l’identification des grands courants migratoires et la formation des ethnies africaines. b. La parentĂ© Égypte ancienne/Afrique noire. Elle est Ă©tudiĂ©e selon les aspects suivants le peuplement de la vallĂ©e du Nil, la genĂšse de la civilisation Ă©gypto-nubienne, la parentĂ© linguistique, la parentĂ© culturelle, les structures socio-politiques, etc. recherche sur l’évolution des sociĂ©tĂ©s. Plusieurs dĂ©veloppements importants sont consacrĂ©s Ă  la genĂšse des formes anciennes d’organisation sociale rencontrĂ©es dans les aires gĂ©ographiques mĂ©ridionale Afrique et septentrionale Europe, Ă  la naissance de l’État, Ă  la formation et l’organisation des États africains aprĂšs le dĂ©clin de l’Égypte, Ă  la caractĂ©risation des structures politiques et sociales africaines et europĂ©ennes avant la pĂ©riode coloniale ainsi qu’à leur Ă©volution respective, aux modes de production, aux conditions socio-historiques et culturelles qui ont prĂ©sidĂ© Ă  la Renaissance europĂ©enne. d. L’apport de l’Afrique Ă  la civilisation. Cet apport est restituĂ© dans de nombreux domaines la mĂ©tallurgie, l’écriture, les sciences mathĂ©matiques, astronomie, mĂ©decine, ..., les arts et l’architecture, les lettres, la philosophie, les religions rĂ©vĂ©lĂ©es judaĂŻsme, christianisme, islam, etc. e. Le dĂ©veloppement Ă©conomique, technique, industriel, scientifique, institutionnel, culturel de l’Afrique. Toutes les questions majeures que pose l’édification d’une Afrique moderne sont abordĂ©es maĂźtrise des systĂšmes Ă©ducatif, civique et politique avec l’introduction et l’utilisation des langues nationales Ă  tous les niveaux de la vie publique ; l’équipement Ă©nergĂ©tique du continent ; le dĂ©veloppement de la recherche fondamentale ; la reprĂ©sentation des femmes dans les institutions politiques ; la sĂ©curitĂ© ; la construction d’un État fĂ©dĂ©ral dĂ©mocratique, etc. La crĂ©ation par Cheikh Anta Diop du laboratoire de datation par le radiocarbone qu’il dirige jusqu’à sa disparition est significative de toute l’importance accordĂ©e Ă  "l’enracinement des sciences en Afrique". f. L’édification d’une civilisation planĂ©taire. L’humanitĂ© doit rompre dĂ©finitivement avec le racisme, les gĂ©nocides et les diffĂ©rentes formes d’esclavage. La finalitĂ© est le triomphe de la civilisation sur la barbarie. Cheikh Anta Diop appelle de ses vƓux l’avĂšnement de l’ùre qui verrait toutes les nations du monde se donner la main "pour bĂątir la civilisation planĂ©taire au lieu de sombrer dans la barbarie" Civilisation ou Barbarie, 1981. L’aboutissement d’un tel projet suppose – la dĂ©nonciation de la falsification moderne de l’histoire "La conscience de l’homme moderne ne peut progresser rĂ©ellement que si elle est rĂ©solue Ă  reconnaĂźtre explicitement les erreurs d’interprĂ©tations scientifiques, mĂȘme dans le domaine trĂšs dĂ©licat de l’Histoire, Ă  revenir sur les falsifications, Ă  dĂ©noncer les frustrations de patrimoines. Elle s’illusionne, en voulant asseoir ses constructions morales sur la plus monstrueuse falsification dont l’humanitĂ© ait jamais Ă©tĂ© coupable tout en demandant aux victimes d’oublier pour mieux aller de l’avant" Cheikh Anta Diop, AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres – mythe ou vĂ©ritĂ© historique ?, Paris, PrĂ©sence Africaine, p. 12. – la rĂ©affirmation de l’unitĂ© biologique de l’espĂšce humaine fondement d’une nouvelle Ă©ducation qui rĂ©cuse toute inĂ©galitĂ© et hiĂ©rarchisation raciales "... Donc, le problĂšme est de rééduquer notre perception de l’ĂȘtre humain, pour qu’elle se dĂ©tache de l’apparence raciale et se polarise sur l’humain dĂ©barrassĂ© de toutes coordonnĂ©es ethniques." Cheikh Anta Diop, "L’unitĂ© d’origine de l’espĂšce humaine", in Actes du colloque d’AthĂšnes Racisme science et pseudo-science, Paris, UNESCO, coll. Actuel, 1982, pp. 137-141. L’actualitĂ© de Cheikh Anta Diop Comment Ă©laborer une vĂ©ritable stratĂ©gie de dĂ©veloppement de l’Afrique Ă©ducation, santĂ©, dĂ©fense, Ă©nergie, recherche, industrie, institutions politiques, sport, culture, etc. ? Quelles sont les conditions du progrĂšs de la conscience humaine et de l’émergence d’une civilisation planĂ©taire ayant dĂ©finitivement rompu avec la barbarie ? Cheikh Anta Diop montre que des rĂ©ponses pertinentes Ă  ces interrogations capitales exigent une connaissance la plus objective possible de son histoire, aussi loin que l’on puisse remonter dans le temps. C’est Ă  cette premiĂšre grande tĂąche que Cheikh Anta Diop s’est attelĂ©, celle de la restitution de l’histoire du continent africain depuis la prĂ©histoire, par une recherche scientifique pluridisciplinaire. Il est ainsi le refondateur de l’histoire de l’Afrique. Outre la connaissance du passĂ© rĂ©el de l’Afrique et de l’humanitĂ© en gĂ©nĂ©ral, Cheikh Anta Diop assigne quatre buts Ă  ses travaux 1. La restauration de la conscience historique africaine, c’est-Ă -dire la conscience d’avoir une histoire. La restauration de cette conscience historique implique que l’égyptologie soit dĂ©veloppĂ©e en Afrique noire et que la civilisation nubio-Ă©gyptienne soit revisitĂ©e dans tous les domaines par les Africains eux-mĂȘmes “Seul l’enracinement d’une pareille discipline scientifique [l’égyptologie] en Afrique Noire amĂšnera Ă  saisir, un jour, la nouveautĂ© et la richesse de la conscience culturelle que nous voulons susciter, sa qualitĂ©, son ampleur, sa puissance crĂ©atrice”. “Dans la mesure oĂč l’Égypte est la mĂšre lointaine de la science et de la culture occidentales, comme cela ressortira de la lecture de ce livre, la plupart des idĂ©es que nous baptisons Ă©trangĂšres ne sont souvent que les images, brouillĂ©es, renversĂ©es, modifiĂ©es, perfectionnĂ©es, des crĂ©ations de nos ancĂȘtres judaĂŻsme, christianisme, islam, dialectique, thĂ©orie de l’ĂȘtre, sciences exactes, arithmĂ©tique, gĂ©omĂ©trie, mĂ©canique, astronomie, mĂ©decine, littĂ©rature roman, poĂ©sie, drame, architecture, arts, etc. [...] Autant la technologie et la science moderne viennent d’Europe, autant dans l’AntiquitĂ©, le savoir universel coulait de la vallĂ©e du Nil vers le reste du monde, et en particulier vers la GrĂšce, qui servira de maillon intermĂ©diaire. Par consĂ©quent aucune pensĂ©e, n’est, par essence, Ă©trangĂšre Ă  l’Afrique, qui fut la terre de leur enfantement. C’est donc en toute libertĂ© que les Africains doivent puiser dans l’hĂ©ritage intellectuel commun de l’humanitĂ©, en ne se laissant guider que par les notions d’utilitĂ© et d’efficience.” "L’Africain qui nous a compris est celui-lĂ  qui, aprĂšs la lecture de nos ouvrages, aura senti naĂźtre en lui un autre homme, animĂ© d’une conscience historique, un vrai crĂ©ateur, un PromĂ©thĂ©e porteur d’une nouvelle civilisation et parfaitement conscient de ce que la terre entiĂšre doit Ă  son gĂ©nie ancestral dans tous les domaines de la science, de la culture et de la religion." C. A. Diop, Civilisation ou Barbarie 2. Le rĂ©tablissement de la continuitĂ© historique, c’est-Ă -dire restituer dans l’espace et dans le temps l’évolution des sociĂ©tĂ©s et États africains, notamment de la prĂ©histoire au XVIĂšme siĂšcle, pĂ©riode la plus mĂ©connue. Cheikh Anta Diop insiste dans ses Ă©crits sur le fait que la recherche socio-historique est loin d’ĂȘtre conçue comme un repli sur soi ou une simple dĂ©lectation du passĂ© “Le rĂŽle de la sociologie africaine est de faire le bilan du passĂ© pour aider l’Afrique Ă  mieux affronter le prĂ©sent et l’avenir.” C. A. Diop, AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres – Mythe ou vĂ©ritĂ© historique ? “La relativitĂ© de nos structures, ainsi mises en Ă©vidence, pourrait nous aider Ă  dĂ©gager les bases thĂ©oriques d’un dĂ©passement de nos sociĂ©tĂ©s Ă  castes, dĂ©passement qui ne sera irrĂ©versible que s’il est fondĂ© sur la connaissance du pourquoi des choses. N’est-ce pas cela, la rĂ©volution sociale, ou en tout cas un de ses aspects les plus importants dans nos pays ?” C. A. Diop, Civilisation ou Barbarie L’étude socio-historique des civilisations africaines permet d’identifier les valeurs qui ont fait leur grandeur et les facteurs ayant engendrĂ© leur dĂ©clin, d’élaborer les stratĂ©gies pour le dĂ©veloppement du continent. 3. La construction d’une civilisation planĂ©taire. Cheikh Anta Diop entend contribuer “[
] au progrĂšs gĂ©nĂ©ral de l’humanitĂ© et Ă  l’éclosion d’une Ăšre d’entente universelle [
] et “Nous aspirons tous au triomphe de la notion d’espĂšce humaine dans les esprits et dans les consciences, de sorte que l’histoire particuliĂšre de telle ou telle race s’efface devant celle de l’homme tout court. On n’aura plus alors qu’à dĂ©crire, en termes gĂ©nĂ©raux qui ne tiendront plus compte des singularitĂ©s accidentelles devenues sans intĂ©rĂȘt, les Ă©tapes significatives de la conquĂȘte de la civilisation par l’homme, par l’espĂšce humaine tout entiĂšre. L’ñge de la pierre taillĂ©e et la conquĂȘte du feu, le nĂ©olithique et la dĂ©couverte de l’agriculture, l’ñge des mĂ©taux, la dĂ©couverte de l’écriture etc., etc. ne seront plus dĂ©crits que comme les instants Ă©mouvants des rapports dialectiques de l’homme et de la Nature, la sĂ©rie des “dĂ©fis” de la Nature sans cesse relevĂ©s victorieusement par l’homme”. C. A. Diop, AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres – Mythe ou vĂ©ritĂ© historique ? "Le climat, par la crĂ©ation de l’apparence physique des races, a tracĂ© des frontiĂšres ethniques qui tombent sous le sens, frappent l’imagination et dĂ©terminent les comportements instinctifs qui ont fait tant de mal dans l’histoire. Tous les peuples qui ont disparu dans l’histoire, de l’AntiquitĂ© Ă  nos jours, ont Ă©tĂ© condamnĂ©s, non par une quelconque infĂ©rioritĂ© originelle, mais par leurs apparences physiques, leurs diffĂ©rences culturelles. [
] Donc, le problĂšme est de rééduquer notre perception de l’ĂȘtre humain, pour qu’elle se dĂ©tache de l’apparence raciale et se polarise sur l’humain dĂ©barrassĂ© de toutes coordonnĂ©es ethniques.” C. A. Diop, “L’unitĂ© d’origine de l’espĂšce humaine”, Colloque "Racisme, Science et Pseudo-Science", organisĂ© Ă  AthĂšnes par l’UNESCO en 1982 L’accĂšs Ă  ce futur souhaitĂ© exige par consĂ©quent de rompre avec le racisme. De rompre avec le “mensonge culturel” qui a consistĂ© Ă  nier l’humanitĂ© des NĂšgres, Ă  nier l’histoire de l’Afrique. Ce “mensonge culturel” encore aujourd’hui rĂ©side dans la nĂ©gation de l’appartenance de l’Égypte pharaonique au monde nĂ©gro-africain ainsi que dans la minimisation du rĂŽle civilisateur de cette Égypte dans l’AntiquitĂ©. Il exige de vaincre les obstacles qui empĂȘchent le dĂ©veloppement de l’Afrique, menacent sa sĂ©curitĂ© et hypothĂšquent sa survie. Il faut “veiller Ă  ce que l’Afrique ne fasse pas les frais du progrĂšs humain”, “froidement Ă©crasĂ©e par la roue de l’histoire”, et donc “On ne saurait Ă©chapper aux nĂ©cessitĂ©s du moment historique auquel on appartient”. C. A. Diop, AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres – Mythe ou vĂ©ritĂ© historique ? Aujourd’hui, ce moment historique est celui de la renaissance africaine. 4. La renaissance africaine. Cheikh Anta Diop avait 25 ans lorsque, Ă©tudiant Ă  Paris, en 1948, il dĂ©finissait le contenu et les conditions de la renaissance africaine dans un article intitulĂ© “Quand pourra –t-on parler d’une renaissance africaine ?”. Dans cette perspective, l’acheminement vers un État fĂ©dĂ©ral devient une urgence continentale car un tel ensemble gĂ©o-politique serait Ă  mĂȘme de sĂ©curiser, de structurer et d’optimiser le dĂ©veloppement du continent africain “Il faut faire basculer dĂ©finitivement l’Afrique Noire sur la pente de son destin fĂ©dĂ©ral [...] seul un État fĂ©dĂ©ral continental ou sub-continental offre un espace politique et Ă©conomique, en sĂ©curitĂ©, suffisamment stabilisĂ© pour qu’une formule rationnelle de dĂ©veloppement Ă©conomique de nos pays aux potentialitĂ©s diverses puisse ĂȘtre mise en Ɠuvre.” C. A. Diop, prĂ©face du livre de Mahtar Diouf, IntĂ©gration Ă©conomique, perspectives africaines, 1984. Cheikh Anta Diop termine son ouvrage Les fondements Ă©conomiques et culturels d’un État fĂ©dĂ©ral d’Afrique noire par quatorze propositions d’actions concrĂštes allant du domaine de l’éducation Ă  celui de l’industrialisation. Entre autres, il relĂšve une double nĂ©cessitĂ© vitale – celle de la dĂ©finition d’une politique de recherche scientifique efficiente “L’Afrique doit opter pour une politique de dĂ©veloppement scientifique et intellectuel et y mettre le prix ; sa vulnĂ©rabilitĂ© excessive des cinq derniers siĂšcles est la consĂ©quence d’une dĂ©ficience technique. Le dĂ©veloppement intellectuel est le moyen le plus sĂ»r de faire cesser le chantage, les brimades, les humiliations. L’Afrique peut redevenir un centre d’initiatives et de dĂ©cisions scientifiques, au lieu de croire qu’elle est condamnĂ©e Ă  rester l’appendice, le champ d’expansion Ă©conomique des pays dĂ©veloppĂ©s ”. celle de la dĂ©finition d’une doctrine Ă©nergĂ©tique africaine et d’industrialisation vĂ©ritable “Il s’agit de proposer un schĂ©ma de dĂ©veloppement Ă©nergĂ©tique continental qui tienne compte Ă  la fois des sources d’énergie renouvelables et non renouvelables, de l’écologie et des progrĂšs techniques des prochaines dĂ©cennies 
 L’Afrique Noire devra trouver une formule de pluralisme Ă©nergĂ©tique associant harmonieusement les sources d’énergies suivantes 1. Énergie hydroĂ©lectrique barrages, 2. Énergie solaire, 3. Énergie gĂ©othermique, 4. Énergie nuclĂ©aire, 5. Les hydrocarbures pĂ©trole, 6. Énergie thermonuclĂ©aire” auxquelles il ajoute le vecteur Ă©nergĂ©tique hydrogĂšne. Source

Bleuégyptien. bleu égyptien, aussi connu sous le nom silicate de calcium et de cuivre (CaCuSi 4 O 10 ou CaOCuO (SiO 2) 4 (tétrasilicate de cuivre et de calcium)) ou cuprorivaite, est un pigment utilisé dans l'Egypte ancienne pendant des milliers d'années. Il est considéré comme le premier pigment synthétique. [1]
journal article La Renaissance africaine Enjeux et perspectives culturelles, scientifiques et techniques dans l'Ɠuvre de Cheikh Anta Diop PrĂ©sence Africaine Nouvelle sĂ©rie, No. 175/177, Cinquantenaire du 1er CongrĂšs international des Ă©crivains et artistes noirs, 19-22 septembre 2006 / 50th Anniversary of the 1st International Congress of Black Writers and Artists, 19-22 September 2006 Volume II—Communications et dĂ©bats / Contributions and Discussio 2007-1er semestre 2008, pp. 469-497 29 pages Published By PrĂ©sence Africaine Editions Read and download Log in through your school or library Read Online Free relies on page scans, which are not currently available to screen readers. To access this article, please contact JSTOR User Support. We'll provide a PDF copy for your screen reader. With a personal account, you can read up to 100 articles each month for free. Get Started Already have an account? Log in Monthly Plan Access everything in the JPASS collection Read the full-text of every article Download up to 10 article PDFs to save and keep $ Yearly Plan Access everything in the JPASS collection Read the full-text of every article Download up to 120 article PDFs to save and keep $199/year Preview Preview Journal Information Alioune Diop, jeune intellectuel SĂ©nĂ©galais, prĂ©pare dĂšs 1941 ce qui sera l’Ɠuvre de sa vie PrĂ©sence Africaine. Homme de culture et homme de dialogue avant tout, il rassemble, pendant cette pĂ©riode de triomphe de l’hitlĂ©risme, des amis fidĂšles, des compagnons de lutte. Alioune Diop, jeune intellectuel SĂ©nĂ©galais, prĂ©pare dĂšs 1941 ce qui sera l’Ɠuvre de sa vie PrĂ©sence Africaine. Homme de culture et homme de dialogue avant tout, il rassemble, pendant cette pĂ©riode de triomphe de l’hitlĂ©risme, des amis fidĂšles, des compagnons de lutte. Alioune Diop, jeune intellectuel SĂ©nĂ©galais, prĂ©pare dĂšs 1941 ce qui sera l’Ɠuvre de sa vie PrĂ©sence Africaine. Homme de culture et homme de dialogue avant tout, il rassemble, pendant cette pĂ©riode de triomphe de l’hitlĂ©risme, des amis fidĂšles, des compagnons de lutte. Alioune Diop, jeune intellectuel SĂ©nĂ©galais, prĂ©pare dĂšs 1941 ce qui sera l’Ɠuvre de sa vie PrĂ©sence Africaine. Homme de culture et homme de dialogue avant tout, il rassemble, pendant cette pĂ©riode de triomphe de l’hitlĂ©risme, des amis fidĂšles, des compagnons de lutte. Publisher Information In 1949, the publishing house opens its doors. It is this space in which novelists, novelists, storytellers, essayists, poets and thinkers of the Black World can finally express themselves and see their works circulating. The Bantu Philosophy of the Reverend Father Placide Tempels, which arouses many controversies, is the first book published by the Presence Africaine Editions. En 1949, la Maison d’Edition ouvre ses portes. Elle est cet espace dans lequel, romanciers, nouvellistes, conteurs, essayistes, poĂštes et penseurs du Monde Noir peuvent enfin s’exprimer et voir circuler leurs Ɠuvres. La Philosophie Bantoue, du RĂ©vĂ©rend PĂšre Placide Tempels, qui suscite de nombreuses controverses, est le premier ouvrage publiĂ© par les Editions PrĂ©sence Africaine. Rights & Usage This item is part of a JSTOR Collection. For terms and use, please refer to our Terms and Conditions PrĂ©sence Africaine © 2007 PrĂ©sence Africaine Editions Request Permissions

ButVolney’s research already led him to see that Kemet (Egypt) was a Black civilization years before his trip to Kemet (Egypt) with Napoleon. In 1787, Volney wrote in his book, Voyages on Syrie Et En Egypt on pages 74-77, about Kemet (Egypt) being a Black civilization. He writes, “all have a bloated face, puffed up eyes, flat nose, thick lips; in

EGYPTE LES PREMIERS EGYPTIENS ÉTAIENT DES VOICI EGYPTE VEUT DIRE LE PAYS DES NOIRS. Ces premiers pharaons Ă©gyptiens d’origine soudanaise Ă©taient des nĂšgres PHARAON NARMER 3300 avant C., Nez camus et lĂšvres lippus. Souvent dĂ©signĂ© comme le Premier pharaon de toute l’Égypte, le Mina Menes forme grĂ©cisĂ©e des textes Ă©gyptiens. Il aurait rĂ©alisĂ© la premiĂšre unification politique de l’Égypte, celle de la Haute et de la Basse Égypte. Il serait le premier roi connu de l’histoire uni- verselle. En rĂ©alitĂ©, bien avant Narmer, il y eut une multitude de Rois et de Reines. KĂ©mĂšt semble unifiĂ©e bien avant Narmer d’aprĂšs les toutes derniĂšres fouilles effectuĂ©es par exemple Ă  Aby- dos. PHARAON DJOSER 2778 Ancien Empire. Pharaon de la IIIe Dynastie; Il inaugura la grande archi- tecture en pierre de taille pyramide Ă  degrĂ©s et do- maine funĂ©raire de Saqqarah ; Nez camus et lĂšvres lippus. A partir de son rĂšgne, tous les Ă©lĂ©ments technologiques de la civilisation Ă©gyptienne sont dĂ©jĂ  en place et se per- pĂ©tueront. PHARAON KHEOPS 2600 AVANT Ancien Empire Khoufou Cheops. Pharaon de la IVe dynastie BĂątisseur de la Grande Pyramide de camus et lĂšvres lippus. Il rappelle le type came- rounais. Les pharaons prennent le titre de SaRa » = fils de Dieu » = fils de Rù» LE SPHINX Pharaon Khephren ou Pharaon Kheops Ancien Empire. Le Sphinx tel que l ’a trouvĂ© la premiĂšre mis- sion française du XIXe siĂšcle qui accompagna Bonaparte en Égypte. Son profil typiquement nĂšgre serait celui du Pharaon Khaefre Kephren, vers 2600 IVe dynas- tie. Il est le constructeur de la 2e pyramide de Gizeh. Mais de nouvelles recherches semblentmontrer qu’il s’agirait de Kheops. PHARAON MENTOUHOTEP II vers 2100 avant Moyen Empire. Le pharaon MentouhotepII, nĂšgre ty- pique, fondateur de la XIe dynastie. La ville de ThĂšbes lui voua un culte millĂ©naire. REINE AHMES – NEFERTARI Vers 1570 avant Nouvel Empire, XVIIIe dy- nastie. La Reine AhmĂšs- NĂ©fertari, Ă©pouse du Roi Ahmosis, et mĂšre d’AmĂ©- nophis Ier et de la Reine Ahotep II. La peinture ne laisse aucun doute sur la nĂ©gri- tude d ’AhmĂšs- NĂ©fertari. REINE TIYI Vers 1386 avant Nouvel Empire, XVIIIe dynastie. Ces deux tĂȘtes reprĂ©sentent l’épouse d’AmĂ©no-phis III , la mĂšre d’Akhenaton. Ses traits sont celles d’une nĂ©gresse. REINE NEFERTITI 1350 avant Reconstitution par l’ordinateur des traits de NĂ©fertiti, Ă©pouse d’Akhenat donne une vrais nĂšgresse Photo du milieu. La fausse Nerfertiti prĂ©sentĂ©e par la falsification PHARAON TOUTANKHAMON 1334 – 1325 avant TĂȘte de la momie du pharaon Toutankhamon et la reconstitu- tion faciale par l’ordinateur. Le Dr Robin Richards, de l’Univer- sity College London, a reconstituĂ© les traits qui se cachent derriĂšre le fameux masque mortuaire en or de Toutankhamon. Pour obtenir une reconstitution faciale en fibre de verre, aidĂ© de sculpteurs et de plasticiens, il a utilisĂ© les donnĂ©es anthro- pomĂ©triques recueillies sur les radiographies de la momie, mais aussi sur des individus du mĂȘme Ăąge et d’un groupe eth- nique proche de celui auquel appartenait Toutankhamon. RAMSES II 1279 – 1212 avant Nouvel Empire, XIXe dynastie. Les petits ronds dessinĂ©s sur le casque pharaonique reprĂ©sentent la stylisation des cheveux crĂ©pus, comme l’a remarquĂ© Denise Capart citĂ©e par Cheikh Anta Diop. Le casque du pharaon cesse d ’avoir une forme bizarre et gra- tuite parce qu ’on a dĂ©couvert son archĂ©type nĂšgre africain. Un Toutsi actuel Cf. article Denise Capart dans Reflet du Monde, 1956. Le type de coiffure du Toutsi ne se conçoit que pour des cheveux crĂ©pus. Il a visiblement servi de modĂšle pour la conception du casque du pharaon. Shenoc LAntiquitĂ© africaine par l'image - IFAN/NEA, Dakar, 1976. Cheikh Anta Diop. I. Introduction. Les travaux de Cheikh Anta DIOP, dĂšs 1954 — il y a 51 ans — avec Nations nĂšgres et Culture, puis avec L'unitĂ© culturelle de l'Afrique noire et L'Afrique noire prĂ©-coloniale en 1959-1960, inaugurent une nouvelle approche de l'histoire de l Synopsis About this title Cet Essai explique, sous le signe de la rigeur el de la vigilance, cette naissance de l'histoire africaine, ce a quoi, et aussi ce pour quoi Cheikh Anta Diop, l'auteur de "Nations negres et Culture" et de "Civilisations our bararie", a consacre sa vie et protege pour nous la Memoire du Monde et de nous-memes. La forme generale de son inquietude est devenue notre audace. - Cet Essai voudrait presenter cette exigence scientifique, telle que Cheikh Anta Diop nous l'aura leguee, en signe d'amour de la patgrie Africaine et de la sokidaarite des hommes de notre planete. - Toutes les societes du monde, sans exception, ont toujours eu besoin de leur passe pour definir leur avenir. - Cheikh Anta Diop, arendu a l'Afrique noire entiere son passe, sa memoire collective, sa presence formelle et active dans les differentes etapes de l;hisoire universelle. - I'l appartient maintenant au genie createur des peuples d'Afrique noire, a leurs elites et a leurs dirigeants, a leur jeunnesse, a leurs paysans et ouvriers, a leurs hommes d'affaires, a leurs savants et ingenieurs, de faire ensemble tout le possible pour realiser - tel est l'enjeu capital - une Afrique contemporaine moins fragile et moins pauvre, dans la cooperation internationale et l;interdependance planetaire de tous le peuples et de toutes les nations du monde - Il est question de vie et de survive au rythme meme de l'hisotre actualle de l''humanite. - Poiur l'Afrique noire, assumer politquement et culturellement l''oeuvre de Chikh Anta Diop, c'estet entrer, debout, avec espoir, dans le XXe siecle. - L'auteur, d'origine congolaise, est actuellement professeur a Temple univaersity a Philadelphie, aux Etats-Unis. Il a ensigne pendant plusiers annes la langue pharanique et l;histoire ancienne a l'Universite marien Ngouabi de Brazzaville. "synopsis" may belong to another edition of this title. Language Notes Text French "About this title" may belong to another edition of this title. No Available Copies Advanced Search AbeBooks Home Search Books Create a WantIf you know the book but cannot find it on AbeBooks, we can automatically search for it on your behalf as new inventory is added. If it is added to AbeBooks by one of our member booksellers, we will notify you! Create a Want Fnac: contribution de Cheikh Anta Diop Ă  l'historiographie mondiale, Cheikh Anta Diop Volney et le sphinx, ThĂ©ophile Obenga, Presence Africaine". Livraison chez vous ou en magasin et - 5% sur tous les livres. Achetez neuf ou d'occasion. Histoire Politique de l'AfriquePublished on Dec 13, Kiyikaat nGipIOO.
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