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LâAfrique est souvent enfermĂ©e dans un carcan et forcĂ©e Ă se contenter de ce quâelle nâest pas. On la considĂšre comme un continent sans histoire, et par consĂ©quent, elle nâa rien apportĂ© Ă la civilisation mondiale. Et pourtant, en rĂ©alitĂ©, elle est la civilisation la plus ancienne Ă laquelle toutes ont puisĂ©, mĂȘme celles qui la dĂ©nigrent le plus. Cheikh Anta Diop 1926-1986 est un savant africain du SĂ©nĂ©gal. Il sâest engagĂ© Ă prĂ©senter lâAfrique, non comme on voudrait quâelle eĂ»t Ă©tĂ©, mais comme elle a Ă©tĂ©, et comme elle peut et mĂȘme devrait ĂȘtre. Le programme de sa vision et de son Ćuvre se dĂ©couvre dans son premier ouvrage publiĂ© en 1954 Nations nĂšgres et culture. En effet, il soutient que la civilisation et la culture de la suprĂ©matie blanche sont dâorigine nĂ©gro-africaine. La population de lâĂgypte ancienne Ă partir des recherches archĂ©ologiques, lâhistoire dĂ©montre que la population de lâĂgypte ancienne Ă©tait noire. Les Ăgyptiens appelaient leur pays Kemet, ce qui, en leur langue, signifiait noir. Les auteurs anciens et la Bible tĂ©moignent que les Ăgyptiens Ă©taient des personnes Ă la peau noire et aux cheveux crĂ©pus. On peut le retrouver avec par exemple HĂ©rodote, Diodore de Sicile ou Strabon Simon Desaint-Martin, 2021. Lâopinion de tous les Ă©crivains de lâAntiquitĂ© sur la race Ă©gyptienne est en quelque sorte rĂ©sumĂ©e par Maspero Histoire ancienne des peuples de lâOrient Au tĂ©moignage presque unanime des historiens anciens, ils appartenaient Ă une race africaine, entendez noire, âqui sâest dâabord Ă©tablie en Ăthiopie, sur le Nil moyen, et serait descendue graduellement vers la mer en suivant le cours du fleuveâ. Dâautre part, la Bible affirme que Mizraim, fils de Cham, frĂšre de Koush lâĂthiopien, et de Canaan, vint de MĂ©sopotamie pour se fixer sur les bords du Nil avec ses enfants. » La civilisation Ă©gyptienne, mĂšre de toutes les civilisations LâĂgypte ancienne a Ă©tĂ© le centre du monde. LâĂgypte attirait comme le monde occidental attire aujourdâhui. On se rendait en Ăgypte pour des besoins de sĂ©curitĂ© et pour des raisons Ă©conomiques, de quĂȘte philosophique et de recherche de connaissances dans tous les domaines de lâĂ©poque. Et dans la Bible, lâAfrique est un lieu de bonheur et de paix. Le peuple dâIsraĂ«l a Ă©tĂ© formĂ© Ă partir dâune famille, rĂ©sultat de lâimmigration Ă©conomique. JĂ©sus, menacĂ© dĂšs sa naissance, a Ă©tĂ© sauf grĂące au refuge de ses parents en Ăgypte. MĂȘme avec la montĂ©e de lâEurope comme puissance, il y a le mythe du prĂȘtre Jean en Afrique qui fascine les EuropĂ©ens. Diop dĂ©montre que les Noirs ont Ă©tĂ© les premiers Ă structurer un systĂšme de connaissance dans presque tous les domaines de la science. Les autres peuples ont apportĂ© un plus dans leurs cultures et leurs civilisations grĂące au contact avec lâĂgypte. La civilisation occidentale est mĂȘme fondamentalement nĂ©gro-africaine, puisque les Grecs eux-mĂȘmes ont reconnu avoir puisĂ© nombre de leurs connaissances en philosophie Aristote, Platon, en histoire HĂ©rodote, en mathĂ©matiques Pythagore, ThalĂšs dans lâĂgypte antique ou ils ont Ă©tĂ© initiĂ©s. Que sâest-il passĂ©? Avec la fin du Moyen Ăge, lâOccident devient tout puissant. Il ambitionne de dominer et dâexploiter le monde. LâOccident veut se donner bonne conscience pour utiliser les Noirs, surtout en AmĂ©rique. Il veut justifier la pratique de lâesclavage. Le Mythe du Noir est créé. Il est un sous-homme, et lâintelligentsia dĂ©montre que le Noir est moins quâun ĂȘtre humain. Hegel Ă©labore une thĂ©orie raciste qui, jusquâĂ aujourdâhui, dĂ©termine la vision que la suprĂ©matie blanche se fait de lâAfricain, donc des Africains. La considĂ©ration occidentale du Noir. Ce qui dĂ©termine le caractĂšre des NĂšgres est lâabsence de frein. Leur condition nâest susceptible dâaucun dĂ©veloppement, dâaucune Ă©ducation. Tels nous les voyons aujourdâhui, tels ils ont toujours Ă©tĂ©. Dans lâimmense Ă©nergie de lâarbitraire naturel qui les domine, le moment moral nâa aucun pouvoir prĂ©cis. Celui qui veut connaĂźtre les manifestations Ă©pouvantables de la nature humaine peut les trouver en Afrique. Les plus anciens renseignements que nous ayons sur cette partie du monde disent la mĂȘme chose. Elle nâa donc pas, Ă proprement parler, une histoire » Hegel, 1831. Chiekh Anta Diop hier, aujourdâhui et demain Diop a Ă©tĂ© longtemps combattu. Mais en 1974, lâUNESCO a reconnu la validitĂ© des rĂ©sultats de ses recherches. Ses travaux ont permis une ouverture sur ces fronts la reconstitution scientifique du passĂ© de lâAfrique et la restauration de la conscience historique. Il propose des pistes pour la reconnaissance des valeurs de chacun La conscience de lâhomme moderne ne peut progresser rĂ©ellement que si elle est rĂ©solue Ă reconnaĂźtre explicitement les erreurs dâinterprĂ©tations scientifiques, mĂȘme dans le domaine trĂšs dĂ©licat de lâHistoire, Ă revenir sur les falsifications, Ă dĂ©noncer les frustrations de patrimoines. Elle sâillusionne, en voulant asseoir ses constructions morales sur la plus monstrueuse falsification dont lâhumanitĂ© ait jamais Ă©tĂ© coupable, tout en demandant aux victimes dâoublier pour mieux aller de lâavant » Cheikh Anta Diop, AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres â mythe ou vĂ©ritĂ© historique? Paris, PrĂ©sence africaine, p. 12. â Isaac Makarios Kamta Isaac Makarios Kamta est pasteur de lâĂglise Unie au Canada. Il a Ă©tĂ© consacrĂ© par lâĂglise ĂvangĂ©lique du Cameroun, ou il est nĂ©. Actuellement pasteur du MinistĂšre Protestant Francophone de Toronto, localisĂ© Ă Downsview United Church. Il habite Cambridge en Ontario. Quelques titres des nombreux ouvrages de Cheikh Anta-Diop Nations nĂšgres et culture 1954 LâUnitĂ© culturelle de lâAfrique noire1954, AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres mythe ou vĂ©ritĂ© historique? 1967 Civilisation ou Barbarie anthropologie sans complaisance 1981. Bibliographie Cheikh Anta Diop 1954, Nations nĂšgres et culture, PrĂ©sence africaine Anicet Kouanda 2013, Nations nĂšgres et culture synoptique dâun paradigme Simon Desaint-Martin, Cheikh Anta Diop biographie de lâauteur de Nations nĂšgres et culture », dans 5/2/2021 15 h 29 Bouchra-Ouatik, Theophile Obenga 1996, Cheikh Anta Diop, Volney et le sphinx contribution de Cheikh Anta Diop Ă lâhistoriographie mondiale, PrĂ©sence africaine, Khepera
Entrele premier et le troisiĂšme siĂšcle de notre Ăšre, L'Ćuvre de toute une vie de l'universitaire sĂ©nĂ©galais Dr Cheikh Anta Diop (1923-1986) a consistĂ© Ă remettre en question les points de vue eurocentriques et arabisants de la culture africaine prĂ©coloniale. Il s'est attachĂ© Ă prouver dĂ©finitivement que l'ancienne civilisation Ă©gyptienne avait ses1 aoĂ»t 2011 1 01 /08 /aoĂ»t /2011 0056 Le Colloque dâĂ©gyptologie scientifique dit Colloque du Caire », sâest dĂ©roulĂ© en 1974 sous lâĂ©gide de lâUNESCO, comme son nom lâindique, au Caire, en Egypte. Son objectif Ă©tait dâune part, de terminer la rĂ©daction du premier ouvrage encyclopĂ©dique consacrĂ© Ă lâhistoire de lâAfrique. Dâautre part, il visait Ă statuer sur lâorigine du peuplement de lâEgypte ancienne sans oublier de faire le point sur le dĂ©chiffrement de lâĂ©criture MĂ©roĂŻtique. MenĂ©e par le professeur sĂ©nĂ©galais Cheikh Anta Diop, la dĂ©lĂ©gation africaine ne se composait que du professeur ThĂ©ophile Obenga pour diverses raisons. Leur mission Ă©tait de dĂ©fendre scientifiquement lâorigine nĂ©gro-africaine du peuplement de lâEgypte. Face Ă eux, plus de 22 savants venus des quatre coins du monde. Parmi lesquels on peut citer . Jean Leclant France, Professeur au CollĂšge de France, . H. de Contenson France, Chef de la Mission française dâarchĂ©ologie en Ethiopie, . Jean Vercoutter France, universitĂ© de Lille, . J. Desanges France, ChargĂ© de confĂ©rence Ă lâuniversitĂ© de Nantes, . P. VĂ©rin France, Chercheur Ă Madagascar, . J. Yoyotte France, Directeur dâEtudes Ă lâEcole pratique des Hautes Etudes, . F. Anfray France, archĂ©ologue, . G. Mokhtar Egypte, ancien directeur du Service antiquitĂ© en Egypte, . A. Abu Bakr Egypte, SpĂ©cialiste Ă©gyptien de lâhistoire ancienne de lâEgypte et de la Nubie, . S. Donanoni Italie, Professeur dâuniversitĂ© Ă Rome, . K. Michalowski Pologne, Vice-directeur du musĂ©e national de Varsovie, . M. Posnansky Angleterre, Historien et archĂ©ologue, . A. Mahjoubi Tunisie, spĂ©cialiste de lâAfrique du nord, . J. E. G. Sutton Anglais, PrĂ©sident du DĂ©partement dâarchĂ©ologie de lâuniversitĂ© dâOxford, . P. Salama AlgĂ©rie, chercheur, . B. H Warmington Angleterre, SpĂ©cialiste de lâAfrique du nord et de la Rome antique, . Tekle Tsadik Mekouria Ethiopie, historien, . Y. Kobishanov Russie, Membre de lâacadĂ©mie des sciences en Russie, . A. M. H. Sheriff Tanzanie, MaĂźtre de confĂ©rence Ă lâuniversitĂ© de Dar es Salam, . P. Van Noten Belgique, Conservateur au MusĂ©e Royal de PrĂ©histoire et dâArchĂ©ologie, . B. W. Andah NigĂ©ria, archĂ©ologue, . N. M. ShĂ©rif Soudan, archĂ©ologue, etc... Les Actes de ce colloque, rapportĂ©s par le professeur Jean DEVISSE, sont publiĂ©s par lâUNESCO sous le titre "Le peuplement de lâĂgypte ancienne et le dĂ©chiffrement de lâĂ©criture mĂ©roĂŻtique - Histoire gĂ©nĂ©rale de lâAfrique, Ătudes et documents 1, Paris, UNESCO, 1978". Il existe aussi un rapport de synthĂšse en annexe du Volume II de lâHistoire gĂ©nĂ©rale de lâAfrique Paris, Jeune Afrique/Stock/UNESCO, 1980, pp. 795-823. COLLOQUE DU CAIRE On voit ici le professeur T. Obenga centre, le professeur S. Sauneron Ă sa droite et le professeur J. Leclan la main sur le menton Source Revue Ankh Lors de ce colloque, deux thĂšses se sont clairement affrontĂ©es 1- La premiĂšre dĂ©fend une progression premiĂšre du nord vers le sud et un peuplement indo-europĂ©en de lâEgypte antique. Il nâen demeure pas moins que la culture de lâEgypte antique reste fondamentalement africaine. Cette thĂšse est rĂ©sumĂ©e dans le rapport, par le passage ci-dessus "... la majoritĂ© des Ă©gyptologues VANDIER, 1952, p. 22 estime que la population primitive qui occupe la vallĂ©e du Nil Ă©gyptienne et nubienne, depuis le PrĂ©dynastique Badarien et Amratien ou Nagada I et jusquâĂ la premiĂšre dynastie, appartient Ă une race brune, "mĂ©diterranĂ©enne" ou encore "euro-africaine", souvent improprement appelĂ©e "hamite", ou encore "khamite". Cette population serait leucoderme, donc blanche, mĂȘme si sa pigmentation est foncĂ©e pouvant aller jusquâau noir ; [...] Ce type [humain] serait donc dâorigine africaine, sans ĂȘtre "nĂšgre" au sens oĂč on lâentend habituellement. Au demeurant mĂȘme les Ă©gyptologues convaincus du caractĂšre africain essentiel de la civilisation Ă©gyptienne insistent sur le fait que la population qui a créé cette civilisation nâĂ©tait pas "nĂšgre" NAVILLE, 1911, p. 199 ; BISSING, 1929 ; FRANKFORT, 1950].". CHEIKH ANTA DIOP AU COLLOQUE DU CAIRE DĂ©monstration de la concordance de la conjugaison du verbe "kef" entre lâĂ©gyptien et le wolof 2- La deuxiĂšme thĂšsevise Ă dĂ©montrer lâorigine nĂ©gro-africaine de la civilisation Ă©gyptienne et est soutenue par les professeurs Diop et Obenga LâEgypte pharaonique, par lâethnie de ses habitants, la langue de ceux-ci, appartient en totalitĂ©, des balbutiements nĂ©olithiques, Ă la fin des dynastie indigĂšnes, au passĂ© humain des Noirs de lâAfrique", souligne Obenga. Le professeur Diop rappelle que câest lâinfluence de lâidĂ©ologie coloniale Je suspecte les NĂšgres et en gĂ©nĂ©ral les autres espĂšces humaines dâĂȘtre naturellement infĂ©rieurs Ă la race blanche. Il nây a jamais eu de nation civilisĂ©e dâune autre couleur que la couleur blanche, ni dâindividu illustre par ses actions ou par sa capacitĂ© de rĂ©flexion... Il nây a chez eux ni engins manufacturĂ©s, ni art, ni science. Sans faire mention de nos colonies, il y a des NĂšgres esclaves dispersĂ©s Ă travers lâEurope, on nâa jamais dĂ©couvert chez eux le moindre signe dâintelligence », David HUME, qui poussent les savants Ă Ă©chafauder des thĂšses se caractĂ©risant par le non-sens un individu Ă peau noire et aux cheveux crĂ©pus ne peut ĂȘtre blanc. a Critiques mĂ©thodologiques des Actes du Colloque En toute objectivitĂ©, les Actes du colloque laissent, apparaĂźtre de sĂ©rieux vices dans leur conception. En effet, dans la rĂ©daction de prĂ©sentation des thĂšses en prĂ©sence, 120 lignes sont consacrĂ©es Ă la thĂšse 1 et seulement 26 Ă la thĂšse 2 soutenant lâorigine nĂ©gro-africaine de lâEgypte. En introduction, Jean Devisse et Jean Vercoutter exprime largement leur thĂšse sur plusieurs pages alors que celle-ci a Ă©tĂ© battue en brĂšche par lâargumentation scientifique de Diop et dâObenga et nâa finalement pas convaincu les spĂ©cialistes prĂ©sents. Une attitude juste exige que le document commence par lâexposĂ© de la thĂšse gagnante Ă savoir celle dĂ©montrant lâorigine nĂ©gro-africaine. Le rapporteur devrait ĂȘtre neutre et non pas prendre partie pour lâune ou lâautre des thĂšses. Cela fausse la rĂ©daction, surtout lorsque celui-ci sâavise Ă rĂ©diger son avis personnel » aprĂšs avoir consacrĂ© 120 lignes Ă la 1Ăšre thĂšse et seulement 26 Ă lâautre. Enfin, pourquoi avoir consacrĂ© en dĂ©but de rĂ©daction, autant de pages Ă la communication de Vercoutter dĂ©montrant en rĂ©sumĂ©, quâen Afrique noire, les nĂšgres ont toujours Ă©tĂ© minoritaires si câest pour apprendre plus loin que les spĂ©cialistes prĂ©sents ont reconnu que ces thĂšses, dans leur forme rigide et absolue, constituaient un pas en arriĂšre dâune trentaine dâannĂ©es et ne pouvaient conduire quâĂ un coup dâĂ©pĂ©e dans lâeau ? Si ce nâest que pour influencer dâemblĂ©e le lecteur profane ? b Les donnĂ©es du colloque 1- La thĂšse de lâorigine nĂ©gro-africaine de lâEgypte antique ThĂšse gagnante du colloque Le professeur Cheikh Anta DIOP, rappelle que les dĂ©couvertes du professeur LEAKEY dĂ©montre lâorigine africaine de lâhumanitĂ©. Cette humanitĂ© a pris naissance en Afrique, dans la zone des grands Lacs, induisant un premier peuplement humain de la Terre ethniquement homogĂšne et forcĂ©ment nĂšgre ; en raison de la loi du professeur Gloger. Cela inscrit le peuplement de la vallĂ©e du Nil dans un mouvement progressif allant du sud vers le nord et qui sâest Ă©chelonnĂ© du PalĂ©olithique supĂ©rieur Ă la Protohistoire. Ainsi, le fond de la population Ă©gyptienne prĂ©dynastique Ă©tait nĂšgre. Il prĂ©sente alors les arguments prouvant lâorigine nĂšgre des anciens Ăgyptiens lâexamen des peaux de momies " le professeur DIOP a Ă©tudiĂ© un ensemble de prĂ©parations faites en laboratoire. Il sâagissait dâĂ©chantillons de peau prĂ©levĂ©s sur les momies provenant des fouilles de MARIETTE. Ils rĂ©vĂ©laient tous - et le professeur DIOP a soumis ces Ă©chantillons aux spĂ©cialistes participant au colloque - la prĂ©sence dâun taux de mĂ©lanine considĂ©rable entre lâĂ©piderme et le derme. Or la mĂ©lanine, absente des peaux des leucodermes peau blanche, se conserve, contrairement Ă ce qui est souvent affirmĂ©, des millions dâannĂ©es, comme lâont rĂ©vĂ©lĂ© les peaux des animaux fossiles. Le professeur DIOP a souhaitĂ© pouvoir effectuer le mĂȘme type de recherche sur les peaux des pharaons dont les momies sont conservĂ©es au Caire ce qui lui a Ă©tĂ© par la suite refusĂ©." les mensurations ostĂ©ologiques et les groupes sanguins lâostĂ©ologie fait des Ă©gyptiens des nĂšgres Canon de Lepsius. Leur groupe sanguin gĂ©nĂ©rique est B comme ceux des noirs et Ă un moindre degrĂ©s O Ă lâinstar des blancs qui sont A 2. lâiconographie reprĂ©sente partout des nĂšgres tresses africaines en dĂ©gradĂ©es, posture, peau dâanimaux sur le corps.... les tĂ©moignages des auteurs grecs et latins ceux des voyageurs tels que HĂ©rodote, Diodore de Sicile, Plutarque, etc..., qui attestent tous que les Egyptiens anciens Ă©taient des noirs... et aussi lâacadĂ©micien français VOLNEY, ou encore celui lĂ©guĂ© lors de son dessin du SPHINX Ă lâĂ©poque en meilleur Ă©tat par Vivant DENON, durant lâexpĂ©dition dâĂgypte dirigĂ©e par BONAPARTE "Je nâeus que le temps dâobserver le Sphinx qui mĂ©rite dâĂȘtre dessinĂ© avec le soin le plus scrupuleux, et qui ne lâa jamais Ă©tĂ© de cette maniĂšre. Quoique ses proportions soient colossales, les contours qui en sont conservĂ©s sont aussi souples que purs lâexpression de la tĂȘte est douce, gracieuse et tranquille ; le caractĂšre en est africain mais la bouche, dont les lĂšvres sont Ă©paisses, a une mollesse dans le mouvement et une finesse dâexĂ©cution vraiment admirable ; câest de la chair et de la vie.", Vivant DENON, Voyage dans la Basse et la Haute Ăgypte pendant les campagnes du GĂ©nĂ©ral BONAPARTE, Paris, 1ere Ă©dition Didot lâAĂźnĂ©, 1802 ; réédition, Pygmalion/GĂ©rard Watelet, 1990, p. 109. Plus loin commentant lâart Ă©gyptien, il Ă©crit "Quant au caractĂšre de leur figure humaine, nâempruntant rien des autres nations, ils ont copiĂ© leur propre nature, qui Ă©tait plus gracieuse que belle. ... en tout, le caractĂšre africain, dont le NĂšgre est la charge, et peut-ĂȘtre le principe" op. cit., p. 168. les traditions biblique et coranique qui ont voulu que Kam, ou Cham soit lâancĂȘtre des noirs Kam ou Cham venant de lâĂ©gyptien KMT, Kamit, KĂ©mit. Le professeur Diop rappelle que pour les Ă©crivains grecs et latins contemporains des Egyptiens de lâantiquitĂ©, lâanthropologie physique de ceux-ci ne posait aucun problĂšme les Egyptiens Ă©taient des NĂšgres Lippus Ă cheveux crĂ©pus et aux jambes grĂȘles Cf. Aristote, Lucien, HĂ©rodote, Diodore de Sicile, Plutarque, Apollodore, Strabon, Eschille, Ammien Marcellin mais aussi, Champollion-Figeac, Volney, AmĂ©lineau, etc... ... Les Egyptiens nâavaient quâun terme pour se dĂ©signer eux-mĂȘmes KMT, littĂ©ralement, les NĂšgres. Câest le terme le plus fort qui existe en langue pharaonique pour indiquer la noirceur. Ce mot est lâorigine Ă©tymologique de la fameuse racine Kamit » qui a prolifĂ©rĂ© dans la littĂ©rature moderne. La racine biblique Kam » ; en dĂ©riverait. Il a fallu donc faire subir aux faits une distorsion pour quâil puisse signifier blanc ; dans la langue des savants ... Enfin noir ou nĂšgre Ă©tait lâĂ©pithĂšte divine qui qualifie invariablement les principaux bienfaiteurs de lâEgypte ... Km-wr le grand Noir, surnom dâOsiris Athribis, Kmt dĂ©esse, la noire, Km est aussi appliquĂ© Ă Hathor, Apis, Min et Thot, Set Kemet la femme noire, Isis. Le professeur Diop signale encore que ce hiĂ©roglyphe KMT, nâest pas Ă©crit avec des Ă©cailles de crocodiles mais avec un morceau de bois charbonneux. Câest en sâappelant eux-mĂȘmes KMTJW » Kemtiou que les Egyptiens se distinguaient des autres peuples. En matiĂšre de parentĂ© linguistique les mots Ă©gyptiens se rĂ©vĂšlent ĂȘtre identiques en Wolof exemple Kef empoigner en Ă©gyptien = saisir en Wolof, feh » ; sâen aller en Ă©gyptien = sâen aller prĂ©cipitamment en Wolof, etc.... Les coĂŻncidences hasardeuses sur une liste de mots interminable, ne peuvent plus ĂȘtre le fait du hasard. Le professeur Obenga rappelle quâil est acquis que pour relier deux ou plus de deux peuples culturellement, les preuves linguistiques sont les plus Ă©videntes. A lâissue de sa longue dĂ©monstration scientifique et linguistique devant les spĂ©cialistes, il conclut que les rencontres morphologiques, lexicologiques et syntaxiques obtenues constituaient une preuve pĂ©remptoire de la parentĂ© Ă©troite de lâĂ©gyptien ancien et des langues nĂ©gro-africaines dâaujourdâhui. De telles rencontres Ă©taient impossibles entre le sĂ©mitique, le berbĂšre et lâĂ©gyptien. Il ajoute quâun substrat culturel homogĂšne est nĂ©cessairement liĂ© Ă un substrat ethnique homogĂšne en dâautres termes, si lâon reconnaĂźt que la civilisation Ă©gyptienne est fondamentalement africaine , sa population lâest forcĂ©ment tout autant. Sur le mĂȘme registre, le professeur Gordon-Jacquet, signale que les noms de lieu, câest un phĂ©nomĂšne bien connu, sont extrĂȘmement vivaces et chacun des groupes linguistiques qui se succĂšdent dans une rĂ©gion y laisse sa marque sous la forme de toponymes, plus ou moins nombreux, suivant lâimportance numĂ©rique de ce groupe et la durĂ©e de sa prĂ©dominance dans la rĂ©gion. Tout apport permanent important qui serait venu sâajouter de lâextĂ©rieur Ă la population Ă©gyptienne se serait forcĂ©ment reflĂ©tĂ© dans la toponymie du pays. Or ce nâest pas le cas. La toponymie Ă©gyptienne des extrĂȘmement homogĂšne elle se compose de noms dont lâĂ©tymologie peut, dans presque tous les cas, sâappliquer Ă la langue Ă©gyptienne elle-mĂȘme Ceci rĂ©fute encore tout idĂ©e dâinfiltration Ă©trangĂšre dans la population Ă©gyptienne antique et atteste bien quâelle Ă©tait homogĂšne dans son aspect nĂ©gro-africain. Aucun participant nâa explicitement dĂ©clarĂ© quâil soutenait lâancienne thĂšse " dâun peuplement leucoderme Ă pigmentation foncĂ©e pouvant aller jusquâau noir " dont le professeur Vercoutter avait rappelĂ© lâexistence dans la communication. Le consensus en faveur de lâabandon de cette thĂšse ancienne nâa Ă©tĂ© que tacite. Pour lâensemble des participants, lâEgypte est essentiellement une civilisation africaine dans son Ă©criture, dans sa culture dans son tempĂ©rament et dans sa façon de penser Vercoutter, Leclant.... Le professeur Leclant Ă notĂ© que des traits palĂ©oafricains importants mĂ©ritaient dâĂȘtre Ă©tudiĂ©s dans la vie culturelle de lâEgypte. Il a citĂ© par exemple le babouin du dieu Thot et la constance dans l iconographie, des peaux de panthĂšre ; comme vĂȘtement rituel lors du culte rendu par Horus Ă Osiris. Le professeur Gordon Jacquet Ă montrĂ© que lâabsence de mots dâemprunt prouve que les Ă©changes entre lâEgypte et la MĂ©sopotamie Ă lâĂ©poque prĂ©dynastique et au dĂ©but de lâĂ©poque dynastique Ă©taient quasi-nuls. Le professeur Holthoer abonde en sons sens et y fait une dĂ©monstration linguistique. Le professeur Vercoutter a finalement reconnu lâhomogĂ©nĂ©itĂ© des peuples africains vivant dans la vallĂ©e du Nil jusquâaux limites sud du Delta. Le professeur Diop a rappelĂ© que le professeur Petrie avait dĂ©couvert Ă Abydos une image reprĂ©sentant les Anou et montrĂ© que les principales villes Ă©gyptiennes comportent dans leur rĂ©daction lâinsigne des Anou, le pilier ON ou IOU. Le professeur OBENGA poursuit la dĂ©monstration linguistique commencĂ©e par le professeur DIOP et montre Ă partir de toute une sĂ©rie de dĂ©monstrations comment il serait possible dans le futur de "dĂ©gager un "nĂ©gro-Ă©gyptien" comparable Ă lâ"indo-europĂ©en". Mme GORDON-JAQUET souligne lâintĂ©rĂȘt dâune approche toponymique pour "Ă©tayer lâassertion suivant laquelle il ne sâest produit en Ăgypte aucune immigration ou invasion massive de populations Ă©trangĂšres depuis lâĂ©poque nĂ©olithique au moins". Le professeur Jean DEVISSE communique aux participants les rĂ©sultats dâune enquĂȘte iconographique relative Ă trois manuscrits nouvelles acquisitions de la BibliothĂšque nationale française tĂ©moignant de la reprĂ©sentation dâĂgyptiens libres "sous les traits et la couleur de Noirs". 2- Lâorigine Indo-europĂ©enne de lâEgypte thĂšse perdante Le professeur LECLANT "a insistĂ© sur le caractĂšre africain de la civilisation Ă©gyptienne. Mais selon lui, il convenait de bien distinguer "race" et culture, comme lâavait fait le professeur VERCOUTTER. Il considĂšre que "lâanthropologie physique, en Ăgypte, nâen est quâĂ ses dĂ©buts" et "que le problĂšme du peuplement de lâĂgypte ancienne Ă©tait considĂ©rable et ne pouvait ĂȘtre rĂ©solu, pour le moment, par une approche synthĂ©tique encore trĂšs prĂ©maturĂ©e". Pour le professeur GHALLAB, ce nâest quâau "palĂ©olithique tardif que la race noire sâest manifestĂ©e de lâAtlantique Ă la mer Rouge". "Une culture nĂšgre nâest apparue vraiment quâau nĂ©olithique". Le professeur ABDALLA considĂšre pour sa part quâil est "peu important de savoir si les Ăgyptiens Ă©taient des noirs ou nĂ©groĂŻdes le plus remarquable Ă©tait le degrĂ© de civilisation auquel ils Ă©taient parvenus. Il existait, a-t-il, dit des indices importants fournis par lâanthropologie physique concernant la prĂ©sence de Noirs dans le peuplement ancien, mais il Ă©tait abusif de gĂ©nĂ©raliser et de dire que ce peuplement Ă©taient entiĂšrement noir ou nĂ©groĂŻde". Il aborde ensuite le volet linguistique en indiquant quâil nâa pas Ă©tĂ© convaincu par les dĂ©monstrations effectuĂ©es par le professeur DIOP "les similaritĂ©s signalĂ©es Ă©taient accidentelles [...] Les preuves fournies de parentĂ© plaideraient bien plus en faveur de la dispersion de lâĂ©gyptien ancien en Afrique que de sa parentĂ© avec les langues africaines actuelles". Pour lui, la langue Ă©gyptienne nâest pas une langue africaine directe ; elle appartenait Ă un groupe proto-sĂ©mitique, et de nombreux exemples pouvaient ĂȘtre citĂ©s Ă lâappui de cette dĂ©finition". Le professeur SAUNERON intervient au cours dâun vif Ă©change entre les professeurs ABDALLA et DIOP portant sur la traduction du terme Ă©gyptien KM Kemet, Kamit il confirme que ce terme dĂ©signe la couleur NOIRE, chose rĂ©cusĂ©e initialement par le professeur ABDALLA. Le professeur DEBONO informe que ses recherches dans la montagne thĂ©baine ont permis de prouver lâexistence de lâhomme le plus primitif. Il rappelle quâun fragment de calotte crĂąnienne dĂ©couvert en 1962 au Gebel Silsileh nord de Kom-Ombo datant probablement du palĂ©olithique moyen "constituait la plus ancienne trace humaine dĂ©couverte en Ăgypte." Il prĂ©cise que ce mĂȘme site avait livrĂ© dâautres vestiges humains se rapportant respectivement au palĂ©olithique supĂ©rieur et Ă lâĂ©pipalĂ©olithique. Les restes humains relatifs Ă lâĂ©pipalĂ©olithique attestent, selon le professeur AGUIRĂ qui les a Ă©tudiĂ©s, "la prĂ©sence dâun cromagnoĂŻde apparentĂ© peut-ĂȘtre Ă la race de Mekta el Arbi en Afrique du Nord et Asselar." Sâagissant enfin du nĂ©olithique et du prĂ©dynastique, les fouilles menĂ©es Ă El Omari dans le nord de lâĂgypte, fournissent "de nombreux restes humains en bon Ă©tat de conservation." RĂ©fĂ©rence est faite Ă lâĂ©tude du professeur DERRY sur les diffĂ©rences raciales entre le nord et le sud aux Ă©poques concernĂ©es. "Contrairement Ă ceux du sud, les ossements dâEl Omari sâapparentaient nettement Ă la prĂ©tendue race nouvelle des constructeurs de la pyramide. Elle montrait des affinitĂ©s sans doute libyco-asiatiques. La civilisation mĂ©adienne, dont on a retrouvĂ© les cimetiĂšres, lâun Ă MĂ©adi et lâautre Ă HĂ©liopolis, a prouvĂ©, par les tĂ©moignages dĂ©gagĂ©s, lâexistence dâune race assez semblable Ă celle dâEl Omari." Dans le domaine de lâiconographie, il pense quâil doit ĂȘtre possible de tirer des informations sur les contacts et les dĂ©placements entre peuples Ă partir de comparaisons faites avec . les reprĂ©sentations iconographiques humaines figurines ou dessins sur les vases trouvĂ©es dans la rĂ©gion nord de lâĂgypte Fayoum, MĂ©rimdĂ©, El Omari, en Haute-Ăgypte et en Nubie. . les nombreux dessins rupestres dĂ©couverts en Haute-Ăgypte, en Nubie et dans dâautres rĂ©gions de lâAfrique. Sâagissant de lâaspect linguistique, il affirme lâutilitĂ© dâune reconstitution du langage prĂ©historique Ă©gyptien. Il aborde enfin la question du peuplement de la vallĂ©e du Nil par lâĂ©tude des industries lithiques leurs caractĂ©ristiques typologiques, leur rĂ©partition gĂ©ographique. 3- CONCLUSION DU COLLOQUE Aux thĂ©ories avancĂ©es, les professeurs DIOP et OBENGA ont tachĂ© de dĂ©montrer lâunitĂ© du peuplement de la vallĂ©e par des Noirs et les progrĂšs de ce peuplement du sud au nord." Dans le domaine linguistique, le rapporteur Ă©crit quâun large accord sâest Ă©tabli entre les participants". "Les Ă©lĂ©ments apportĂ©s par les professeurs DIOP et OBENGA ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme trĂšs constructifs. ... Plus largement, le professeur SAUNERON a soulignĂ© lâintĂ©rĂȘt de la mĂ©thode proposĂ©e par le professeur OBENGA aprĂšs le professeur DIOP. LâĂgypte Ă©tant placĂ©e au point de convergence dâinfluences extĂ©rieures, il est normal que des emprunts aient Ă©tĂ© faits Ă des langues Ă©trangĂšres ; mais il sâagit de quelques centaines de racines sĂ©mitiques par rapport Ă plusieurs milliers de mots. LâĂ©gyptien ne peut ĂȘtre isolĂ© de son contexte africain et le sĂ©mitique ne rend pas compte de sa naissance ; il est donc lĂ©gitime de lui trouver des parents ou des cousins en Afrique." Sâagissant de la culture Ă©gyptienne "Le professeur VERCOUTTER a dĂ©clarĂ© que, pour lui, lâĂgypte Ă©tait africaine dans son Ă©criture, dans sa culture et dans sa maniĂšre de penser. Le professeur LECLANT a reconnu ce mĂȘme caractĂšre africain dans le tempĂ©rament et la maniĂšre de penser des Ăgyptiens. Ainsi, Les thĂšses dĂ©fendues par les professeurs Diop et Obenga ont finalement Ă©tĂ© approuvĂ©es par tous les participants sauf un. En conclusion, le rapport officiel du Colloque stipule que "La trĂšs minutieuse prĂ©paration des communications des professeurs Cheikh Anta DIOP et OBENGA nâa pas eu, malgrĂ© les prĂ©cisions contenues dans le document de travail prĂ©paratoire envoyĂ© par lâUNESCO, une contrepartie toujours Ă©gale. Il sâen est suivi un vĂ©ritable dĂ©sĂ©quilibre dans les discussions." souce africamaat 3 Le Shemsu MaĂąt GrĂ©goire Biyogo. . -FormĂ© aux UniversitĂ©s de Paris IV de Paris I et aux HESS, il obtiendra une thĂšse de PoĂ©tique et de Sciences Humaines Ă la Sorbonne, diplĂŽmĂ© de science politique, puis une HDR en EpistĂ©mologie des Sciences Humaines Ă Paris XII, et une autre HDR Ă Paris VIII en logique et histoire de la "UNFITTED BY ages of tropical life for any effective instrusion the White Race, the negro and negroid people remained without any influence on the development of civilization." Those words in 1926 by James Henry Breasted, dean of American Egyptologists, echoed the dominant sentiment of the time that black Africa had no share in the creation of any of the first civilizations of man. This message was so powerful and so tenacious that as recently as May 31, Dr. Edward Bleiberg, assistant director of the Institute of Egyptian Art and Archeaology at Memphis State University, stated categorically in the Memphis Commercial Appeal that "Egyptians were considered Caucasians." This, then, is the crux of a controversy that has flared up repeatedly throughout the 155-year existence of Egyptology. The argument continues today, but in the face of ever-increasing evidence that civilization - like the human race itself - began in Africa, it is clearly doomed. The controversy was opened in 1791 by France's Count Volney, scholar, world-traveler, confidant of Benjamin Franklin and an aristocrat of pronounced republican sympathies. In Egypt, he had seen age-old monuments and temples lying half-buried in the sand and had pondered the meaning of civilization, its rise and its fall - reflections that he gave free reign in his "Ruins of Empires." . How is it, he mused, that "a people, now forgotten, discovered, while others were yet barbarians, the elements of the arts and the sciences. A race of men now rejected from society for their sable skin and frizzled hair, founded on the study of the laws of nature, those civil and religious systems which still govern the universe." On this point the count had not the slightest doubt the Greeks had unanimously proclaimed Egypt's Africa origins and the stony evidence of the sphinx - whose features were clearly etched in the African mold - confirmed it. Was it not one of the crueler ironies of history that the very people who had given the world civilization were now a race of slaves and outcasts? In 1799, Napoleon's engineers on his Egyptian campaign discovered the Rosetta Stone. Immediately, it caused a sensation in the learned circles of Europe, for on it were inscriptions in three languages Egyptian hieroglyphics, Demotic a cursive from of hieroglyphics and Greek. It was evident the three panels represented the same inscription in three languages, so it was possible to proceed with a decipherment of the hieroglyphs and the Demotic by reference to the Greek. In 1822, the genius of Jean-Francois Champollion finally solved the decipherment riddle. With this, the age of Egyptology proper began. A door to the past was opened that many had thought permanently closed. Astonishment and Vexation Averitable explosion of interest in things Egyptian occurred. Champollion and others in France, Germany, and England began translating important Egyptian documents. English and German expeditions mounted large-scale digs and collections of Egyptian artifacts, which soon filled musemums and private collections all over Europe. Unfolding before the eyes of an astounded world was a material splendor quite beyond the most admiring descriptions of the ancient Greeks. The re-opening of this door to the past, however, contained some disquieting implications. The newly-translated inscriptions and documents revealed an intellectucal culture that had attained a startlingly advanced level of development. The prototypes of mathematics, medicine, astronomy, metallurgy, philosophy, religion and the arts were, by degrees, coming to light among the vast ruins of this intriguing civilization. For a people accustomed to believing for 15 centuries that all learning, all science, and all art had begun with the Greeks, the evidence of Egypt required a radical restructuring of thinking. This posed vexing problems indeed. The profound success of modern Europe was built upon the system of colonization and African slavery, and Europe, led by her learned men, had persuaded herself not only that the enslavement of Africans was an historical necessity but that it would benefit Africans themselves by passing to them the light of civilization. Volney's ideas were suddenly downright subversive. Cherished Greece, not the father but the child? Not the master but the pupil? Of an African race? It just wouldn't do. As the 19th century wore on, much of the philology of ancient Egyptian shifted to Germany, whose scholars applied their meticulous methods of research to the study of ancient Egyptian language. Finding many similarities in words and syntax between Egyptian and the Semitic languages, the Germans unhesitatingly proclaimed Egyptian to belong to this group. As a result, their leading Egyptologists - Eber, Erman and Brugsch - concluded that the impetus for Egyptian civilization itself came from a western Asiatic or Semitic source. Like others, they saw in the human figures on the Egyptian monuments - many colored a reddish-brown - evidence of a non-African "Mediterranean race." Anthropologically speaking, no such race ever existed, but that did not trouble them overmuch and the term has remained in vogue to this day. By the early 20th century, paleoanatomists had examined many ancient Egyptian skeletons and, using their own craniometric criteria for racial classification, had proceeded to categorize the Egyptian skull samples. Thompson and MacIver classified 24 percent of pre-dynastic skulls and 25 percent of dynastic skulls in their sample as Negroid. The eminent Arthur Keith challenged their parameters because using them to classify a modern English sample of skulls would place fully 30 percent in the Negroid category! Nothing daunted, Faulkenburger, using his own parameters, classified pre-dynastic skulls as 36 percent Negroid, 33 percent Mediterranean, 11 percent Cro-Magnoids and 20 percent "mixed." After Count Volney, there continued to be a few dissenting voices "crying in the wilderness" of learned opinion, and now and then even one of the recognized members of the Egyptological confraternity swam against the tide. The most conspicuous was the prolific Budge. Unusual for an Egyptologist, he had conducted extensive research among the peoples of the Sudan and Ethiopia - encountering cultural practices, religious ideas and languages which showed clear and identifiable linkages to ancient Egypt. It became clear to Budge that everything about ancient Egypt could be understood only by reference to Africa; there was nothing fundamentally Asiatic about Egyptian culture. In 1920, in his massive and erudite "Egyptian Hieroglyphic Dictionary," Budge, reversing a 100-year trend and his own earlier opinion, classified Egyptian as an African rather than a Semitic language. The true reversal of the tide, however, came from outside the circles of European scholarship. From the 20th century's second decade on, a few obscure black scholars in America began to challenge the de-Africanizing impulse in Egyptian historiography. Among these were the journalist J. A. Rogers, William Leo Hansberry, Willis N. Huggins, John G. Jackson and no less than DuBois. But the man who did more than any other to restore Egypt to her place in African history was from the other side of the Atlantic. Out of the South The late Cheikh Anta Diop was a Senegalese scholar who first went to Paris in 1946 to become a physicist. He remained there 15 years, studying physics under Frederick Joliot-Curie, Madame Curie's son-in-law and ultimately translating parts of Einstein's Theory of Relativity into his native Wolof. Diop also mastered studies of African history, Egyptology, linguistics, anthropology, economics and sociology as he armed himself for the task of setting the historical record straight. He developed an investigative method that was comparative, eclectic and Afro-centric. Ultimately his arguments in favor of an African or "Negro" origin of Egyptian civilization won widespread international support by virtue of his erudition and brilliance and the logical force of his ideas, and with him appears a whole new school of African historiography. The following elucidation of evidence owes much to the work of Cheikh Anta Diop, who died last year. The first line of evidence in favor of an African origin of Egyptian civilization comes from the Egyptians themselves. They called their land "Kamit," "the Black Land," and their own name for themselves was "Kamiu," which translates literally as "the Blacks." Their word for the African lands to the south of them was "Khenti" - "Khentiu" denoting the Sudanic peoples who lived there - and this is also their word for "first, foremost, beginning, origin, chief." Furthermore, the Egyptian word for "east" is the same as their word for "left" and their word for "west" the same as their word for "right." This makes sense only if the Egyptians oriented themselves southward and looked in that direction for the land of their origins. No people coming from north of Egypt would have oriented themselves in this way - particularly since Egypt's location in the northern hemisphere lends itself more naturally to a northward orientation. Further evidence is found in the Egyptians' anthropomorphic representations of the passage of the sun across the heavens, in which the boat of the sun begins its morning or eastern ascent on the left side of the sky-goddess Nut - who thus is in a southern heaven despite Egypt's northern hemispheric location. Moreover, whenever Egyptian inscriptions refer to Egyptian origins, the land of Punt - present-day Somalia and northern Kenya - is pointed to as the ancestral homeland. One word for inner Africa, "yau," is the same as their word for "old," making inner Africa "the old country" of immigration. Inner Africa also was Ta-Neter, "the Land of the Gods." Everything about the interior of Africa evoked in the Egyptians a sense of awe, reverence and nostalgia. Additional evidence of Egypt's origins comes from the geneaology of Noah in Genesis. Noah's three sons are Ham, Shem and Japeth, the ancestors of the three main branches of humankind known to the biblical writers. Ham is indubitably the ancestor of the black race; his name comes from the Egyptian "kam" meaning "black." His sons are Misraim Egypt, Cush Ethiopia, Canaan Palestine and Phut Punt or East Africa. Though allegorical on one level, the Old Testament writers were accurately reflecting known ethnic relationships of antiquity by placing the Egyptians in the black or African branch of humanity. Finally, unequivocal statements on the subject come from the Greek writers of antiquity. Herodotus - an eyewitness - makes the most definitive statement when he compares the Egyptians, by virtue of their black skin and woolly hair, to the Colchians and Ethiopians. There are nearly a dozen other surviving references in Greek literature to the race and color of the Egyptians, from writers as diverse as Aeschylus, Aristotle and Strabo, and they unanimously confirm the remarks of Herodotus. The fact that the Egyptians were black and African was so completely self-evident to the ancient Greeks that it was a commonplace seldom worthy of special notice. Cheikh Anta Diop was the first to challenge the older description of ancient Egyptians as a "dark red" or "Mediterranean" race. As Diop pointed out, many peoples throughout Africa have a reddish-brown complexion - including the modern-day Masai of Kenya. Diop was also the first to propose a systematic study of the melanin content of Egyptian mummy skin. His own investigations had shown that mummies contained concentrations of that dark pigment entirely comparable to that of sub-Saharan Africans. As for Falkenburger's craniometric studies, Diop demonstrated that many skulls from sub-Saharan Africa meet the "Mediterranean" criteria of Falkenburger's schema - in effect invalidating the whole premise. The last issue that Diop disposed of, in collaboration with his Congolese linguist colleague, Theophile Obenga, was that of language. At a landmark symposium in Cairo in 1973, Diop and Obenga showed beyond all doubt what Budge had affirmed nearly 50 years earlier that Egyptian was fundamentally an African language. The Semitic elements in the language come from late borrowings and, as the noted linguist Joseph Greenberg has attested, from the Semitic languages' own origins in the northeast African group. The Cairo symposium marked the beginning of the end for scholarship that sought to deny Egypt's African origin. An African Renaissance The Diopian thesis broke like a tidal wave upon the bulwarks of conventional Egyptology. It occasioned two kinds of responses 1 absolute silence or 2 shrill rebuttal, and this pattern continues to the present. But in 1980 Bruce Williams, of the University of Chicago's Oriental Institute, discovered artifacts - originally recovered in 1962 prior to the opening of the Aswan Dam - from a pharoaonic kingship in Nubia northeast Africa 300 years before the first Egyptian dynasty. With that discovery, the Afrophobic Egyptology born of the 19th century has become a scholarship in retreat. For Diop and those who have followed him, the study of Egypt's place in African history is fundamental to the African renaissance he envisaged, much the way the rediscovery of the values of Greek civilization gave impetus to the European Renaissance of four centuries ago. It demands a wholesale reassessment of African and world history. Already the imaginative scholarship of Ivan Van Sertima of Rutgers University has brought forth important evidence of an Egyptian presence in pre-Columbian America in 800 and perhaps even earlier. Heretofore unsuspected connections between ancient Africa and other civilizations are emerging. Our vision of the past, which informs our present and guides our future, is undergoing, as it must, a radical revision.. The consequences of this can be expected to have a profound impact on succeeding generations The Committee on Africa and the Diaspora of St. Augustine Church in Washington assisted in the development of this article. Lerefus catĂ©gorique de la tutelle intellectuelle et l'africanisme aux abois. François-Xavier Fauvelle-Aymar. « Aussi devant la puissante propagation des idĂ©es et de la pensĂ©e de Cheikh Anta Diop que ses aĂźnĂ©s n'ont pu empĂȘcher, un africaniste comme François-Xavier Fauvelle s'inquiĂšte-t-il et se met-il Ă ressentir cette frayeur qui
Cheikh Anta Diop est nĂ© en 1923 dans le village de Thieytou, une centaine de kilomĂštres Ă lâest de Dakar, au SĂ©nĂ©gal, au sein dâune famille dâorigine aristocratique wolof. Il dĂ©croche une bourse pour Ă©tudier en France en 1946, et choisit dâabord la physique et la chimie, avant de se tourner vers la philosophie et lâhistoire, avec une thĂšse consacrĂ©e Ă lâAfrique noire prĂ©coloniale et lâunitĂ© culturelle de lâAfrique noire ». Nationaliste et dĂ©fenseur dâun fĂ©dĂ©ralisme africain, il retourne au SĂ©nĂ©gal dĂšs lâindĂ©pendance en 1960, oĂč il se dĂ©die Ă enseignement, la recherche et la politique, jusquâĂ sa mort en 1986. CĂ©lĂšbre Ă plusieurs titres Ăcrivain prolifique, Cheikh Anta Diop est lâauteur dâun grand nombre de travaux scientifiques et dâouvrages consacrĂ©s Ă lâhistoire du continent, mais aussi Ă son avenir. En sâappuyant notamment sur la parentĂ© entre des langues africaines, comme le wolof â sa langue maternelle â et lâĂ©gyptien antique, Cheikh Anta Diop a dĂ©voilĂ© lâinfluence culturelle de peuples africains antĂ©rieurs sur la civilisation Ă©gyptienne et dĂ©montrĂ© que lâĂgypte ancienne Ă©tait nĂ©gro-africaine ». DiplĂŽmĂ© en chimie et en physique nuclĂ©aire, il a créé dĂšs 1966 le premier laboratoire africain de datation au carbone 14, au sein de lâUniversitĂ© de Dakar qui porte aujourdâhui son nom. Militant pour lâindĂ©pendance des pays africains pendant ses annĂ©es Ă©tudiantes, il sâest plus tard imposĂ© comme une figure du mouvement fĂ©dĂ©raliste africain, des idĂ©es prĂ©sentĂ©es dans Les fondements Ă©conomiques et culturels dâun Ătat fĂ©dĂ©ral en Afrique noire 1960, Ă©ditions prĂ©sence africaine. Des citations cĂ©lĂšbres âLâĂgypte est au reste de lâAfrique Noire ce que la GrĂšce et Rome sont Ă lâOccident.â âLa plĂ©nitude culturelle ne peut que rendre un peuple plus apte Ă contribuer au progrĂšs gĂ©nĂ©ral de lâhumanitĂ© et Ă se rapprocher des autres peuples en connaissance de cause.â âLes idĂ©ologues qui se couvrent du manteau de la science doivent se rendre compte que lâĂšre de la supercherie, de lâescroquerie intellectuelle est dĂ©finitivement rĂ©volue, quâune page est tournĂ©e dans lâhistoire des rapports intellectuels entre les peuples.â Des controverses autour de lui Lors de la publication de son livre Nations nĂšgres et culture 1954, Cheikh Anta Diop a dĂ» faire face Ă un grand scepticisme dans le monde universitaire, en plus des critiques basĂ©es sur les prĂ©jugĂ©s racistes hĂ©ritĂ©s du colonialisme. Certains collĂšgues lui reprochent une approche multi-disciplinaire parfois chaotique, et dâautres dâĂȘtre influencĂ© dans son travail scientifique par son militantisme politique. Ce nâest quâen 1974, au cours du colloque international du Caire, que les plus grands Ă©gyptologues ont saluĂ© ses thĂ©ories visionnaires ». Elles ont depuis Ă©tĂ© acceptĂ©es en tant que vĂ©ritĂ©s scientifiques. __________________________ Tamara Wackernagel, Mamadou Lamine Ba et Philipp Sandneront contribuĂ© Ă ce rĂ©cit, qui fait partie de la sĂ©rie âRacines dâAfriqueâ. Une sĂ©rie lancĂ©e dĂ©but 2018 par la Deutsche Welle, en coopĂ©ration avec la fondation Gerda Henkel. Source Vous pourrez aimer
LeprĂ©curseur afro-antillais de Cheikh Anta Diop. Ce que ces extraits ont surtout de remarquable, c'est qu'ils furent Ă©crits par un homme qui vivait au 19e siĂšcle ! Ils concernent l'Ăgypte et la Civilisation. Nous rappelons que Jean-François Champollion dĂ©chiffre les hiĂ©roglyphes Ă peine 28 ans avant la naissance d'AntĂ©nor Firmin.Cheikh Anta Diop, jalons biographiques et bibliographiques Contexte historique dâĂ©mergence de son Ćuvre â LâidĂ©ologie occidentale dominante et lâhistoire de lâAfrique â La falsification de lâhistoire comment lâĂgypte ancienne a Ă©tĂ© arrachĂ©e de son univers naturel nĂ©gro-africain â La rĂ©sistance africaine â La restauration de la conscience historique africaine Cheikh Anta Diop naĂźt en 1923 dans un petit village du SĂ©nĂ©gal, Caytou. LâAfrique est sous la domination coloniale europĂ©enne qui a pris le relai de la traite nĂ©griĂšre atlantique commencĂ©e au 16Ăšme siĂšcle. La violence dont lâAfrique est lâobjet, nâest pas de nature exclusivement militaire, politique et Ă©conomique. ThĂ©oriciens Voltaire, Hume, Hegel, Gobineau, LĂ©vy Bruhl, etc. et institutions dâEurope lâinstitut dâethnologie de France créé en 1925 par L. LĂ©vy Bruhl, par exemple, sâappliquent Ă lĂ©gitimer au plan moral et philosophique lâinfĂ©rioritĂ© intellectuelle dĂ©crĂ©tĂ©e du NĂšgre. La vision dâune Afrique anhistorique et atemporelle, dont les habitants, les NĂšgres, nâont jamais Ă©tĂ© responsables, par dĂ©finition, dâun seul fait de civilisation, sâimpose dĂ©sormais dans les Ă©crits et sâancre dans les consciences. LâĂgypte est ainsi arbitrairement rattachĂ©e Ă lâOrient et au monde mĂ©diterranĂ©en gĂ©ographiquement, anthropologiquement, culturellement. Câest donc dans un contexte singuliĂšrement hostile et obscurantiste que Cheikh Anta Diop est conduit Ă remettre en cause, par une investigation scientifique mĂ©thodique, les fondements mĂȘmes de la culture occidentale relatifs Ă la genĂšse de lâhumanitĂ© et de la civilisation. La renaissance de lâAfrique, qui implique la restauration de la conscience historique, lui apparaĂźt comme une tĂąche incontournable Ă laquelle il consacrera sa vie. Câest ainsi quâil sâattache, dĂšs ses Ă©tudes secondaires Ă Dakar et St Louis du SĂ©nĂ©gal, Ă se doter dâune formation pluridisciplinaire en sciences humaines et en sciences exactes, nourrie par des lectures extrĂȘmement nombreuses et variĂ©es. Sâil acquiert une remarquable maĂźtrise de la culture europĂ©enne, il nâen est pas moins profondĂ©ment enracinĂ© dans sa propre culture. Sa parfaite connaissance du wolof, sa langue maternelle, se rĂ©vĂšlera ĂȘtre lâune des principales clĂ©s qui lui ouvrira les portes de la civilisation pharaonique. Par ailleurs, lâenseignement coranique le familiarise avec le monde arabo-musulman. A partir des connaissances accumulĂ©es et assimilĂ©es sur les cultures africaine, arabo-musulmane et europĂ©enne, Cheikh Anta Diop Ă©labore des contributions majeures dans diffĂ©rents domaines esquissĂ©es ci-aprĂšs. LâĆuvre de Cheikh Anta Diop La reconstitution scientifique du passĂ© de lâAfrique et la restauration de la conscience historique. Au moment oĂč Cheikh Anta Diop entreprend ses premiĂšres recherches historiques annĂ©es 40 lâAfrique noire ne constitue pas "un champ historique intelligible" pour reprendre une expression de lâhistorien britannique Arnold Toynbee. Il est symptomatique quâencore au seuil des annĂ©es 60, dans le numĂ©ro dâoctobre 1959 du Courrier de lâUNESCO, lâhistorien anglo-saxon Basile Davidson introduise son propos sur la "DĂ©couverte de lâAfrique" par la question "Le Noir est-t-il un homme sans passĂ© ?" Dans son ouvrage Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, ThĂ©ophile Obenga montre en quoi consiste lâoriginalitĂ© et la nouveautĂ© de la problĂ©matique historique africaine ouverte et dĂ©veloppĂ©e par Cheikh Anta Diop "En refusant le schĂ©ma hĂ©gĂ©lien de la lecture de lâhistoire humaine, Cheikh Anta Diop sâest par consĂ©quent attelĂ© Ă Ă©laborer, pour la premiĂšre fois en Afrique noire une intelligibilitĂ© capable de rendre compte de lâĂ©volution des peuples noirs africains, dans le temps et dans lâespace [...] Un ordre nouveau est nĂ© dans la comprĂ©hension du fait culturel et historique africain. Les diffĂ©rents peuples africains sont des peuples "historiques" avec leur Ătat lâĂgypte, la Nubie, Ghana, Mali, Zimbabwe, Kongo, BĂ©nin, etc. leur esprit, leur art, leur science. " pp. 27-28. Nations nĂšgres et Culture â De lâAntiquitĂ© nĂšgre Ă©gyptienne aux problĂšmes culturels de lâAfrique dâaujourdâhuiâ que publie en 1954 Cheikh Anta Diop aux Ăditions PrĂ©sence Africaine créées par Alioune Diop est le livre fondateur dâune Ă©criture scientifique de lâhistoire africaine. Les principales thĂ©matiques dĂ©veloppĂ©es par Cheikh Anta Diop Les thĂ©matiques prĂ©sentes dans lâĆuvre de Cheikh Anta Diop peuvent ĂȘtre regroupĂ©es en six grandes catĂ©gories a. Lâorigine de lâhomme et ses migrations. Parmi les questions traitĂ©es lâanciennetĂ© de lâhomme en Afrique, le processus de diffĂ©rentiation biologique de lâhumanitĂ©, le processus de sĂ©mitisation, lâĂ©mergence des BerbĂšres dans lâhistoire, lâidentification des grands courants migratoires et la formation des ethnies africaines. b. La parentĂ© Ăgypte ancienne/Afrique noire. Elle est Ă©tudiĂ©e selon les aspects suivants le peuplement de la vallĂ©e du Nil, la genĂšse de la civilisation Ă©gypto-nubienne, la parentĂ© linguistique, la parentĂ© culturelle, les structures socio-politiques, etc. recherche sur lâĂ©volution des sociĂ©tĂ©s. Plusieurs dĂ©veloppements importants sont consacrĂ©s Ă la genĂšse des formes anciennes dâorganisation sociale rencontrĂ©es dans les aires gĂ©ographiques mĂ©ridionale Afrique et septentrionale Europe, Ă la naissance de lâĂtat, Ă la formation et lâorganisation des Ătats africains aprĂšs le dĂ©clin de lâĂgypte, Ă la caractĂ©risation des structures politiques et sociales africaines et europĂ©ennes avant la pĂ©riode coloniale ainsi quâĂ leur Ă©volution respective, aux modes de production, aux conditions socio-historiques et culturelles qui ont prĂ©sidĂ© Ă la Renaissance europĂ©enne. d. Lâapport de lâAfrique Ă la civilisation. Cet apport est restituĂ© dans de nombreux domaines la mĂ©tallurgie, lâĂ©criture, les sciences mathĂ©matiques, astronomie, mĂ©decine, ..., les arts et lâarchitecture, les lettres, la philosophie, les religions rĂ©vĂ©lĂ©es judaĂŻsme, christianisme, islam, etc. e. Le dĂ©veloppement Ă©conomique, technique, industriel, scientifique, institutionnel, culturel de lâAfrique. Toutes les questions majeures que pose lâĂ©dification dâune Afrique moderne sont abordĂ©es maĂźtrise des systĂšmes Ă©ducatif, civique et politique avec lâintroduction et lâutilisation des langues nationales Ă tous les niveaux de la vie publique ; lâĂ©quipement Ă©nergĂ©tique du continent ; le dĂ©veloppement de la recherche fondamentale ; la reprĂ©sentation des femmes dans les institutions politiques ; la sĂ©curitĂ© ; la construction dâun Ătat fĂ©dĂ©ral dĂ©mocratique, etc. La crĂ©ation par Cheikh Anta Diop du laboratoire de datation par le radiocarbone quâil dirige jusquâĂ sa disparition est significative de toute lâimportance accordĂ©e Ă "lâenracinement des sciences en Afrique". f. LâĂ©dification dâune civilisation planĂ©taire. LâhumanitĂ© doit rompre dĂ©finitivement avec le racisme, les gĂ©nocides et les diffĂ©rentes formes dâesclavage. La finalitĂ© est le triomphe de la civilisation sur la barbarie. Cheikh Anta Diop appelle de ses vĆux lâavĂšnement de lâĂšre qui verrait toutes les nations du monde se donner la main "pour bĂątir la civilisation planĂ©taire au lieu de sombrer dans la barbarie" Civilisation ou Barbarie, 1981. Lâaboutissement dâun tel projet suppose â la dĂ©nonciation de la falsification moderne de lâhistoire "La conscience de lâhomme moderne ne peut progresser rĂ©ellement que si elle est rĂ©solue Ă reconnaĂźtre explicitement les erreurs dâinterprĂ©tations scientifiques, mĂȘme dans le domaine trĂšs dĂ©licat de lâHistoire, Ă revenir sur les falsifications, Ă dĂ©noncer les frustrations de patrimoines. Elle sâillusionne, en voulant asseoir ses constructions morales sur la plus monstrueuse falsification dont lâhumanitĂ© ait jamais Ă©tĂ© coupable tout en demandant aux victimes dâoublier pour mieux aller de lâavant" Cheikh Anta Diop, AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres â mythe ou vĂ©ritĂ© historique ?, Paris, PrĂ©sence Africaine, p. 12. â la rĂ©affirmation de lâunitĂ© biologique de lâespĂšce humaine fondement dâune nouvelle Ă©ducation qui rĂ©cuse toute inĂ©galitĂ© et hiĂ©rarchisation raciales "... Donc, le problĂšme est de rééduquer notre perception de lâĂȘtre humain, pour quâelle se dĂ©tache de lâapparence raciale et se polarise sur lâhumain dĂ©barrassĂ© de toutes coordonnĂ©es ethniques." Cheikh Anta Diop, "LâunitĂ© dâorigine de lâespĂšce humaine", in Actes du colloque dâAthĂšnes Racisme science et pseudo-science, Paris, UNESCO, coll. Actuel, 1982, pp. 137-141. LâactualitĂ© de Cheikh Anta Diop Comment Ă©laborer une vĂ©ritable stratĂ©gie de dĂ©veloppement de lâAfrique Ă©ducation, santĂ©, dĂ©fense, Ă©nergie, recherche, industrie, institutions politiques, sport, culture, etc. ? Quelles sont les conditions du progrĂšs de la conscience humaine et de lâĂ©mergence dâune civilisation planĂ©taire ayant dĂ©finitivement rompu avec la barbarie ? Cheikh Anta Diop montre que des rĂ©ponses pertinentes Ă ces interrogations capitales exigent une connaissance la plus objective possible de son histoire, aussi loin que lâon puisse remonter dans le temps. Câest Ă cette premiĂšre grande tĂąche que Cheikh Anta Diop sâest attelĂ©, celle de la restitution de lâhistoire du continent africain depuis la prĂ©histoire, par une recherche scientifique pluridisciplinaire. Il est ainsi le refondateur de lâhistoire de lâAfrique. Outre la connaissance du passĂ© rĂ©el de lâAfrique et de lâhumanitĂ© en gĂ©nĂ©ral, Cheikh Anta Diop assigne quatre buts Ă ses travaux 1. La restauration de la conscience historique africaine, câest-Ă -dire la conscience dâavoir une histoire. La restauration de cette conscience historique implique que lâĂ©gyptologie soit dĂ©veloppĂ©e en Afrique noire et que la civilisation nubio-Ă©gyptienne soit revisitĂ©e dans tous les domaines par les Africains eux-mĂȘmes âSeul lâenracinement dâune pareille discipline scientifique [lâĂ©gyptologie] en Afrique Noire amĂšnera Ă saisir, un jour, la nouveautĂ© et la richesse de la conscience culturelle que nous voulons susciter, sa qualitĂ©, son ampleur, sa puissance crĂ©atriceâ. âDans la mesure oĂč lâĂgypte est la mĂšre lointaine de la science et de la culture occidentales, comme cela ressortira de la lecture de ce livre, la plupart des idĂ©es que nous baptisons Ă©trangĂšres ne sont souvent que les images, brouillĂ©es, renversĂ©es, modifiĂ©es, perfectionnĂ©es, des crĂ©ations de nos ancĂȘtres judaĂŻsme, christianisme, islam, dialectique, thĂ©orie de lâĂȘtre, sciences exactes, arithmĂ©tique, gĂ©omĂ©trie, mĂ©canique, astronomie, mĂ©decine, littĂ©rature roman, poĂ©sie, drame, architecture, arts, etc. [...] Autant la technologie et la science moderne viennent dâEurope, autant dans lâAntiquitĂ©, le savoir universel coulait de la vallĂ©e du Nil vers le reste du monde, et en particulier vers la GrĂšce, qui servira de maillon intermĂ©diaire. Par consĂ©quent aucune pensĂ©e, nâest, par essence, Ă©trangĂšre Ă lâAfrique, qui fut la terre de leur enfantement. Câest donc en toute libertĂ© que les Africains doivent puiser dans lâhĂ©ritage intellectuel commun de lâhumanitĂ©, en ne se laissant guider que par les notions dâutilitĂ© et dâefficience.â "LâAfricain qui nous a compris est celui-lĂ qui, aprĂšs la lecture de nos ouvrages, aura senti naĂźtre en lui un autre homme, animĂ© dâune conscience historique, un vrai crĂ©ateur, un PromĂ©thĂ©e porteur dâune nouvelle civilisation et parfaitement conscient de ce que la terre entiĂšre doit Ă son gĂ©nie ancestral dans tous les domaines de la science, de la culture et de la religion." C. A. Diop, Civilisation ou Barbarie 2. Le rĂ©tablissement de la continuitĂ© historique, câest-Ă -dire restituer dans lâespace et dans le temps lâĂ©volution des sociĂ©tĂ©s et Ătats africains, notamment de la prĂ©histoire au XVIĂšme siĂšcle, pĂ©riode la plus mĂ©connue. Cheikh Anta Diop insiste dans ses Ă©crits sur le fait que la recherche socio-historique est loin dâĂȘtre conçue comme un repli sur soi ou une simple dĂ©lectation du passĂ© âLe rĂŽle de la sociologie africaine est de faire le bilan du passĂ© pour aider lâAfrique Ă mieux affronter le prĂ©sent et lâavenir.â C. A. Diop, AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres â Mythe ou vĂ©ritĂ© historique ? âLa relativitĂ© de nos structures, ainsi mises en Ă©vidence, pourrait nous aider Ă dĂ©gager les bases thĂ©oriques dâun dĂ©passement de nos sociĂ©tĂ©s Ă castes, dĂ©passement qui ne sera irrĂ©versible que sâil est fondĂ© sur la connaissance du pourquoi des choses. Nâest-ce pas cela, la rĂ©volution sociale, ou en tout cas un de ses aspects les plus importants dans nos pays ?â C. A. Diop, Civilisation ou Barbarie LâĂ©tude socio-historique des civilisations africaines permet dâidentifier les valeurs qui ont fait leur grandeur et les facteurs ayant engendrĂ© leur dĂ©clin, dâĂ©laborer les stratĂ©gies pour le dĂ©veloppement du continent. 3. La construction dâune civilisation planĂ©taire. Cheikh Anta Diop entend contribuer â[âŠ] au progrĂšs gĂ©nĂ©ral de lâhumanitĂ© et Ă lâĂ©closion dâune Ăšre dâentente universelle [âŠ] et âNous aspirons tous au triomphe de la notion dâespĂšce humaine dans les esprits et dans les consciences, de sorte que lâhistoire particuliĂšre de telle ou telle race sâefface devant celle de lâhomme tout court. On nâaura plus alors quâĂ dĂ©crire, en termes gĂ©nĂ©raux qui ne tiendront plus compte des singularitĂ©s accidentelles devenues sans intĂ©rĂȘt, les Ă©tapes significatives de la conquĂȘte de la civilisation par lâhomme, par lâespĂšce humaine tout entiĂšre. LâĂąge de la pierre taillĂ©e et la conquĂȘte du feu, le nĂ©olithique et la dĂ©couverte de lâagriculture, lâĂąge des mĂ©taux, la dĂ©couverte de lâĂ©criture etc., etc. ne seront plus dĂ©crits que comme les instants Ă©mouvants des rapports dialectiques de lâhomme et de la Nature, la sĂ©rie des âdĂ©fisâ de la Nature sans cesse relevĂ©s victorieusement par lâhommeâ. C. A. Diop, AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres â Mythe ou vĂ©ritĂ© historique ? "Le climat, par la crĂ©ation de lâapparence physique des races, a tracĂ© des frontiĂšres ethniques qui tombent sous le sens, frappent lâimagination et dĂ©terminent les comportements instinctifs qui ont fait tant de mal dans lâhistoire. Tous les peuples qui ont disparu dans lâhistoire, de lâAntiquitĂ© Ă nos jours, ont Ă©tĂ© condamnĂ©s, non par une quelconque infĂ©rioritĂ© originelle, mais par leurs apparences physiques, leurs diffĂ©rences culturelles. [âŠ] Donc, le problĂšme est de rééduquer notre perception de lâĂȘtre humain, pour quâelle se dĂ©tache de lâapparence raciale et se polarise sur lâhumain dĂ©barrassĂ© de toutes coordonnĂ©es ethniques.â C. A. Diop, âLâunitĂ© dâorigine de lâespĂšce humaineâ, Colloque "Racisme, Science et Pseudo-Science", organisĂ© Ă AthĂšnes par lâUNESCO en 1982 LâaccĂšs Ă ce futur souhaitĂ© exige par consĂ©quent de rompre avec le racisme. De rompre avec le âmensonge culturelâ qui a consistĂ© Ă nier lâhumanitĂ© des NĂšgres, Ă nier lâhistoire de lâAfrique. Ce âmensonge culturelâ encore aujourdâhui rĂ©side dans la nĂ©gation de lâappartenance de lâĂgypte pharaonique au monde nĂ©gro-africain ainsi que dans la minimisation du rĂŽle civilisateur de cette Ăgypte dans lâAntiquitĂ©. Il exige de vaincre les obstacles qui empĂȘchent le dĂ©veloppement de lâAfrique, menacent sa sĂ©curitĂ© et hypothĂšquent sa survie. Il faut âveiller Ă ce que lâAfrique ne fasse pas les frais du progrĂšs humainâ, âfroidement Ă©crasĂ©e par la roue de lâhistoireâ, et donc âOn ne saurait Ă©chapper aux nĂ©cessitĂ©s du moment historique auquel on appartientâ. C. A. Diop, AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres â Mythe ou vĂ©ritĂ© historique ? Aujourdâhui, ce moment historique est celui de la renaissance africaine. 4. La renaissance africaine. Cheikh Anta Diop avait 25 ans lorsque, Ă©tudiant Ă Paris, en 1948, il dĂ©finissait le contenu et les conditions de la renaissance africaine dans un article intitulĂ© âQuand pourra ât-on parler dâune renaissance africaine ?â. Dans cette perspective, lâacheminement vers un Ătat fĂ©dĂ©ral devient une urgence continentale car un tel ensemble gĂ©o-politique serait Ă mĂȘme de sĂ©curiser, de structurer et dâoptimiser le dĂ©veloppement du continent africain âIl faut faire basculer dĂ©finitivement lâAfrique Noire sur la pente de son destin fĂ©dĂ©ral [...] seul un Ătat fĂ©dĂ©ral continental ou sub-continental offre un espace politique et Ă©conomique, en sĂ©curitĂ©, suffisamment stabilisĂ© pour quâune formule rationnelle de dĂ©veloppement Ă©conomique de nos pays aux potentialitĂ©s diverses puisse ĂȘtre mise en Ćuvre.â C. A. Diop, prĂ©face du livre de Mahtar Diouf, IntĂ©gration Ă©conomique, perspectives africaines, 1984. Cheikh Anta Diop termine son ouvrage Les fondements Ă©conomiques et culturels dâun Ătat fĂ©dĂ©ral dâAfrique noire par quatorze propositions dâactions concrĂštes allant du domaine de lâĂ©ducation Ă celui de lâindustrialisation. Entre autres, il relĂšve une double nĂ©cessitĂ© vitale â celle de la dĂ©finition dâune politique de recherche scientifique efficiente âLâAfrique doit opter pour une politique de dĂ©veloppement scientifique et intellectuel et y mettre le prix ; sa vulnĂ©rabilitĂ© excessive des cinq derniers siĂšcles est la consĂ©quence dâune dĂ©ficience technique. Le dĂ©veloppement intellectuel est le moyen le plus sĂ»r de faire cesser le chantage, les brimades, les humiliations. LâAfrique peut redevenir un centre dâinitiatives et de dĂ©cisions scientifiques, au lieu de croire quâelle est condamnĂ©e Ă rester lâappendice, le champ dâexpansion Ă©conomique des pays dĂ©veloppĂ©s â. celle de la dĂ©finition dâune doctrine Ă©nergĂ©tique africaine et dâindustrialisation vĂ©ritable âIl sâagit de proposer un schĂ©ma de dĂ©veloppement Ă©nergĂ©tique continental qui tienne compte Ă la fois des sources dâĂ©nergie renouvelables et non renouvelables, de lâĂ©cologie et des progrĂšs techniques des prochaines dĂ©cennies ⊠LâAfrique Noire devra trouver une formule de pluralisme Ă©nergĂ©tique associant harmonieusement les sources dâĂ©nergies suivantes 1. Ănergie hydroĂ©lectrique barrages, 2. Ănergie solaire, 3. Ănergie gĂ©othermique, 4. Ănergie nuclĂ©aire, 5. Les hydrocarbures pĂ©trole, 6. Ănergie thermonuclĂ©aireâ auxquelles il ajoute le vecteur Ă©nergĂ©tique hydrogĂšne. Source
BleuĂ©gyptien. bleu Ă©gyptien, aussi connu sous le nom silicate de calcium et de cuivre (CaCuSi 4 O 10 ou CaOCuO (SiO 2) 4 (tĂ©trasilicate de cuivre et de calcium)) ou cuprorivaite, est un pigment utilisĂ© dans l'Egypte ancienne pendant des milliers d'annĂ©es. Il est considĂ©rĂ© comme le premier pigment synthĂ©tique. [1]journal article La Renaissance africaine Enjeux et perspectives culturelles, scientifiques et techniques dans l'Ćuvre de Cheikh Anta Diop PrĂ©sence Africaine Nouvelle sĂ©rie, No. 175/177, Cinquantenaire du 1er CongrĂšs international des Ă©crivains et artistes noirs, 19-22 septembre 2006 / 50th Anniversary of the 1st International Congress of Black Writers and Artists, 19-22 September 2006 Volume IIâCommunications et dĂ©bats / Contributions and Discussio 2007-1er semestre 2008, pp. 469-497 29 pages Published By PrĂ©sence Africaine Editions Read and download Log in through your school or library Read Online Free relies on page scans, which are not currently available to screen readers. To access this article, please contact JSTOR User Support. We'll provide a PDF copy for your screen reader. With a personal account, you can read up to 100 articles each month for free. Get Started Already have an account? Log in Monthly Plan Access everything in the JPASS collection Read the full-text of every article Download up to 10 article PDFs to save and keep $ Yearly Plan Access everything in the JPASS collection Read the full-text of every article Download up to 120 article PDFs to save and keep $199/year Preview Preview Journal Information Alioune Diop, jeune intellectuel SĂ©nĂ©galais, prĂ©pare dĂšs 1941 ce qui sera lâĆuvre de sa vie PrĂ©sence Africaine. Homme de culture et homme de dialogue avant tout, il rassemble, pendant cette pĂ©riode de triomphe de lâhitlĂ©risme, des amis fidĂšles, des compagnons de lutte. Alioune Diop, jeune intellectuel SĂ©nĂ©galais, prĂ©pare dĂšs 1941 ce qui sera lâĆuvre de sa vie PrĂ©sence Africaine. Homme de culture et homme de dialogue avant tout, il rassemble, pendant cette pĂ©riode de triomphe de lâhitlĂ©risme, des amis fidĂšles, des compagnons de lutte. Alioune Diop, jeune intellectuel SĂ©nĂ©galais, prĂ©pare dĂšs 1941 ce qui sera lâĆuvre de sa vie PrĂ©sence Africaine. Homme de culture et homme de dialogue avant tout, il rassemble, pendant cette pĂ©riode de triomphe de lâhitlĂ©risme, des amis fidĂšles, des compagnons de lutte. Alioune Diop, jeune intellectuel SĂ©nĂ©galais, prĂ©pare dĂšs 1941 ce qui sera lâĆuvre de sa vie PrĂ©sence Africaine. Homme de culture et homme de dialogue avant tout, il rassemble, pendant cette pĂ©riode de triomphe de lâhitlĂ©risme, des amis fidĂšles, des compagnons de lutte. Publisher Information In 1949, the publishing house opens its doors. It is this space in which novelists, novelists, storytellers, essayists, poets and thinkers of the Black World can finally express themselves and see their works circulating. The Bantu Philosophy of the Reverend Father Placide Tempels, which arouses many controversies, is the first book published by the Presence Africaine Editions. En 1949, la Maison dâEdition ouvre ses portes. Elle est cet espace dans lequel, romanciers, nouvellistes, conteurs, essayistes, poĂštes et penseurs du Monde Noir peuvent enfin sâexprimer et voir circuler leurs Ćuvres. La Philosophie Bantoue, du RĂ©vĂ©rend PĂšre Placide Tempels, qui suscite de nombreuses controverses, est le premier ouvrage publiĂ© par les Editions PrĂ©sence Africaine. Rights & Usage This item is part of a JSTOR Collection. For terms and use, please refer to our Terms and Conditions PrĂ©sence Africaine © 2007 PrĂ©sence Africaine Editions Request Permissions
ButVolneyâs research already led him to see that Kemet (Egypt) was a Black civilization years before his trip to Kemet (Egypt) with Napoleon. In 1787, Volney wrote in his book, Voyages on Syrie Et En Egypt on pages 74-77, about Kemet (Egypt) being a Black civilization. He writes, âall have a bloated face, puffed up eyes, flat nose, thick lips; in
EGYPTE LES PREMIERS EGYPTIENS ĂTAIENT DES VOICI EGYPTE VEUT DIRE LE PAYS DES NOIRS. Ces premiers pharaons Ă©gyptiens dâorigine soudanaise Ă©taient des nĂšgres PHARAON NARMER 3300 avant C., Nez camus et lĂšvres lippus. Souvent dĂ©signĂ© comme le Premier pharaon de toute lâĂgypte, le Mina Menes forme grĂ©cisĂ©e des textes Ă©gyptiens. Il aurait rĂ©alisĂ© la premiĂšre unification politique de lâĂgypte, celle de la Haute et de la Basse Ăgypte. Il serait le premier roi connu de lâhistoire uni- verselle. En rĂ©alitĂ©, bien avant Narmer, il y eut une multitude de Rois et de Reines. KĂ©mĂšt semble unifiĂ©e bien avant Narmer dâaprĂšs les toutes derniĂšres fouilles effectuĂ©es par exemple Ă Aby- dos. PHARAON DJOSER 2778 Ancien Empire. Pharaon de la IIIe Dynastie; Il inaugura la grande archi- tecture en pierre de taille pyramide Ă degrĂ©s et do- maine funĂ©raire de Saqqarah ; Nez camus et lĂšvres lippus. A partir de son rĂšgne, tous les Ă©lĂ©ments technologiques de la civilisation Ă©gyptienne sont dĂ©jĂ en place et se per- pĂ©tueront. PHARAON KHEOPS 2600 AVANT Ancien Empire Khoufou Cheops. Pharaon de la IVe dynastie BĂątisseur de la Grande Pyramide de camus et lĂšvres lippus. Il rappelle le type came- rounais. Les pharaons prennent le titre de SaRa » = fils de Dieu » = fils de Rù» LE SPHINX Pharaon Khephren ou Pharaon Kheops Ancien Empire. Le Sphinx tel que l âa trouvĂ© la premiĂšre mis- sion française du XIXe siĂšcle qui accompagna Bonaparte en Ăgypte. Son profil typiquement nĂšgre serait celui du Pharaon Khaefre Kephren, vers 2600 IVe dynas- tie. Il est le constructeur de la 2e pyramide de Gizeh. Mais de nouvelles recherches semblentmontrer quâil sâagirait de Kheops. PHARAON MENTOUHOTEP II vers 2100 avant Moyen Empire. Le pharaon MentouhotepII, nĂšgre ty- pique, fondateur de la XIe dynastie. La ville de ThĂšbes lui voua un culte millĂ©naire. REINE AHMES â NEFERTARI Vers 1570 avant Nouvel Empire, XVIIIe dy- nastie. La Reine AhmĂšs- NĂ©fertari, Ă©pouse du Roi Ahmosis, et mĂšre dâAmĂ©- nophis Ier et de la Reine Ahotep II. La peinture ne laisse aucun doute sur la nĂ©gri- tude d âAhmĂšs- NĂ©fertari. REINE TIYI Vers 1386 avant Nouvel Empire, XVIIIe dynastie. Ces deux tĂȘtes reprĂ©sentent lâĂ©pouse dâAmĂ©no-phis III , la mĂšre dâAkhenaton. Ses traits sont celles dâune nĂ©gresse. REINE NEFERTITI 1350 avant Reconstitution par lâordinateur des traits de NĂ©fertiti, Ă©pouse dâAkhenat donne une vrais nĂšgresse Photo du milieu. La fausse Nerfertiti prĂ©sentĂ©e par la falsification PHARAON TOUTANKHAMON 1334 â 1325 avant TĂȘte de la momie du pharaon Toutankhamon et la reconstitu- tion faciale par lâordinateur. Le Dr Robin Richards, de lâUniver- sity College London, a reconstituĂ© les traits qui se cachent derriĂšre le fameux masque mortuaire en or de Toutankhamon. Pour obtenir une reconstitution faciale en fibre de verre, aidĂ© de sculpteurs et de plasticiens, il a utilisĂ© les donnĂ©es anthro- pomĂ©triques recueillies sur les radiographies de la momie, mais aussi sur des individus du mĂȘme Ăąge et dâun groupe eth- nique proche de celui auquel appartenait Toutankhamon. RAMSES II 1279 â 1212 avant Nouvel Empire, XIXe dynastie. Les petits ronds dessinĂ©s sur le casque pharaonique reprĂ©sentent la stylisation des cheveux crĂ©pus, comme lâa remarquĂ© Denise Capart citĂ©e par Cheikh Anta Diop. Le casque du pharaon cesse d âavoir une forme bizarre et gra- tuite parce qu âon a dĂ©couvert son archĂ©type nĂšgre africain. Un Toutsi actuel Cf. article Denise Capart dans Reflet du Monde, 1956. Le type de coiffure du Toutsi ne se conçoit que pour des cheveux crĂ©pus. Il a visiblement servi de modĂšle pour la conception du casque du pharaon. Shenoc LAntiquitĂ© africaine par l'image - IFAN/NEA, Dakar, 1976. Cheikh Anta Diop. I. Introduction. Les travaux de Cheikh Anta DIOP, dĂšs 1954 â il y a 51 ans â avec Nations nĂšgres et Culture, puis avec L'unitĂ© culturelle de l'Afrique noire et L'Afrique noire prĂ©-coloniale en 1959-1960, inaugurent une nouvelle approche de l'histoire de l Synopsis About this title Cet Essai explique, sous le signe de la rigeur el de la vigilance, cette naissance de l'histoire africaine, ce a quoi, et aussi ce pour quoi Cheikh Anta Diop, l'auteur de "Nations negres et Culture" et de "Civilisations our bararie", a consacre sa vie et protege pour nous la Memoire du Monde et de nous-memes. La forme generale de son inquietude est devenue notre audace. - Cet Essai voudrait presenter cette exigence scientifique, telle que Cheikh Anta Diop nous l'aura leguee, en signe d'amour de la patgrie Africaine et de la sokidaarite des hommes de notre planete. - Toutes les societes du monde, sans exception, ont toujours eu besoin de leur passe pour definir leur avenir. - Cheikh Anta Diop, arendu a l'Afrique noire entiere son passe, sa memoire collective, sa presence formelle et active dans les differentes etapes de l;hisoire universelle. - I'l appartient maintenant au genie createur des peuples d'Afrique noire, a leurs elites et a leurs dirigeants, a leur jeunnesse, a leurs paysans et ouvriers, a leurs hommes d'affaires, a leurs savants et ingenieurs, de faire ensemble tout le possible pour realiser - tel est l'enjeu capital - une Afrique contemporaine moins fragile et moins pauvre, dans la cooperation internationale et l;interdependance planetaire de tous le peuples et de toutes les nations du monde - Il est question de vie et de survive au rythme meme de l'hisotre actualle de l''humanite. - Poiur l'Afrique noire, assumer politquement et culturellement l''oeuvre de Chikh Anta Diop, c'estet entrer, debout, avec espoir, dans le XXe siecle. - L'auteur, d'origine congolaise, est actuellement professeur a Temple univaersity a Philadelphie, aux Etats-Unis. Il a ensigne pendant plusiers annes la langue pharanique et l;histoire ancienne a l'Universite marien Ngouabi de Brazzaville. "synopsis" may belong to another edition of this title. Language Notes Text French "About this title" may belong to another edition of this title. No Available Copies Advanced Search AbeBooks Home Search Books Create a WantIf you know the book but cannot find it on AbeBooks, we can automatically search for it on your behalf as new inventory is added. If it is added to AbeBooks by one of our member booksellers, we will notify you! Create a Want Fnac: contribution de Cheikh Anta Diop Ă l'historiographie mondiale, Cheikh Anta Diop Volney et le sphinx, ThĂ©ophile Obenga, Presence Africaine". Livraison chez vous ou en magasin et - 5% sur tous les livres. Achetez neuf ou d'occasion. Histoire Politique de l'AfriquePublished on Dec 13, Kiyikaat nGipIOO.